Mot d'ordre de grève générale: première journée, premier échec

La grève générale lancée à la fin de la semaine dernière par des organisations populaires et syndicales n'a pas été respectée pour le lundi 22 juin 2020.

Pour cette première journée, le mot d'ordre de grève lancé par plusieurs organisations populaires et syndicales dont le CNOHA, le MOLEGAF et la Combite des organisations politiques et syndicales, n’a pas été suivi. Toutes les activités ont fonctionné normalement.

Aucun secteur d'activité n'a été paralysé ce lundi 22 juin. Le transport en commun, les supermarchés, les banques commerciales, le commerce, entre autres ont fait fi de cet appel. La population en quête du pain quotidien s'y est montrée indifférente. Pour ce lundi, elle a ignoré totalement l'invitation à la grève. Ses préoccupations ne s'y inscrivent pas. Elle est méfiante tout en réfléchissant de quoi sera fait son lendemain.

« Nous avons trop de problèmes à gérer. Une grève ne va nous servir à rien, sinon, compliquer davantage notre situation. Un jour, deux jours, deux mois de grève ne vont rien changer. Il est temps qu'on utilise les moyens forts pour envoyer le signal au monde entier que nous décidons dorénavant de rompre avec le système profiteur, le système d'exclusion, à la corruption... », expliquent deux habitants de la capitale questionnés à cet effet.

Dans les villes de province, le constat n'est pas différent. Aucune activité n'a été affectée. Certaines personnes n'ont même pas été informées de cet appel. « Nous ne savons pas si des groupes avaient appelé à la grève. Et, vu notre situation, il nous serait très difficile de l'observer, car, avec le peu de moyens on essaie de vivre au jour le jour malgré la fureur de la pandémie. On aurait apprécié donner notre appui à la grève moyennant qu'elle vise quelque chose de positif pour la nation. Malheureusement, c'est pour satisfaire des intérêts de clan », reproche un chauffeur assurant le transport Jacmel / Port-au-Prince.

Paradoxalement, même le secteur du transport ne s’est pas solidarisé aux groupes initiateurs, alors que parmi les organisations ayant lancé la grève figurent des associations syndicales. En attendant la deuxième journée, la grève n'a pas fait recette.

À rappeler que les organisations ayant fait l'appel à la grève voulaient dénoncer la mauvaise condition de vie de la population, la gestion catastrophique du pays par l'équipe en place. Ils voulaient en outre apporter leur contribution à la mobilisation contre le chef de l'État qui, jugent-ils, est dépassé par les événements.

Daniel Sévère

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