RSFEEDP 2017-2018 : les investissements exécutés ont été parmi les plus faibles enregistrés au cours des dernières années

Au cours de l’année fiscale 2018, selon la Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA) dans un rapport publié ,récemment, les investissements exécutés ont été parmi les plus faibles enregistrés au cours des dernières années.
La CSC/CA, dans son Rapport sur la situation financière de l’État et l’efficacité des dépenses publiques pour l’exercice 2017-2018 (RSFEEDP), montre que les choses tournent très mal pour l’économie haïtienne au cours de l’exercice fiscal 2017 - 2018. De ce fait, d’après les données disponibles, les investissements exécutés dans le pays pour l’exercice 2017-2018 étaient très faibles. Cependant, les investissements étaient de 27 % supérieurs par rapport à 2016-2017, soit de 12.1 milliards environ contre 9.5 milliards. « Ce niveau de réalisation représentait un faible pourcentage des prévisions de 58.9 milliards pour 2017-2018, soit 20 % supérieur aux 49.2 milliards programmés pour 2016-2017», a-t-on fait remarquer dans ce rapport.
Plus loin, ce document a souligné que les programmations d’investissement pour l’exercice fiscal 2017-2018 auraient dû contribuer à générer un taux de croissance de 3,9 %. Dans la réalité, explique la CSC/CA, l’année fiscale n’a pu produire que des valeurs ajoutées atteignant à peine 1.5 %, niveau pratiquement égal à celui réalisé en 2016-2017 qui était de 1.2 %. En outre, d’après la Cour, dans cette logique, il s’agit de 20.52 % du montant programmé qui a été effectivement injecté dans l’économie en 2017-2018 ; alors que pour 2016-2017, cette injection a été de 19.69 %.
En ce qui a trait à la pression fiscale, l’exercice 2017 - 2018 a enregistré une bonne note. « Une amélioration de la pression fiscale est remarquée en 2017-2018. Mais elle reflète beaucoup plus les dispositions pour augmenter les recettes fiscales, lesquelles ont atteint 89.24 % des prévisions en lieu et place d’une amélioration de la productivité des investissements au cours de l’année », a précisé la Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA), soulignant que c’est la seule variable qui a affiché un niveau de réalisation se rapprochant des prévisions.
Par contre, la Cour, dans ce rapport, reconnait que la loi de finances n’ait pas spécifié un taux de change. Car, avance la CSC/CA, avec un taux de change à la fin de l’exercice qui se contente de rechercher une amélioration des 66.33 gourdes pour un dollar, soit une baisse ou tout au moins la sauvegarde du même niveau. Il importe de souligner que l’année fiscale s’est terminée par une détérioration du taux de change par laquelle le dollar est passé à 72 gourdes au 30 septembre 2018.
Selon ce bulletin, de leur côté, les prix, que l’on voulait voir se stabiliser ou tout au moins croitre à un rythme faible ne dépassant pas les 13.4 % en moyenne annuelle, ont atteint les 14.4 % d’inflation. « C’est le cas de constater que de manière générale la situation économique ne s’est pas améliorée comme souhaité et annoncé dans la loi de finances par les responsables », a déploré la Cour.
Cluford Dubois
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