Dans l’après-midi du 18 mai, chaque année, tous les décors après le départ des officiels, les costumes des fanfares et les instruments de musique vont retourner dans les casiers et tiroirs.
Dans l’espoir que les notables de la commune d’Arcahaie vont se mobiliser autour la création du musée haïtien du Drapeau, il est temps de constituer le plus grand nombre d’objets pouvant raconter l’histoire du drapeau national et son influence sur la création des drapeaux de nombreux autres pays, dont le Venezuela.
Des images marquant les festivités sont partagées dans les médias et de nos jours sur les réseaux sociaux. Que reste-t-il de la mémoire de cette festivité comportant une portée hautement symbolique, historique et politique? Où trouver les archives des cérémoniales, des discours officiels, et des images des costumes portées chaque 18 mai par les invités, les organisateurs et les fanfares ? Comment mesurer chaque année le bilan artistique, esthétique, culturel, organisationnel et politique dans chaque commune du pays en dehors de la cité du Drapeau ?
De la Mairie de la ville de l’Arcahaie doit venir le choix des lieux ou du bâtiment qui doit accueillir le musée du Drapeau national.
Des expositions qu’il faudra organiser durant toute l’année pour parler des multiples dimensions du Drapeau national, tant à l’échelle nationale, régionale et mondiale.
Durant la journée du 18 mai, qui marque pratiquement les trois grandes commémorations telles : La fête du Bicolore national, la fête de l’Université, et la Journée internationale des musées, la ville de l’Arcahaie ne peut que profiter de ces événements comme un levier pour rester dans les nouvelles de façon positive.
Des faits historiques à ressusciter ou à actualiser autour du Drapeau, des nombreuses publications et réflexions sur le Drapeau national à exposer, des trajectoires suivies par le Drapeau national qu’il faudra cartographier, des créations littéraires et artistiques autour du drapeau sont autant d’expositions qui attendent une salle pour se rapprocher des publics d’horizon divers.
Durant chaque trimestre, la communauté, évoluant dans la ville de Grann Giton et de Catherine Flon, deux grandes figures féminines, est invitée à défendre la place légitime du musée du Drapeau haïtien sur le sol national.
Discours politiques saisonniers autour du drapeau, il est venu le temps d’apprécier, de comparer et de hiérarchiser les tendances et la vision partagée par les successions de dirigeants du pays et des collectivités chaque année.
Devant l’importance de créer un espace plus digne et durable, de la place que doit occuper le Drapeau haïtien dans l’histoire universelle, les ancêtres attendent en silence la prochaine grande innovation autour du Drapeau national qui doit dépasser la construction provisoire de stand et de podium, les pauvres expositions thématiques organisées à la petite bibliothèque d’une si grande ville historique. Arcahaie mérite mieux !
Dominique Domerçant
