Nomination d’Ariel Henry : l’opposition insiste sur le départ de Jovenel Moise

Ancien ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, ancien ministre des Affaires sociales entre 2015 et 2016, le Dr Ariel Henry a été nommé au poste de Premier ministre de la République d’Haïti. Mais en dépit du fait qu’Ariel Henry soit issu de la classe politique traditionnelle, aucun des leaders de l’opposition n’affirme avoir validé ce choix. Déjà, ils prédisent l’échec d’Ariel Henry à ce nouveau poste.

Le président Jovenel Moise vient de faire choix d’Ariel Henry comme nouveau Premier ministre. C’est un personnage politique qui a fait carrière au sein de la classe politique traditionnelle, notamment dans des structures politiques comme la Fusion des socio-démocrates haïtiens et INITE. Pourtant, son choix n’a pas fait l’unanimité. En raison du contexte, socio-politique actuel, des leaders politiques estiment que non seulement il n’est pas l’homme du moment, mais aussi, ce n’est pas la meilleure des décisions à prendre. Pour eux, seul le départ de Jovenel Moise pourrait contribuer à résoudre cette crise multiforme.

L’exécutif confirme que le choix d’Ariel Henry découle d’un accord politique. Une information démentie par les partis politiques de l’opposition. Contacté par le journal, Paul Denis, le coordonnateur général d’INIFOS, n’attend pas des solutions d’Ariel Henry comme Premier ministre. Pour lui, dans un contexte où ce sont des gangs armés qui ont le contrôle du pays, personne n’a pas les moyens nécessaires pour réussir à organiser les élections, comme le veut la communauté internationale. Paul Denis dément les informations faisant croire que ce choix découle des discussions entre l’exécutif et l’opposition.

En outre, l’ancien ministre de la Justice confie qu’aucun parti politique de l’opposition, particulièrement les signataires de l’accord du 5 juin, n’a rencontré le chef de l’État dans le cadre de la formation de ce nouveau gouvernement. En ce qui concerne les recommandations des missionnaires de l’OEA, Paul Denis préfère garder ses distances avec cette organisation qui agit selon les caprices des États-Unis. C’est cette nation qui a le dernier mot au sein de l’organisation hémisphérique, dit-il. Ce qui, selon M. Denis, explique les raisons pour lesquelles l’OEA et les États-Unis persistent sur la question de l’organisation des élections en Haïti cette année.

Pour le Secteur démocratique et populaire (SDP), c’est une action en dehors de la loi. L’un des porte-paroles du secteur, André Michel, affirme que Jovenel Moise n’a ni titre ni qualité pour engager la nation en ce sens. D’après l’homme de loi, le SDP n’a pas besoin de savoir ni le nom ni la qualité de la personne désignée comme Premier ministre. L’essentiel est que toutes les décisions de Jovenel Moise sont nulles et sans effets, persiste-t-il, en soulignant qu’il est improbable de traverser les cadavres des gens pour aller siéger dans un gouvernement avec Jovenel Moise qui n’a aucune légitimité.

André Michel croit que Jovenel Moise n’a d’autres intentions que d’organiser des élections pour donner le pouvoir au PHTK afin de continuer le projet macabre pour Haïti. L’avocat, qui informe avoir eu des discussions avec des leaders de l’aile dure de l’opposition et l’opposition modérée, confie qu’aucune personnalité politique sérieuse ne ferait partie d’un quelconque gouvernement. Quant à la décision d’accorder décharge aux anciens hauts fonctionnaires afin de faciliter la formation de ce nouveau gouvernement, Me André Michel déclare que cette décision est d’une nullité absolue.

Par ailleurs, l’ancien député Antoine R. Bien-Aimé qui a fait les mêmes considérations que Paul Denis et André Michel encourage un soulèvement populaire afin, dit-il, de déloger Jovenel Moise du Palais national et lancer la véritable révolution contre ce système établi et qui foule aux pieds les intérêts de la population.

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