Dès la première page du roman, le lecteur est engagé dans une histoire surprenante, il continue à explorer. Deux, trois pages après, il est retenu pour de bon.
Ce roman c’est la narration fabuleuse de la vie d’un diplomate haïtien à New York. Mais c’est surtout la description violente, pragmatique, chimérique de la vie d’un couple conduit par le mari où il entremêle émotions, sentiments, ambitions, rêves, hypocrisies, tromperies, trahisons, sexualités…
La trame de l’histoire, c’est d’abord la corrélation des drames sociaux-professionnels- institutionnels, des troubles familiaux vécus par des cadres haïtiens et étrangers, d’ici et d’ailleurs, pris dans la vertigineuse grimpette d’une certaine réussite liée à des valeurs utopiques et des préjugés.
L’auteur promène son lecteur au travers des broussailles d’histoires nationales et internationales dans des revers d’intrigues, de subversions familiales. Son personnage principal, Narcisse, nage dans des eaux troublantes entre des courants de femmes : son épouse, sa fille, son ex et sa maitresse - des expériences qu’il croit maitriser jusqu’à ce qu’il réalise fort tard, qu’il est la victime de ses andouilles.
L’auteur semble privilégier le rôle des femmes dans ce roman. Il leur accorde intelligence, satisfaction et richesse. Contre toute espérance, elles s’en sortent plutôt victorieuses des expériences et des manèges douteux. Elles ont su endiguer le cours des évènements à leurs avantages. Contrairement aux histoires ordinaires, le roman confère à des rivales des sentiments de fraternité et de complicité.
Le promeneur de chien est un roman à lire. Il y a lieu de percer les multiples sens du titre du roman. Il y a lieu de découvrir ses personnages dans leurs traits de caractères, de personnalités particulières et insolites. Il faut aller au bout de l’histoire qui est tissée sur une toile gigantesque, un vrai labyrinthe et parvenir à l’issue, une fin déconcertante qui laissera le lecteur sans voix.
Un roman à découvrir…
Anne Luna Gourgue
