En vue de venir en aide aux artistes et artisans de Carrefour-Feuilles, ce quartier frappé de plein fouet par la violence des gangs armés , la Fondation culturelle Toussaint L'ouverture basée à New – York lance une collecte de fonds pour venir en aide à ses créateurs qui vivent ces derniers temps dans l' horreur et la consternation.
« Depuis plusieurs semaines, Carrefour-Feuilles est constamment attaqué par des bandes armées qui pillent, tuent, violent des femmes et mettent le feu aux maisons. Des milliers de citoyens paisibles de la zone ont dû fuir leur domicile avec seulement ce qu’ils avaient sur le dos. Plus de 70 artistes de toutes catégories : peintres, sculpteurs, musiciens, danseurs ont dû s’enfuir. Les ateliers ont été détruits. Ils ont tout perdu : outils de production, instruments de musique, etc. Carrefour Feuilles est un quartier de Port-au-Prince de plusieurs milliers d’habitants dont de nombreux grands artistes et sculpteurs tels que : Lyonel St Eloi, bien connu en Haïti et à l'étranger. Carrefour-Feuilles est une richesse culturelle d’Haïti, on ne doit pas le perdre. Soyons solidaires avec ces artistes et leurs familles. Votre don leur permettra de survivre, d'acheter du matériel et des instruments perdus pour relancer leurs activités. Donnez ce que vous pouvez. Soyez solidaires. » li- on dans la note.
Ce lever de fonds est supporté également par : la Fondation AfricAmerica, Kay Atizan, la Fondation Françoise Canez Auguste, la Fondation Odette Roy Fombrun pour l' éducation et d' autres partenaires.
Selon Alter Presse dizaines d’artistes de Carrefour Feuilles (banlieue sud-est de la capitale, Port-au-Prince), dont des peintres, sculpteurs, musiciens, danseurs ont été sévèrement affectés par la violence du gang de Gran Ravin, dans la zone. Joint au téléphone par , l’artiste musicien et professeur de musique Duckens Saint Eloi, de son nom d’artiste Zikiki Ysrael, dont la famille habite à Carrefour Feuilles depuis 60 ans, raconte avoir perdu une école d’art offrant des cours de peinture, de sculpture, de musique et de céramique design.
« Nous avons aussi perdu une collection d’art et une école de cosmétologie que possédait ma femme. Je ne sais pas si les gangs armés ont incendié la maison », se désole-t-il, affirmant qu’il ne peut pas encore évaluer toutes les pertes subies dans le quartier. « C’est la plus grosse déception que ma famille et moi avons dû subir dans ce quartier, qui produit et forme plusieurs artistes, de génération en génération », exprime-t-il.
Rappelons que le déferlement de la violence des gangs armés dans la capitale haïtienne continue de forcer des Haïtiens à fuir leur maison. Au moins 5 000 résidents du quartier de Carrefour-Feuilles, en proie ces dernières semaines aux assauts des bandits de Grand-Ravine, ont dû abandonner leur domicile. Les violences des bandes armées ont fait plus de 2 400 morts depuis le début de l'année, a indiqué l'ONU.
Schultz Laurent Junior
