À la rencontre de Nephtalie Blaise, quatrième lauréat au grand concours de musique

TPFA  Le grand concours de musique de Toujou pi fò ansanm (TPFA), qui met en concurrence les champions des deux premières phases, a permis de faire la découverte de nombreux jeunes talents provenant des dix-sept (17) communes du département de l'Artibonite. Un concours qui vise, avant toute chose, à établir un véritable dialogue entre les autorités et la société civile. Outre Ricardo Ovilmar, consacré champion des champions, Nephtalie Blaise a lui aussi marqué des points auprès du public et des organisateurs.

Nous avions rencontré Nephtalie Blaise, 22 ans. Originaire de la commune de Montrouis et quatrième du grand concours de musique de Toujou pi fò ansanm (TPFA). Comme la majorité des artistes haïtiens, sa carrière a débuté alors qu'elle était encore une enfant. « J'ai commencé le chant depuis mes 7 ans. Mais je pense que j'ai réellement senti le vrai déclic quand j'avais 12 ans », nous confie-t-elle. « Participer au concours a été pour moi une belle opportunité. J'avais confiance en moi et je savais que je pouvais aller jusqu'au bout. J'y suis arrivée. Quoique je ne sois pas à ma première expérience, j'ai pris d’énormes plaisirs dans cette aventure.

 

     Chaque artiste devrait composer sa chanson autour du thème :  Chimen dyalòg ant sosyete sivil ak otorite lokal se chimen devlopman pou amelyorasyon kalte lavi. Il y a eu un véritable challenge à ce niveau. Pour ma part, j'ai utilisé une technique assez simple. Les mots étaient choisis suivant la mélodie. Cela m'avait permis de mémoriser facilement la chanson », a fait savoir Nephtalie Blaise qui ne cache pas son ambition de rester connecter avec son public.

 

    Sa chanson est une critique assez pointue de la gouvernance du pays depuis des décennies. Du début à la fin, les paroles de sa chanson sonnent à sa façon, comme un rappel à l'ordre à nos chers hommes politiques avides d'argent et de pouvoir. Du moins, ce qu'il en reste. 

 

« Se pa pou n te divize

 Nou te libere

Menmsi chèn esklav fizik la tonbe se vre

Men chèn esklav mantal la ta dwe kase

Yon chèn ki anpeche

 Nou dyaloge »

 

  Cette aventure n'a pas été un parcours de solitaire. Puisque tout au long du processus, elle a pu compter sur les organisations de la société civile de sa communauté et de la plateforme communale de Montrouis, comme l'a signalé la mairesse Dieumilla Bien-Aimé qui accompagnait l'artiste au moment de la cérémonie de remise de prix en début du mois.

 « Montrouis est une nouvelle commune et la population commence à s'intégrer dans le département de l'Artibonite. C'est pourquoi, je pense, que notre artiste n'a pas été sacrée la grande championne du concours », a-t-elle regretté.

  Pour elle, l'un des ponts importants du concours est le lien qu'il a créé entre les artistes. Je ne sais pas s'ils ne vont pas rester à amis, mais le concours a donné la possibilité aux artistes des 17 communes de se rencontrer et discuter sur les problèmes du département. Je souhaite qu'il y aura toujours ces genres d'activités dans les communautés pour découvrir d'autres jeunes talents. Nous en avons beaucoup dans le département, a-t-elle soutenu.

  Lancé en octobre 2018 aux Gonaïves, le projet « Toujou pi fò ansanm est un co-financement de 3 ans (juin 2018 – mai 2021) de l’Union européenne (UE) exécuté par un consortium international ayant pour chef de file le Groupe Médialternatif (GM). Gruppo di Volontariato Civile (GVC), CISV - ComunitànImpegno Servizio Volontariato/ ProgettoMondo Mlal, le Groupe de Promotion de la Sécurité alimentaire et le développement (GPROSAD) et le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (CONHANE) sont les membres de ce partenariat. 

  « Toujou pi fò ansanm » se propose de contribuer au renforcement de la construction démocratique pour une société plus équitable et une meilleure qualité de vie. Il vise à renforcer l’interaction entre les organisations de la société civile (OSC) et les autorités locales (AL) du département de l’Artibonite à travers différentes méthodologies liées à la communication publique, le plaidoyer et la planification participative.

 

Lesly SUCCÈS

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