État d’urgence économique : c’est une forme de démagogie, croit le secteur démocratique et populaire

Après l’adoption d’une série de mesure visant à réduire le train de vie de l’État, des débats houleux animent la société haïtienne. Pour l’un des leaders du secteur démocratique et populaire, Schiller Louidor, ces nouvelles mesures constituent une forme de démagogie.
Mardi dernier, en conseil des ministres, un train de mesures restrictives a été pris. Elles visent à :
i) interdire formellement l'achat de nouveaux véhicules jusqu'au 30 septembre 2019 ;
ii) interdire tous les contrats de location de véhicules pour le compte des agents publics, sauf autorisation du Premier ministre ;
iii) interdire aux ministres, aux secrétaires d'État et aux directeurs généraux de voyager sans l'autorisation express du Premier ministre ou du ministre de tutelle. Le cas échéant, aucune délégation ne sera composée de plus de cinq (5) membres ;
iv) reconsidérer le niveau et les modalités de versement des per diem pour les voyages à létranger ; v) compresser les achats de biens et de services pour le compte de lÉtat ;
vi) interdire de circulation pour les véhicules immatriculés Service de l'État les week-ends et jours fériés ; les jours de travail au-delà de 19 heures conformément à l'Arrêté sur le train de vie de lÉtat ; vii) réduire et harmoniser les salaires des directeurs généraux des organismes autonomes ;
viii) réduire de 30 % du quota de carburant alloué aux agents publics ;
ix) suspendre les achats de carte de recharge téléphonique et recours exclusifs aux plants prépayés au bénéfice des agents publics ;
x) interdire toute forme de subvention, à moins d'une autorisation formelle du Premier ministre ;
xi) obliger les ministres, les secrétaires d'État et les directeurs généraux de finaliser leur déclaration de patrimoine et leur déclaration définitive dimpôts. »
À travers tous ces onze (11) mesures, le pouvoir exécutif entend réduire le train de vie de lÉtat. Des mesures qui, selon lun des membres de lopposition, Schiller Louidor, ont été déjà annoncées par le gouvernement de Jack Guy Lafontant, mais elles nont jamais été respectées.
« Bien que des mesures ont été annoncées, mais cela nempêchent pas au président de la République de piller la caisse de lÉtat à travers des programmes bidons », déclare M. Louidor, en soulignant, sans donner de précisions, quen mois de décembre près de 2 milliards de gourdes ont disparu dans le cadre dun projet. « Jovenel na pas daustérité à la tête du pays. Nous avons un taux dinflation de 15,1 %, un taux de croissance de 1,1 % », précise, t-il.
Toujours lopposant du pouvoir en place, 7 février 2019 fait exactement 2 ans depuis que le président Jovenel senterre le peuple haïtien dans la misère. Daprès les chiffres économiques révèlent Schiller Louidor, lannée 2018 sest terminée avec un déficit budgétaire de 26 milliards de gourdes. Durant le premier trimestre de lannée fiscale 2018-2019, lÉtat a déjà dépensé plus de 37 % de son budget, déclare le membre du secteur démocratique et populaire.
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