À l’initiative des anciens élèves de Saint-Vincent, une organisation a été créée à Port-au-Prince en 2007, dans le but de défendre les causes des personnes à mobilité réduite, notamment les femmes handicapées. Filles à besoins spéciaux pour la réforme (FIBESR) est cette structure visant à renforcer la capacité des femmes handicapées afin de devenir des leaders sur l’échiquier politique, économique et social notamment dans des postes décisionnels dans le pays.
Lors d'une conférence de presse organisée le vendredi 27 mai dernier, les responsables de FIBESR ont présenté à la presse leur local situé au 3, Impasse St-Juste, Christ-Roi, commune de Port-au-Prince hébergeant, du même coup, le Centre pédagogique et culturel (CPC) pour les personnes handicapées. Un projet réalisé avec le soutien du National Democratic Institute (NDI).
Selon les responsables, cet espace alternatif est doté d'un laboratoire informatique permettant aux filles et femmes handicapées de recevoir des formations en informatique adaptée ; organiser des groupes de paroles où les concernées peuvent extérioriser leur mal-être, leur angoisse ; tenir des causeries tous les mois sur des sujets basés sur les violences faites aux filles et aux femmes handicapées, sans oublier des formations sur les droits humains et sur les activités génératrices de revenus, etc.
Marquise Denis, chargée de suivi et d’évaluation de projet de FIBESR, ajoute que le CPC dispose aussi d’une bibliothèque qui sera bientôt adaptée, qui encourage la lecture, la recherche et les pratiques artistiques, etc.
« FIBESR est l’unique organisation de femmes handicapées qui dispose d'un centre d’hébergement à la rue des Casernes pour des femmes et des filles en difficulté depuis une dizaine d’années », a-t-elle soutenu en faisant référence au premier bâtiment de l’organisation qui se trouve à la Rue des Casernes depuis 2012.
Des projets réalisés dans les villes du pays
Selon Nirva Saint-Louis, responsable du centre, l’organisation a déjà réalisé de concert avec ses différents partenaires plusieurs activités durant cette année au bénéfice de filles et des femmes handicapées. Cinq (5) femmes non-voyantes ont déjà suivi 3 séances de formation en informatique adaptée aux déficiences visuelles, pour un total de 12 heures.
Par ailleurs, 4 causeries virtuelles se sont déjà tenues. « An n fè solidarite pou nou kwape vyolans k ap fè sou fanm ak tifi andikape ; Les violences faites aux femmes et aux filles handicapées : Causes, formes et conséquences ; Les mesures de protection des filles handicapées contre les différentes formes de violences ; violences faites aux femmes et aux filles handicapées : Quels dispositifs juridiques pour les protéger ? sont parmi les sujets déjà abordés », a précisé Nirva Saint-Louis.
Dans le Nord-Est, l’organisation Filles à besoins spéciaux pour la réforme (FIBESR) réalise un projet de concert avec l’Ambassade de France en Haïti et le support technique de ACTED. Une initiative qui vise à prévenir la violence faite aux femmes et aux filles handicapées dans le milieu transfrontalier. Les bénéficiaires sont une quinzaine de femmes en situation de handicap, elles ont reçu des formations sur la création et gestion de petit commerce, l’estime de soi, etc.
En effet, entre Ouanaminthe et Port-au-Prince, 39 femmes dont 18 activistes ont suivi à 6 séances de formation sur les concepts de base du handicap et ont participé à 12 groupes de parole. De plus, 35 autorités dans le Nord-Est ont pris part à une « table sectorielle » afin de réfléchir sur la prise en compte du handicap en matière de VBG. Ceci doit aboutir à un document stratégique sur la considération de cette catégorie souvent oubliée en matière de violence basée sur le genre.
Soutenue par des organisations telles que National Democratic Institute (NDI), l’Ambassade de France en Haïti, ACTED, FOKAL, CBM, Association Quatre chemins, FIBESR, depuis sa création, en mars 2007 plaide et sensibilise sur le respect des droits des personnes handicapées. Par ailleurs, elle renforce leur rôle dans les espaces décisionnels et leur participation politique dans le processus de consolidation de la paix. Également, elle les aide à travailler sur leur estime de soi, leur prise de parole en public afin de les rendre aptes à prévenir les formes de discrimination, combattre les stéréotypes et mieux gérer leurs vies dans la société.
Johnny Jean-Louis