Erickson Jeudy : du sang neuf dans le théâtre ces « Nouvelles Dramaturgies d’Haïti »

Cette anthologie de 12 textes dramatiques est une publication soutenue par AROCH et OIF, coordonnée par Guy Régis Jr et publiée par Edisyon Chimen. Chimen, de l’Association Quatre chemins en collaboration avec la compagnie Nous théâtre, créée dans l’objectif d’offrir un espace de diffusion et de publication aux dramaturges haïtiens. Cette publication, regroupant douze textes dramaturgiques (de 6 autrices/6 auteurs) dont deux sont en créole, sera disponible dans toutes les bibliothèques en Haïti ainsi que dans plusieurs pays francophones. « Pour que le monde s’en souvienne » du dramaturge haïtien Erickson Jeudy est le troisième texte du premier tome.

Découvrons ensemble le résumé (la trame) et la présentation (l’à-propos) de ce texte.

Trame
Après la mort du fils, la mère, le père et la belle-fille doivent trouver des
réponses à leur souffrance. Dans une joute verbale décisive, ils départagent
le passé du présent, la raison de la peine de celle de la pensée, et tracent
ensemble une voie pour relier les vivants et les morts.

À propos
Dans la cour, Lise prépare une veillée pour son fils assassiné. Elle dispose les
chaises, installe un grand chaudron sur le réchaud et auprès de la table à tafia,
dépose la croix de Baron Samedi. Mais le petit est disparu il y a longtemps
déjà, lui rappelle encore son mari, Jacques. Le temps a passé, mais la douleur
de Lise est intacte. Iféta, leur belle-fille endeuillée, voit quant à elle partout
des présages heureux et continue d’attendre le retour de son fiancé. L’horreur
a frappé, mais son amour vibre toujours. Quels aveuglements, quels récits et
quels rituels sont donc nécessaires pour accepter de laisser partir ceux qu’on
aime ?


Pour répondre à la violence de la mort, la pièce de Erickson Jeudy fait se
côtoyer la folie, la pensée et le sacré dans une fable philosophique saisissante.
Trahissant ses affinités intellectuelles à travers la voix du père, le dramaturge
évoque les doctrines antiques pour raisonner la mère et la belle-fille. Peu à peu,
la sensibilité et l’adresse de son écriture injectent une gravité bouleversante
à cette scène familiale. Au détour des répliques surgissent des images dont la
précision nous fait ressentir le vertige de la douleur face à l’injustice. Devant
certains deuils, la raison ne suscite aucun réconfort et doit céder la place à des
forces occultes pour qu’enfin s’accomplisse le devoir des vivants face au mort.


Sara Fauteux

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