Covid-19 : fin du feuilleton, Jean-Bertrand Aristide transporté à Cuba

L’ancien président Jean-Bertrand Aristide s’est finalement envolé pour Cuba, ce jeudi après-midi. Touché par la Covid-19 depuis plusieurs jours, le leader charismatique de Fanmi Lavalas est en quête de soins appropriés.

La plateforme politique Fanmi Lavalas avait du mal à l’accepter. Personne au sein de la structure ne voulait annoncer la nouvelle. Ce dossier anime les débats depuis le week-end. Les dirigeants de Fanmi Lavalas ont tout fait pour démentir toutes les informations faisant croire que l’ancien président Aristide est infecté par le coronavirus. Mais ce qui est toujours certain, quand une personne est touchée par le coronavirus, il est difficile cacher l’information. Selon l’évolution des symptômes, la situation de la personne peut exiger des soins d’urgence à n’importe quel moment. Et ce n’est pas une fatalité. Pourtant, les acteurs concernés s’amusaient à faire circuler de fausses informations à propos de ce sujet.

Au cours de la semaine, la polémique était à son comble. Sur les réseaux sociaux, c’était une véritable bataille entre les sympathisants de Fanmi Lavalas qui croyaient dur comme fer que Jean-Bertrand Aristide se portait bien, et quelques internautes qui souhaitaient le pire. En cachant une maladie, on ne rend pas service au malade. De plus, avec une pandémie comme le coronavirus, on ne peut pas s’arroger le droit de suivre trop longtemps la situation d’une personne qui se dégrade. En ce sens, l’équipe de Fanmi Lavalas s’était vue dans l’obligation de multiplier les contacts afin de trouver les documents de voyage nécessaire pour le transfert de Jean-Bertrand Aristide vers un hôpital cubain.

Les autorités au sein du pouvoir qui ont, certainement, facilité l’obtention, par Aristide, d’un passeport diplomatique en urgence, ont profité de cette occasion pour peaufiner leur image. Les partisans et sympathisants de Jean-Bertrand Aristide sont toujours très acides envers le pouvoir en place. Donc, les autorités ont rapidement sauté sur cette occasion pour se faire une image positive. Et depuis dimanche, l’information priorisée par presque tous les médias de la capitale est que Jovenel Moise a permis à Jean-Bertrand Aristide d’obtenir un passeport diplomatique pour raison humanitaire.

Pour le pouvoir en place, il n'y a aucune raison de faire de la politique avec une question humanitaire. Mais en réalité, tout le monde voit clairement que la politique traverse cette affaire entre le pouvoir en place et Fanmi Lavalas ; comme dans une série télévisée. Le fait par le pouvoir de vulgariser l’affaire avant même la structure de communication de Fanmi Lavalas est déjà un acte politique. Les dirigeants de Fanmi l’avalas ont aussi posé un acte politique quand ils démentent l’information selon laquelle l’ancien président Jean-Bertrand Aristide a bénéficié d’un passeport diplomatique des dirigeants actuels.

En raison du fait que le passeport diplomatique est délivré automatiquement aux anciens présidents, l’équipe de Fanmi Lavalas a peut-être eu la gêne de confirmer que l’ex-président Jean-Bertrand Aristide a réellement obtenu un traitement de faveur de la part de l’équipe au pouvoir. D’autant plus que depuis 2014, un juge avait émis un ordre d’interdiction de départ à l’encontre de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide. Une décision qui n’a pas eu de suites judiciaires, mais n’a jamais été rapportée non plus.

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