Débat autour du plus grand risque de contamination pour Haïti

Comme tous les pays touchés par le virus, Haïti est face à l’obligation de vivre avec la Covid-19 ! Les autorités étatiques de tous les pays qui traversent l’impasse du coronavirus se sont mises d’accord sur la nécessité de vivre avec le virus en adoptant d’abord les mesures essentielles et nécessaires, dont le retour des enfants dans les salles de classe. Mais en Haïti, les dirigeants ont fait de l’ouverture des frontières, ports et aéroports une priorité sur le retour en classe. Une décision très critiquée par la population qui estime que c’est une aberration de reprendre les activités à plus fort risque de contamination au détriment de celles qui ne représentent aucun danger pour la population.

Que ce soit sur les réseaux sociaux, ou des interventions dans émission de libre tribune, les gens sont en train de critiquer cette décision du pouvoir en place d’entamer un processus de soi-disant déconfinement en autorisant d’entrée de jeu la reprise des activités à haut risque de contamination en lieu et place d’un retour à l’école. Depuis plusieurs jours, la population se questionne sur l’activité représentant le plus grand risque de contamination pour Haïti entre le fonctionnement des écoles, universités, usines, frontières, ports et aéroports. En effet, dans le plan de déconfinement de la majorité des pays touchés par le coronavirus, c’est la réouverture des cafés, restaurants et des écoles qui sont autorisées, avant même de penser à la réouverture des ports, aéroports et frontières. Pourtant, ce mardi 30 juin marquait la relance des activités au niveau des frontières en Haïti et la République dominicaine et la reprise des vols commerciaux entre Haïti et plusieurs autres pays, dont la France, le Canada et les États-Unis.

De ces trois pays, la France et les États-Unis ont subi de graves conséquences du passage de la Covid-19. Et ce n’est pas encore la fin. La France a connu une baisse considérable ces derniers temps, mais elle reste encore l’un des pays de l’Europe les plus touchés par la pandémie avec un bilan total de 29 861 morts pour 165 719 cas de contaminations. Aux États-Unis c’est la rage. C’est le pays le plus touché par la pandémie au niveau mondial avec un total de 2 689 107 cas, dont 43 865 nouveaux ces dernières 24 heures. Et le pays a enregistré 128 828 décès depuis le début de la pandémie. Pour la République voisine, la situation est un peu moins exagérée, mais elle est loin d’être idéale. Le pays dirigé par Danilo Medina affiche un bilan de 33 387 cas confirmés pour 754 décès. Par conséquent, il est clair que tout échange avec ces pays présente beaucoup plus de risque de contamination au coronavirus qu’un retour à l’école et la reprise des activités religieuses.

Bien que contesté par l’ensemble de la population, le bilan qu’affiche Haïti fait état d’un pays dont le passage du coronavirus n’a pas réellement bouleversé. Avec un total de 5 975 cas confirmés pour 105 morts, ça ne va pas si mal pour Haïti, selon bon nombre de spécialistes en matière de santé qui préconisaient un plan de déconfinement incluant d’abord le retour à l’école avant de prolonger sur les autres activités à haut risque comme l’ouverture des frontières, des ports et la reprise des vols commerciaux. Pourtant, le pouvoir en place a choisi d’aller dans le sens inverse. L’administration de Jovenel Moise a choisi délibérément de passer outre les recommandations des spécialistes ainsi que les expériences faites par d’autres pays en laissant en arrière plan la reprise des activités scolaires et religieuses qui ne représentent aucun risque de propagation exagérée de la maladie au profit d’une réouverture totale des usines, et l’ouverture du pays vers l’extérieur. Une décision qui, sans doute, pourrait provoquer une deuxième vague de cas importés beaucoup plus difficiles à gérer. Plusieurs pays ont fait l’expérience. Avec l’ouverture des frontières après avoir maitrisé la première vague déclarée à Wuhan, la Chine était obligée de réconfiner quelques provinces afin d’éviter de faire face à une situation pire que celle qu’ont connue les habitants de Wuhan. Les dirigeants haïtiens devraient en tirer leçon de cette expérience.

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