Covid-19 : vers une catastrophe sanitaire ?

La propagation du nouveau coronavirus s’intensifie de jour en jour dans le pays. Malgré tout, une grande majorité de la population haïtienne continue de faire peu de cas des mesures préventives. Entre les prévisions de la Commission et la réalité actuelle, le pays devrait affronter le pire dans les jours à venir si rien n’est fait.

En moins de deux semaines, le pays a enregistré plus 400 nouveaux cas de personnes infectées par la pandémie Covid-19. Désormais, la République d’Haïti passe le cap des 600 individus testés positifs du nouveau coronavirus. La transmission communautaire s’accélère, tandis que la population tarde encore à adopter les comportements nécessaires pour empêcher la propagation exponentielle de la maladie sur le territoire national. Sur les cas recensés, plus de 600 infectés ont contracté la maladie dans le pays, contre 52 autres à l’étranger. Toutefois, de nombreux citoyens sur le territoire national continuent de nier l’existence du virus, et de passer en dérision les mesures de préventions indiquées par les autorités.

L’augmentation du nombre de cas de jour en jour fait craindre une catastrophe sanitaire dans les jours à venir. Déjà, la cellule scientifique a prévu 2 000 décès sur le territoire si et seulement si la population respecte les mesures préventives. Dans le cas contraire, le pays pourrait compter jusqu’à 20 000 cas de décès et 3 millions de personnes infectées par la maladie. Environ 25% de la population haïtienne.

Entre autres, l’existence de la transmission communautaire dans le pays peut faciliter l’arrivée de scénarios regrettables dans la propagation du nouveau coronavirus dans le pays. Le département de l’Ouest reste la zone la plus affectée dans le pays. Il totalise environ trois quarts des cas de personnes infectées. Il a déjà franchi la barre des 500 individus testés positifs. C’est le principal foyer de transmission du virus dans le pays. La zone métropolitaine de Port-au-Prince héberge la grande majorité de ces cas.

L’ignorance de la maladie contre la non-application des mesures de prévention

S’il est vrai que la Covid-19 a été détectée sur le territoire national depuis le 19 mars, de nombreux citoyens sont encore indécis quant à l’existence réelle de la maladie dans le pays. Ces citoyens ne croient pas que la pandémie est dans le pays. Ils préfèrent assimiler la situation à une affaire de politique internationale et nationale. Pour eux, c’est une fabrication humaine pour réduire la population mondiale.

D’un autre côté, d’autres citoyens méprisent les mesures proposées par les autorités. Cette catégorie garde ses mêmes habitudes (sorties et regroupements) d’avant l’introduction du virus dans le pays. Ils continuent leurs activités dans les rues et les marchés comme auparavant. Dans l’aire métropolitaine, les comportements des marchands ne sont pas différents de l’avant 19 mars. Les quartiers populeux sont dans l’impossibilité d’appliquer les mesures.

Et par-dessus tout, certains leaders politiques appellent la population à manifester dans les rues. Ils ont invité leurs sympathisants à fouler le macadam pour protester contre la mauvaise gestion de la Covid-19 par le gouvernement. 18 mai dernier, des organisations populaires et groupes politiques ont manifesté dans les rues. Ils ont été empêchés que par la Police.

Le pays est exposé à une explosion du nombre d’infectés dans les jours à venir. Si les activités quotidiennes continuent ainsi, le pays doit s’attendre au pire. La question du confinement et le port du masque doivent pris au sérieux et rendu obligatoire pour éviter des jours sombres.

Woovins St Phard

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