Depuis le milieu du mois de mai, la propagation de la pandémie Covid-19 reprend son cours à un rythme élevé en Haïti. Les cas de contamination s’augmentent de plus en plus sous l’indifférence d’une grande partie de la population haïtienne.
Près de 500 nouveaux cas de contaminations ont été enregistrés, les 8, 9 et 10 juin, d’après les trois derniers avis du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) sur l’évolution de la pandémie Covid-19 en Haïti. Un record pour l’année 2021, puisque depuis le début de l’année le pays n’a pas recensé autant de cas sur trois jours. Seulement pour le 9 juin, le MSPP a fait le décompte de 205 nouveaux cas.
Comme les cas de contamination, les décès liés à la Covid-19 se multiplient de jour en jour. Presque pas un jour sans des morts suite à la contraction du virus SARS-CoV-2 dans le pays. De mi-mai à date, environ 90 morts sont déjà comptés, dont neuf pour les trois derniers avis. De nombreuses personnalités sont passées de la vie au trépas au cours de ces dernières semaines.
À date, le pays dénombre 16 662 cas de nouveau coronavirus pour 80 567 tests réalisés. 12 563 individus sont déjà récupérés de cette maladie, tandis que 358 autres sont décédés. Sur les 16 662 personnes testées positives, 2 615 personnes seulement ont été hospitalisées.
Le gouvernement tente de contraindre la population au respect des mesures
Au terme de l’état d’urgence de 15 jours déclaré par le gouvernement en place, le gouvernement renouvelle les mesures liées à la propagation de la Covid-19 dans les lieux publics et dans les institutions. Le gouvernement a ordonné la fermeture de l’année scolaire le 11 juin dernier, hormis les classes candidates aux examens officiels.
Les institutions publiques et privées sont contraintes de fonctionner, en rotation, avec un effectif ne dépassant pas 50 %. Le gouvernement invite les responsables à prioriser le travail à distance, en dispensant les individus âgés de plus de 60 ans et ceux souffrant des pathologies comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’asthme et autres. Il est demandé aux responsables des institutions publiques et privées de faciliter l’application des mesures d’hygiène en mettant les intrants adéquats à la disposition des employés.
Dans le transport en commun, les autorités obligent le port du masque et la distanciation physique. À travers ce dispositif, les véhicules doivent réduire le nombre de passagers à 50 % de la capacité des véhicules.
Les églises doivent fonctionner avec le nombre de participants ne dépassant pas les 25 % de la capacité de l’espace, suivant ces mesures du gouvernement qui font le port du masque une obligation dans les lieux de culte.
Le couvre-feu est maintenu sur le territoire national entre 22 h et 5 h.
Toutefois, entre les mesures annoncées par le gouvernement et la réalité, l’écart en est grand. Le port du masque n’est pas respecté dans les lieux publics. Dans les rues, les citoyens circulent sans masque et ne pratiquent pas la distanciation physique.
Certaines écoles dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince prolongent leurs activités scolaires au-delà de la date fixée pour la fermeture des classes. La plupart de ces écoles privées débutent à peine les examens de fin d’année.
Les églises continuent de fonctionner comme auparavant. La distanciation physique n’est pas respectée. Le port du masque pendant tout le déroulement du service n’est pas mis en application.
Le transport en commun reste toujours un casse-tête. S’il est vrai que des chauffeurs font des efforts pour réduire le nombre de passagers, mais la situation est toujours critique. Les véhicules continuent d’accommoder les passagers au-delà de 50 % de leur capacité.
Entre autres, la majorité de la population haïtienne continue d’ignorer la propagation du virus SARS-CoV-2. Malgré la multitude de gens contaminés et les centaines de morts, de nombreux citoyens ne sont pas conscients du danger que représente la Covid-19.
