La ville des Gonaïves en chute libre

La ville des Gonaïves affronte doucement, mais sûrement ses vieux démons. Du jamais vu depuis plus d'une vingtaine d'années. Insalubrité, black out et insécurité pèsent comme un fardeau sur la ville depuis plusieurs mois dans l'indifférence la plus totale. Depuis la fin des années 90, la ville a eu la réputation d’un endroit propre malgré les catastrophes naturelles à répétition.
La Mairie des Gonaïves a rouvert ses portes depuis plusieurs jours après la troisième grève des employés, nonobstant le paiement de deux mois de salaire aux employés grévistes qui réclamaient 12 mois d'arriérés de salaire, suivant ce qu'à annoncé le président du Conseil municipal intérimaire, Patrice Gracia Brutus dans sa lettre aux citoyens et citoyennes des Gonaïves.
En réalité, la situation de la ville reste inchangée sur bien des points. Les constats montrent que les choses s'aggravent de jour en jour au point que l'état actuel de la ville ne suscite presque aucune réaction de la part de la population et des organisations de la société civile.
À côté du problème de black out généralisé instauré dans la ville depuis environ cinq mois, auquel certains s'habituent et d'autres tentent de s'adapter en ayant recours à l'achat d'un système d'énergie renouvelable ou l'alimentation au moyen de génératrice, la ville s'écroule sous les fatras. La ville est, pour ainsi dire, jonchée de déchets de toutes sortes. Tous les carrefours et les rues au Centre-ville servent de nouveaux lieux de décharge. Et, les canaux sont complètement obstrués.
Que se soit à Deschaos, devant la Place Pétion, sur la route des Dattes, notamment à l'entrée du Centre d'étude supérieure médicale (CESMED), au Centre-ville, à K-soleil, à proximité du centre de santé, à Bienac, la situation d'insalubrité est chaotique. Mais le plus invraisemblable dans tout cela est l’environnement immédiat du Mémorial de l'Indépendance qui indigne plus d’un. De son côté, la nouvelle administration se contente, pour sa défense, d’affirmer qu’elle a hérité du bilan désastreux de l'ancienne administration.
Outre les problèmes liés au black out et l'insalubrité, la cité de l'Indépendance fait face à une remontée du phénomène de l'insécurité. Au cours des deux dernières semaines, plusieurs vols à main armée ont été recensés. Ce qui n'empêche pas le responsable du commissariat Toussaint Louverture de fermer les portes et les barrières à la nuit tombée.
Lesly Succès
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