Edisyon Chimen : du renouveau pour le théâtre haïtien !

Réputée pour l’excellence de ces hommes et femmes de lettres, en poésies, en œuvres romanesques, la littérature haïtienne jouit d’une réputation mondiale, mais qu’en est-il de ceux qui écrivent du théâtre ?

Quand on parle d’écrivains en Haïti, par exprès ou par inadvertance, on fait malheureusement souvent référence, aux romanciers, nouvellistes, et poètes. On ne reconnait même plus les dramaturges de l’époque de la dictature. Serait-ce parce que les temps glorieux où les dramaturges produisaient des textes de théâtre sont désormais révolus ? Pourtant le 20e siècle fut une année florissante dans ce domaine, avec des écrivains comme Franck Fauché, Félix Morisseau Leroy,  pour ne citer que ceux-là. Ensuite, nous avons eu dans les années des Franck Etienne, Syto Cavé. Ce dernier qui a sa pleine reconnaissance en poésie, alors que fondamentalement c’est un excellent dramaturge. Il y avait même le conservatoire de Port-au-Prince qui nous a donné les plus grands noms que l’on connaît aujourd’hui dans le milieu du théâtre en Haïti : un Daniel Marcelin, par exemple. Cet espace leur permettait de non seulement pratiquer le théâtre, mais cela incitait aussi à écrire des pièces.

Mais à partir de quel moment les gens se sont désintéressés à l’écriture théâtrale ? D’où vient ce manque d’intérêt ?  La dictature et le théâtre n’ont pas fait bon ménage. Comme dans tous les autres secteurs du pays, nous avons perdu beaucoup de ces plumes qui ont dû fuir la dictature. Le théâtre est collectif, il a besoin d’espace, de scènes, de rassemblement surtout, pour continuer à exister, contrairement aux autres genres littéraires. Avec le peu d’espaces réservés à son évolution, la fermeture des espaces comme le Conservatoire de Port-au-Prince, l’intérêt a diminué du côté des hommes et femmes de lettres. Même s’il y a toujours eu quelques  publications de textes dramatiques, on a pu compter certains résistants dans ce domaine, il n’y a pas vraiment eu de déferlement de ce style au cours des années qui ont suivi.

Depuis quelques années maintenant, l’Association 4 Chemins va prioriser la compétence pour ce genre littéraire. Pour ce faire, des ateliers d’écritures et résidences ont été organisés afin de stimuler et encourager tous ceux et celles désireux de s’initier à cette écriture. Dix-huit ans plus tard, ces efforts ont porté fruit, plus de jeunes ont commencé à s’intéresser à l’écriture dramatique et à la mise en scène. Les Nouvelles dramaturgies, initiées depuis deux ans au Festival 4 Chemins est une publication soutenue par AROCH, dans le but de mettre en lumière les nouveaux textes dramaturgiques, et OIF. Un programme qui a pu être coordonné par l’«Édition Chimen » portée par l’Association 4 Chemins et  la compagnie Nous théâtre, sous la direction de Guy Régis Jr.

Nouvelles dramaturgies d’Haïti, Douze pièces de théâtre, une anthologie en deux tomes, composée chacun de six (6) textes de 6 écrivaines et 6 écrivains : Gaëlle Bien-Aimé, Andrise Pierre, Naïza Fadianie Saint Germain, Darline Gilles, Joeanne Joseph, France Medeley Guillou, Ducarmel Alcius, Erickson Jeudy, Djervens Fransaint, James Saint-Félix, Rolaphton Mercure, Jean D’Amérique.

 

Kettia Naissance

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES