Coronavirus : la peur s’installe en Haïti

Alors que les autorités tentent de calmer les nerfs, la population non rassurée est en proie à de grandes inquiétudes. La peur s’installe même en dépit du fait qu’aucun cas de contamination n’est encore enregistré dans le pays, selon ce qu’ont soutenu les autorités du ministère de la Santé publique et de la Population.

Les nerfs sont à fleur de peau dans le pays. Seulement dans la nuit du 11 mars, la population de la capitale, précisément à Tabarre, et celle de la commune de Port-Salut, étaient très agitée pensant qu’elle était exposée à ce virus pour avoir constaté respectivement une ambulance transportant des individus, croit-on, infectés dans un hôtel de Port-au-Prince, et un bateau de croisière hollandaise logeant les cotes de Port-Salut.

Les responsables du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) ont vite réagi pour porter des clarifications à cet effet et sensibiliser la communauté en conséquence. Une démarche non suffisante puisque les internautes continuent de bombarder les réseaux sociaux appelant leurs proches à appliquer la prudence et la vigilance, faisant croire que le Coronavirus est présent en Haïti.
Selon plus d’un, l’État haïtien ne raconte pas toute la vérité. Il veut seulement éviter l’affolement, mais des membres du MSPP ont bien mis en quarantaine plusieurs personnes présentant des symptômes de la pandémie. Une accusation rejetée d’un revers de main par les cadres du MSPP.

Espérant que ce que dit le MSPP soit vrai, des gens questionnés par le journal ne cachent pas leur inquiétude. « Présent ou pas sur le sol national, on ne peut rien faire sinon nous attendre à une propagation à la vitesse de la lumière. Ce qui serait, pour nous, une catastrophe puisque nous n’avons aucun moyen pour y faire face ni la volonté réelle, vraisemblablement », opine un sexagénaire qui dit croire que l’État n’a pas fait assez.

« Cette fois, c’est fini pour nous », désole une élève du lycée Anténor Firmin qui considère ce fléau comme la pire des maladies ayant touché le monde ces derniers siècles. Pessimiste, elle ne voit aucun moyen d’empêcher le virus de s’étendre sur notre sol. « Elle est en République voisine et nous ne pouvons même pas contrôler les points frontaliers. Comment pouvons-nous oser penser que nous allons rester longtemps encore imperméables ? », s’interroge-t-elle.

Les sensibilisations doivent être intensives, juge Madame Sherline Pantoutte Alcain. Cependant, les dirigeants doivent se montrer plus concerner. « Nous n’avons pas d’infrastructures adéquates ni de moyens financiers. La population n’est pas assez éduquée pour y faire face. Outre cela, l’Haïtien vit au jour le jour, comment parviendra-t-il à résister à un tel fléau qui entravera, probablement, toutes les activités économiques du pays ? »

Les gens s’attendent au pire si le Coronavirus est introduit en Haïti. Le pays n’est pas encore à ce carrefour, et des parents commencent à prendre des dispositions afin d’éviter d’exposer leurs enfants. Certains utilisent la mototaxi au lieu du transport en commun, d’autres demandent à leurs enfants de ne pas côtoyer un camarade grippé. Attendant que l’État étende, mais de façon considérable, ces cellules d’urgences, la population attend et espère.

Daniel Sévère

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