Covid-19 : le MSPP et l’UEH se positionnent sur le recours à la médecine traditionnelle

Alors qu’officiellement le pays s’achemine vers le pic de la pandémie, le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) se montre favorable aux remèdes traditionnels garantissant une certaine efficacité préventive et/ou curative contre la Covid-19 moyennant une évaluation. Dans une optique similaire, l’Université d’État Haïti (UEH) a mis en place un comité avec la mission de donner son avis scientifique et éthique sur les remèdes traditionnels utilisés contre la Covid-19 afin d’optimiser leur utilisation.

À chaque jour qui passe, le pays ne cesse de compter officiellement les cas confirmés à la Covid-19. Selon les données de l’avis numéro 69 du ministère de la Santé publique et de Population (MSPP), omettant au passage le nombre de personnes guéries à la Covid-19, le pays recense déjà plus de 3530 cas confirmés au virus et plus de 50 décès. Attendu depuis des jours, le MSPP a enfin fixé sa position sur les remèdes traditionnels utilisés contre la Covid-19.

Dans un contexte où la maladie commence à inquiéter plus d’un, le MSPP dans une note circulaire, se dit engagé dans la promotion de la médecine traditionnelle haïtienne. À en croire le MSPP, tous les recettes ou remèdes traditionnels présentant une certaine efficacité préventive et/ou curative vont bénéficier de son attention moyennant certains préliminaires. Le ministère est clair. Ces remèdes ou recettes doivent être testés avant toute autorisation de mise sur le marché et commercialisation à travers le pays.

D’un autre côté, le MSPP rappelle la population qu’à date, il n’a pas encore accordé d’autorisation à aucun producteur de médicaments à base de plantes utilisés dans la prise en charge contre la Covid-19. La population doit faire preuve de prudence, selon le MSPP.

Par ailleurs, pour toutes entreprises qui veulent se lancer dans cette quête, le MSPP tient à fixer les règles. « …les entreprises et/ou organisations désireuses de mettre leurs produits sur le marché, sans compromettre la sécurité des patients, doivent intégrer le processus en vigueur en soumettant un dossier complet et cinq (5) échantillons du remède proposé dans son format de vente potentiel pour évaluation », a précisé le ministère dans une note du 4 juin 2020.

Dans la même optique, le Conseil exécutif de l’Université d’État d’Haïti (CUEH), a mis sur pied un comité chargé de réaliser un travail intitulé : « compilations et évaluations de remèdes traditionnels utilisés spontanément par la population Haïtienne ou préposés par des fabricants de remèdes ». Ayant une durée d’un mois pour réaliser son travail, le jury devrait « émettre un avis scientifique et éthique sur les formules et recettes utilisées ou mises en places », « préciser les propriétés et éventuels effets secondaires des plantes entrant dans la composition des recettes », « faire des recommandations à l’État et à la société ».

Depuis la prise de contact le 19 mai dernier du président haïtien, Jovenel Moïse avec son homologue malgache, Andry Rajoelina, sur la tisane Covid-Organics qui est censée être efficace contre la Covid-19, les prétendus remèdes naturels à base de plantes pour soigner la Covid-19 n’ont pas cessé de multiplier. Réticents à l’idée de se présenter à l’hôpital pour leurs prises en charge, nombreux sont ces citoyens qui se réfèrent à la médecine traditionnelle.

Faut-il signaler que le comité devant donner son avis est composé des professeurs : Mariline Rouzier, biologiste (FMP) ; Marc-Félix Civil, médecin et spécialiste en éthique (FMP), Ernst Noel, médecin et virologiste (FMP) ; Audalbert Bien-Aimé, ing-agronome et spécialiste en nutrition animale (FAMV, CHCL) ; Justin Casimir, chimiste (FDS). Il est à noter que ce comité sera supervisé par le vice-recteur à la recherche de l’UEH, le professeur Jacques Blaise.

Wisly Bernard Jean-Baptiste

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