Coronavirus : la réouverture des frontières et la reprise des vols commerciaux font craindre le pire en Haïti

Depuis la réouverture des frontières et la reprise des vols commerciaux, le pays a enregistré plusieurs dizaines de cas importés du coronavirus en moins d’une semaine. C’est un bilan assez lourd, comparé à celui des trois derniers mois qui étaient de 57 cas importés. Une situation qui pousse les gens à se demander si l’adoption de ces décisions, notamment la reprise des vols avec les États-Unis, a été une bonne idée.

La reprise des vols avec les États-Unis, pays le plus touché par le coronavirus dans le monde, représente le plus grand danger pour Haïti. Pourtant, le gouvernement actuel estime que ce n’est pas une erreur le fait de reprendre les activités commerciales avec le pays dirigé par Donald J. Trump. Selon la ministre de la Santé publique, Marie Greta Roy Clément, il y a l’économie et le sanitaire à gérer, il fallait trouver l’équilibre. Donc, les intérêts économiques sont clairement priorisés au détriment de la vie et la santé des citoyens haïtiens très inquiets après la confirmation de l’augmentation des cas importés sur Haïti.

Avec la décision de relancer certaines activités, les risques de propagation de la maladie sont désormais plus élevés. Les dirigeants auront plus de travail à faire dans le cadre de la gestion de cette maladie. La Commission multisectorielle de gestion de la pandémie Covid-19 (CMGP Covid-19) informe avoir eu durant le week-end écoulé, une rencontre de travail avec les différents secteurs institutionnels impliqués dans la réponse au coronavirus, afin de faire le point sur ce qui a été fait et ce qui reste à accomplir dans le cadre de cette lutte.

Au cours de cette réunion, des informations ont été partagées, les dirigeants essaient d’harmoniser l’intervention sur le terrain et d’ajuster les stratégies en fonction des financements disponibles. Mais ce qui devait attirer encore plus l’attention, c’est que Jean William Pape, co-président de la CMGP, a rappelé qu’il faut être encore plus attentif dans les semaines à venir. Une mise en garde faite probablement en fonction de l’évolution de la maladie en Haïti, notamment suite à la détection de plusieurs dizaines de cas importés après l’ouverture des frontières et la reprise des vols commerciaux.

Depuis le début de la pandémie à Wuhan, province de la Chine, le transport aérien a toujours fait planer le plus grand risque de propagation du virus. Le virus a quitté la Chine pour s’étendre dans presque tous les pays du monde par le biais du transport aérien. C’est la raison pour laquelle, l’Union européenne refuse jusqu’à date l’ouverture de ses frontières avec le pays en raison de la flambée des cas de Covid-19 sur le sol américain. Pourtant, Haïti a repris les liaisons aériennes avec les États-Unis. Et le premier vol de la reprise officielle provient de Fort Lauderdale, en Floride, un État américain qui enregistre actuellement un fort regain de l’épidémie de nouveau coronavirus.

Dès la détection des premiers cas de Covid-19, les autorités sanitaires craignaient une hécatombe en Haïti en raison du système hospitalier précaire. Mais les données officielles de 6 000 cas environ et une centaine de décès sont une heureuse surprise qui fait remarquer un faible taux de virulence et de propagation du virus en Haïti. Mais, la décision de reprendre les liaisons aériennes et l’ouverture des frontières avec d’autres pays qui regorgent de cas de coronavirus fait craindre le pire et laisse planer de grands doutes en ce qui concerne l’avenir du pays face à cette pandémie qui a déjà mis en déroute plusieurs systèmes hospitaliers des grandes puissances mondiales.

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