Haïti: le Covid-19 étouffe les dissensions politiques

Devenant une préoccupation à l’échelle mondiale, le nouveau coronavirus est au cœur des derniers débats en Haïti. Concernés, les Haïtiens questionnent l’avenir et anticipent les scénarios catastrophes. Il est vrai que le pays n’est pas encore touché par l’épidémie, mais la population assiste baisse considérable des tumultueuses agitations politiques dans le pays.

Depuis le début de a crise actuelle, les Haïtiens arrivent en fin à s’entendre sur au moins un fait : la menace réelle du coronavirus. La pandémie qui met sur le qui-vive les populations et les dirigeants du monde entier préoccupe naturellement les Haïtiens. Ces deniers doutent, malheureusement, de la capacité du pays à faire face à ce fléau qui se propage à grande vitesse.

Il a fallu ce nouveau défi mondial pour que les insouciants politiciens haïtiens arrêtent les manœuvres mesquines pour se concentrer (si le terme est à sa place) sur une chose importante qui concerne la nation. Certains pensent qu'ils seraient différents si les assoiffés politiques avaient la garantie qu'ils n'étaient pas à risque. Ils auraient continué de vivre leur vie priant que cette maladie touche le sol au plus vite afin de décréter l'état d'urgence pour continuer de cumuler des fortunes au mépris total du bien-être collectif.

La menace a comme corollaire de calmer le jeu politique. Récemment, le Premier ministre avait appelé l'opposition à observer une trêve. Ce, fait-il savoir, pour tenter d'adresser les problèmes fondamentaux auxquels est exposée la nation. Une sollicitation rejetée d'un revers de main par les jusqu'au-boutistes qui ne jurent que par le départ du chef de l'État. Ces derniers obsédés par la transition avaient, en décembre dernier, refusé un pareil appel de la population en détresse après trois mois de « pays lock ». Actuellement, le coronavirus impose sa loi, et les acteurs se taisent, espérant, peut-être qu'ils ne sont pas victimes de la pandémie.

Si cette pandémie, qui permet une trêve forcée, touche le pays, le Gouvernement, que cette pause arrange, sera probablement débordé. Tous ses faux pas seront scrutés à la loupe. Et les opposants, en cas, de manquements dans la gestion de l’épidémie parleront d’impact direct de la mauvaise gestion du fonds Pétrocaribe. De mauvais présages.

Probablement, l'Exécutif n'avait pas souhaité que ce soit de cette manière que les agitations politiques se calment. Cependant la nature a dit son mot. D'une part, les manifestations publiques ne seront plus possibles et ; d'autre part, préoccupé par la conjoncture, le Gouvernement, même de façon momentanée, va devoir agir. Des deux extrêmes ils ont du pain sur la planche.

Certains citoyens arrivent même à espérer que cette occasion va offrir aux hommes politiques l'opportunité de réconcilier la nation. Ce sera aussi le déclic qui devra permettre à chacun de prendre du recul et de la hauteur pour finalement s’asseoir ensemble et parler pays. C'est aussi un test pour évaluer le degré de patriotisme et du sens de la responsabilité de nos dirigeants.

Daniel Sévère

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