Quand Dessalines expose le premier roi des Amériques

Deux jours avant la fête de Notre-Dame, Christophe quitte le Cap, accompagné de toute sa cour, et se rend à son château de Bellevue-le-Roi, situé sur l'habitation Parois, près de Limonade. Le lendemain, il donne une audience solennelle dans la grande salle du château, autorisant un grand nombre de ses sujets à y assister. 

De tels propos introduisent la page 205, qui raconte "La mort du roi".  Ce personnage central dans l'histoire du département du Nord, et dans la grandeur symbolique et architecturale de la nation haïtienne que nous continuons de vénérer des siecles plus tard. 

Dans la page 179, l'auteur Rochenel Dessalines nous livre les récits de l'emprisonnement. Il raconte : "Christophe aime séparer la population avec des fêtes gigantesques, des agapes et des bals aussi somptueux que ceux des cours d'Europe. La visite de l'amiral constitue une occasion de montrer de quoi il est capable. Sir Home Popham a été vivement frappé par la prospérité matérielle du royaume d'Haïti.". 

D'autres passages aussi importants et inspirants utilisés pour accrocher l'attention des lecteurs et lectrices ne passent pas inaperçus. On pourrait se référer à la page 151, qui nous fait découvrir les couloirs imaginaires et symboliques de ce récit historique raconté dans un autre temps et avec d'autres tons colorés que seul Rochenel Dessalines en connaît les secrets. "A l'approche du palais, le cortège change subitement de cadence. Les cavalières amazones se regroupent en formation serrée autour du carrosse de la reine afin de progresser à une cadence totalement différente.". 

Dans le tournant, les chevaux prennent une allure bien particulière en adoptant des pas cadencés et majestueux. "Ils élèvent et étendent leurs antérieures vers le haut et vers l'avant successivement. Assed, en arrière du cortège, admire le début de la procession.", rapporte l'écrivain qui mise sur la fertilité de son imagination et sur la maîtrise de son vocabulaire adapté aux récits, pour nous faire voyager à cette grande époque dans l'histoire d'Haïti. 

De l'auteur Rochenel Dessalines, a vu le jour l'ouvrage qui porte le titre suivant : "Le premier roi des Amériques", qui propose une belle aventure à la fois historique et romanesque en surfant sur l'histoire d'un grand personnage et l'héritage symbolique d'une figure emblématique intemporelle à travers les 252 pages qui exposent ce récit.  

Des discours imaginaires se mélangent avec des repères historiques, à la fois sociologiques et symboliques pour construire cette nouvelle citadelle littéraire que Rochenel Dessalines nous a livré durant l'année 2020.  A travers la genèse de cette histoire on retient ces propos dans la présentation de l'ouvrage: "Lenehcor, une archéologue québécoise, et Assed, un ingénieur haitien, ont remonté le temps pour aller investiguer sur la vraie nature du premier roi des Amériques : Henry Christophe.". 

Destination Cap-Haïtien: "Le voyage les fait atterrir tout près de Milot, petit village où se trouve le palais Sans-Souci, trois mois avant la mort du roi Henri Christophe, Lenehcor est sauvée par la reine Marie-Louise Coidavid, mais Assed est emmené au cachot de la Citadelle La Ferrière, la plus grande forteresse des trois Amériques réunis jusqu'à nos jours.". 

Dans cette riche aventure passionnante proposée par Rochenel Dessalines, plusieurs portes sont ouvertes sur l'histoire d'Haïti, tout en laissant ouvertes parallélement d'autres fenêtres. Ces dernières permettent ainsi aux visiteurs et aux voyageurs d'apprécier les nombreux paysages emblématiques, les scènes esthétiques ou festives qui servaient de décor au premier roi des Amériques. 

De telles publications parmi d'autres récits chronologiques et des romans historiques anciens et contemporains qui portent la signature de plusieurs noms dans la littérature haïtienne, entre autres comme les publications de Michel Succar, de Marie Lucie Vendryes, et d'autres auteurs majeurs, comme dans le cas de Rochenel Dessalines, participent dans cette construction permanente que le devoir de mémoire envers les gardiens de la grandeur de l'être haitien nous impose. 

Dans "Le voyage"  inauguré à la page 79: "Il est déjà quinze heure cinquante et une quand ils traversent la petite barrière qui donne accès à l'auberge. Fatigués, Robert et Assed se laissent aller sur le gros divan.".  A travers cet ouvrage, le temps s'arrête. L'histoire se répète. Les lecteurs et lectrices ne s'embêtent point à force de franchir dans chacun des chapitres, de nouvelles étapes dans la construction du discours porté par l'auteur. 

Dans l'attente de voir ériger les musées qui seront dédiés aux plus importants personnages dans l'histoire d'Haïti, en particulier des femmes et des hommes qui ont combattus pour la défense des droits, de la dignité, de la liberté et de l'avenir de la nation haïtienne, on devra se contenter de collection et de conserver ces récits qui enrichissent l'imaginaire, et du même coup, qui valorisent la grandeur nationale, et consolident les frontières de la résistance identitaire, de cette grande nation fière. 

Dans la préface qui porte la signature de l'écrivain Luc Baranger, on peut lire : "La scene, par exemple, entre les époux royaux, lorsqu'ils évoquent ce qui va advenir des "espions", la reine pronant la clémence et le roi l'intransigeance, cette scène est tout simplement remarquable. Il y a des phrases comme "Mais mon roi, l'abus de rigueur fait haïr l'instruction et détester le maître d'école" ou "Mon indulgence pour ce peuple se termine là où débute son ingratitude" qui frole l'aphorisme ou pourrait en devenir .". 

Des remerciements et de la gratitude exprimés par l'auteur envers les nombreux historiens haïtiens et étrangers, qui lui ont permis d'enrichir la palette de son imagination. Il en profite pour partager ses marques de gratitude à l'endroit de celles et ceux qui se sont inscrits dans la motivation et matérialisation de ce projet littéraire majeur. 

 

Dominique Domerçant 

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