Covid-19, deuxième vague: le pays prépare le carnaval

Malgré la deuxième vague du nouveau coronavirus constatée et documentée par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), les autorités ont choisi de maintenir les festivités carnavalesques de cette année. De tels choix qui exposent davantage le pays à un plus grand nombre de contaminés dans les jours à venir.

La propagation du nouveau coronavirus n’est plus au cœur des préoccupations des plus hautes autorités du pays, malgré l’augmentation au quotidien du nombre de cas de personnes infectées depuis le mois de décembre 2020. À date, le pays compte 11 908 cas d’individus ayant contracté le virus SARS-CoV-2. De décembre à février, près de 2 000 nouveaux cas ont été recensés.

L’augmentation du nombre de cas au quotidien depuis le début du mois de décembre 2020 a mis le pays sur la voie d’une deuxième vague imminente, selon des spécialistes. Préoccupé par ce constat, le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) a sollicité, au mois de janvier, une nouvelle déclaration d’état d’urgence sanitaire dans le pays pour tenter de reprendre le contrôle du virus sur le territoire national. Une demande classée sans suite par la Primature par rapport à la fragilité du contexte socioéconomique du pays. Lors de sa recommandation d’instaurer un nouvel état d’urgence sanitaire, le MSPP avait expliqué cette vague de nouveaux cas dans le pays est en lien direct à la multiplication des évènements festifs de la fin de l’année 2020. La contamination de certains acteurs du secteur culturel en est la preuve. Ainsi, le MSPP n’a jamais cessé d’appeler la population à respecter les gestes barrières pour éviter de contracter le virus.

Carnaval à l’ère du coronavirus

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’administration Moise/Jouthe a pris la décision de tenir la réalisation des festivités carnavalesques en pleine propagation de la pandémie. Portant son masque, le chef de l’État a lancé, le dimanche 7 février, le carnaval de Jacmel. Les participants, sans masque, se sont défoulés dans la plus grande promiscuité imposée par la présence d’une foule dense.

Et, le gouvernement met le cap sur la tenue du carnaval national à Port-de-Paix. Avec ces quelque 236 cas, le département du Nord-Ouest est le troisième département le moins affecté par la propagation du virus.

Quid des mouvements politiques dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ?

Tout comme le gouvernement, l’opposition politique fait peu de cas de la propagation de la pandémie. Les différentes structures de l’opposition lancent de temps en temps des mouvements de protestation qui rassemblent des militants dans les rues. Si les leaders politiques ont pris l’habitude de porter des masques, les partisans et sympathisants n’ont pas tous encore développé cette pratique.

Toutefois, le département de l’Ouest reste l’espace géographique le plus touché par la propagation de la pandémie. Jusqu’à 8 février, le département fait état de 8 443 cas de personnes infectées.

Alors qu’Haïti se prépare à réaliser ses activités carnavalesques, la République dominicaine est en train de prendre des mesures pour circonscrire le virus sur son territoire. En plus d’un vaccin contre le Covid-19 déjà présent dans le pays, le président Luis Abinader a fait une nouvelle demande d’état d’urgence sanitaire de 45 jours à la Chambre des députés. « Dans notre pays, le niveau de contagion a été contenu dans une certaine mesure grâce à l'adoption soutenue et ininterrompue de mesures de distanciation sociale. Si nous poursuivons cette stratégie et réalisons une désescalade progressive et sûre du couvre-feu et des autres mesures, nous pourrons éviter un rebond d'une telle ampleur que ses répercussions sont encore plus fortes sur la société et l'économie dominicaines », a-t-il indiqué pour justifier son choix.

Woovins St Phard

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