Le romancier haïtien Makenzy Orcel a remporté le prix choix Goncourt Río de la Plata pour le mois de juillet 2023.
Après le choix du Goncourt de la Grèce, qui lui a été attribué le 7 février 2023. Makenzy Orcel a été récompensé pour son septième roman « Une somme humaine » paru en 2022. Le jury du choix Goncourt de Rio de la Plata est composé d’étudiants , des établissements français et d’universités enseignant le français des deux pays sous le patronage de l’Académie Goncourt. Le choix portait pour ce premier « Choix » sur les quatre finalistes de l’édition 2022 du Prix Goncourt : Giuliano da Empoli pour « Le Mage du Kremlin », Brigitte Giraud : « Vivre vite », Makenzy Orcel : « Une Somme humaine » et Cloé Korman pour « Les presque sœurs ». L’objectif de cette initiative est de donner à connaitre la langue et les littératures française et francophone contemporaines, à travers des auteurs actuels, aux jeunes générations. Le « Choix Goncourt Río de la Plata » rejoint dans ses intentions le prix « Macondo », créé en pleine pandémie de Covid 19 par les documentalistes du lycée franco-argentin Jean Mermoz et s’étendant aujourd’hui aux lycées de nombreux pays d’Amérique latine.
Par ailleurs Makenzy Orcel a été le lauréat du choix Goncourt de la Grèce 2023 . Il avait obtenu la majorité des voix pour « Une somme humaine ». L’écrivain avait déjà été invité à Thessalonique en mai dernier dans le cadre du 19e Salon International du Livre, pour parler de son livre et pour dédicacer quelques exemplaires sur le stand de l'Institut français.
Dans " Une somme humaine" la voix de l’héroïne nous parvient depuis l’outre-tombe. À la fois anonyme et incarnée, c’est la voix d’une seule femme et de toutes les femmes. Elle nous raconte dans des carnets dérobés au temps et à la mort une enfance volée, une adolescence déchirée, une vie et un destin brisés. Ayant grandi dans un village de province où règnent la rumeur et la médisance, négligée par ses parents, surtout par sa mère qui lui préfère les roses de son jardin, c’est à peine si elle trouve quelque réconfort auprès de sa grand-mère plus aimante. Elle s’échappe à Paris dans l’espoir de mener une vie à l’abri des fantômes du passé. Elle y poursuit des études de lettres à la Sorbonne, rencontre l’amour avec un homme ayant fui la guerre au Mali, fait l’expérience du monde du travail, avant de subir finalement l’épreuve de l’abandon et de sombrer dans l’irréversible errance.
En nous livrant l’autobiographie d’une morte dans une langue fulgurante, Makenzy Orcel nous fait pénétrer, à travers cette Somme humaine, deuxième volet d’une trilogie initiée par L’Ombre animale, dans le ventre poétique du monde.
Schultz Laurent Junior
