Depuis la découverte des variants anglais et brésilien en Haïti, les cas de mortalité suite de la contraction de la Covid-19 sont en hausse. Il est rare de ne pas enregistrer des cas de morts dans les derniers avis quotidiens du ministère de la Santé publique et de la Population.
Environ 70 individus sont décédés après avoir été testés positifs au nouveau coronavirus depuis la découverte des variants anglais et brésilien sur le territoire haïtien au milieu du mois de mai. Parmi ces personnes décédées, figurent de nombreuses personnalités publiques. Entre autres, pour le début de cette semaine, l’évêque auxiliaire de Port-au-Prince, Mgr Ducange Sylvain, le recteur de l’Université épiscopale d’Haïti, Dr Lucien Jean Bernard et le capitaine Edrick Léandre sont tous emportés par la pandémie Covid-19.
Dans les avis quotidiens du ministère de la Santé publique et de la Population, les cas de mortalité se multiplient de jour en jour. L’avis du 5 juin a recensé neuf morts. Ces cas, en grande majorité, sont dénombrés dans le département de l’Ouest où la pandémie trouve son foyer principal en Haïti. Au total, 342 morts sont comptés dans le pays à date.
Au cours de ces dernières semaines, de plus en plus de gens contractent le virus SARS-COV-2, et sont admis dans les hôpitaux disposant d’une cellule anti-covid. À présent, le pays vient de franchir la barre des 16 000 cas sur les 77 500 tests réalisés depuis le début de l’introduction du virus en Haïti en mars 2020. Environ trois quarts des individus testés positifs sont traités. Seulement 2 500 de ces cas sont passés à l’hôpital.
Des hôpitaux à l’épreuve de la pandémie
Depuis près de deux semaines, la propagation de la pandémie dans le pays commence à secouer le système sanitaire haïtien. Trois des hôpitaux de référence dans le traitement de la Covid-19 ont lancé des cris d’alerte de saturation. L’hôpital St-Luc de Tabarre a, le 31 mai, fait état de la saturation de ses lits disponibles dans la cellule anti-covid. Toutefois, cette situation allait évoluer au cours de quelques jours. Le 6 juin, l’institution a indiqué qu’elle a recommencé à recevoir des cas de patients pour infections respiratoires.
Le 2 juin, l’hôpital de Canapé-Vert a expliqué qu’il n’était pas en mesure de recevoir les malades atteints de la Covid-19, vu que l’unité d’isolement de l’institution a atteint sa limite maximale d’occupation. La direction de l’hôpital a relaté que, dès que possible, l’institution pourra recommencer à accueillir les patients de la Covid-19.
L’hôpital adventiste d’Haïti a annoncé, le 7 juin, qu’il ne peut pas recevoir les cas d’urgence avec symptômes respiratoires pour le moment, car son unité de traitement des infections respiratoires est présentement saturée.
Vers des pénuries d’oxygène ?
La situation d’insécurité qui sévit le pays, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince affecte le fonctionnement des hôpitaux du pays, en particulier les cellules anti-covid. Le 6 juin, un véhicule transportant des bombonnes d’oxygène pour l’hôpital de Mirebalais a été détourné par des individus armés sur la route de Morne Cabri.
Dans une note publiée le 7 juin, l’hôpital St-Luc de Tabarre a fait savoir qu’il est très difficile de continuer à s’approvisionner en oxygène à l’usine de production sise à Drouillard. Face à cette situation, l’institution envisage soit la réduction, soit la fermeture de sa structure anti-covid, si l’accès au centre de production privé d’oxygène demeure compromis.
L’hôpital adventiste de Diquini est aussi en pénurie d’oxygène. Ce manquement est causé par le blocage de la route Martissant.
Faut-il souligner que depuis tantôt une semaine, les groupes armés ont pris d’autres proportions dans la perpétration de leurs actes. Ils attaquent des postes de police et emportent les matériels des policiers, dont les armes à feu. Quatre policiers ont été assassinés lors de ces attaques. Jusqu'à présent, l’institution policière n’a pas riposté.
Woovins St Phard
