Covid-19 : l’assassinat du président Jovenel Moise éclipse la crise sanitaire dans le pays

L’assassinat crapuleux du président Jovenel Moise dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier a mis en veilleuse de la gestion de la pandémie Covid-19 dans le pays. Les questions politiques et l’insécurité ont relégué la Covid-19 au second plan des priorités, malgré que le virus continue de se propager et de faire des morts sur le territoire national.

La propagation de la pandémie Covid-19 en Haïti reste toujours inquiétante. Le virus SARS-CoV-2 atteint de plus en plus de gens, et cause beaucoup plus de morts comparativement à la fin de l’année 2020 et le premier trimestre de cette année. Comme depuis l’introduction du virus dans le pays, la crise politique tend à éclipser la question sanitaire qui est à l’heure actuelle une priorité pour la grande majorité des États du monde. Au cours de ces derniers jours, l’assassinat du président Jovenel Moise a fait disparaitre la pandémie Covid-19 dans l’ordre des préséances de l’État haïtien.

Depuis environ huit jours, le gouvernement haïtien concentre ses actions sur ce crime qui a ébranlé toute la République. Le gouvernement intérimaire multiplie ses démarches, ses stratégies et des moyens financiers pour arriver à traquer les auteurs de cet acte odieux. À chaque sortie médiatique, le chef du gouvernement, Claude Joseph, évoque des réunions extraordinaires du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN). Une structure qui regroupe seulement quatre ministères du gouvernement.

Le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) ne fait pas partie des cette structure qui occupe le devant de la scène. Même si les activités régulières de toutes les institutions étatiques ont repris normalement cette semaine, l’impact de cette situation se fait sentir dans la gestion de la pandémie Covid-19. Les avis du MSPP sur l’évolution de la pandémie dans le pays ont un retard de sept jours. Pourtant, quelques jours avant l’assassinat du chef de l’État et la détérioration de la situation sécuritaire dans certaines zones, le ministère de la Santé publique avait réduit cet écart jusqu'à deux à trois jours.

À date, le pays compte près de 20 000 cas confirmés, dont environ 6 000 cas depuis la découverte des variants Alpha et Gamma au mois de mai dernier. Sur 487 morts enregistrés jusqu'à 6 juillet, plus de 150 morts ont été recensés. Environ 13 000 individus se remettent de la maladie pour moins de 4 000 hospitalisations.

La campagne de vaccination dans l’impasse

L’annonce de l’arrivée des vaccins est faite depuis des mois par les autorités de l’État. Le pays compte avant tout sur les doses promises par l’OMS dans le cadre du programme COVAX, après avoir refusé ces sérums dans un premier temps. Jusqu'à date, la vaccination contre la Covid-19 se fait toujours attendre, et les autorités sanitaires comme les autres sont un peu perplexes sur ce sujet. L’autorisation accordée au secteur privé d’importer des vaccins suscite des doutes sur la volonté réelle des dirigeants haïtiens de vacciner les citoyens.

Haïti fait partie des cinq pays qui n’ont pas encore entamé la campagne de vaccination anti-covid. Pourtant la République voisine a déjà inoculé plus de 50 % de sa population avec la première dose. La République dominicaine se donne pour objectif de vacciner plus de 70 % de sa population avec la deuxième dose au cours de ce mois.

S’il est vrai que des citoyens haïtiens expriment déjà leur méfiance envers les vaccins, d’autres attendent, en revanche, l’arrivée de ces sérums pour se faire vacciner. Des citoyens haïtiens et étrangers vivant sur le territoire national se sont déjà rendus dans d’autres pays pour aller recevoir ces injections.

Woovins St Phard

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