Bouquet d'hommages et de reconnaissance au Centre culturel l’Amaranthe pour ses trois ans

Dans une ambiance empreinte de confraternité, le centre culturel l'Amaranthe aux Gonaïves a célébré le 15 août 2021 son troisième anniversaire. Pour partager cette célébration avec le plus grand nombre, les responsables ont organisé une matinée culturelle mêlant chants, poésies et témoignages de reconnaissance pour se rappeler dès objectifs du centre, un lieu d'esprit et de création.

Tout s'est déroulé en présence notamment du fondateur du centre culturel l'Amaranthe Fred Brutus qui, en créant ce centre, a voulu rendre un digne hommage à sa mère Stéphanie Amaranthe Brutus une éducatrice de carrière disparue à l'âge de 103 ans. Quelques images de la défunte étaient projetées en la circonstance et c'était un plaisir de la regarder du haut de ses 100 ans à déclamer des poèmes étudiés dans son cursus scolaire, raconter en partie son vécu et livrer le témoignage de sa vie consacrée à la formation intellectuelle et morale des jeunes. Le centre culturel l'Amaranthe a été créé pour pérenniser sa mémoire, a rappelé son fils, Fred Brutus. Trois ans après, ce centre est devenu un acteur culturel majeur dans l'Artibonite. C'est un lieu unique contenant une collection importante d'ouvrages, une bibliothèque de lecture publique, une salle de spectacle où se déroulent des activités éducatives et artistiques. C'est aussi un lieu populaire qui cherche sans relâche à travers sa programmation et ses projets à élargir son public. Atelier de lecture, atelier d'écriture, causerie, atelier de dessins projection de films et de documentaires presque toutes les expressions artistiques y cohabitent pour aiguiser les curiosités.

Dans une salle artistiquement décorée, plusieurs personnalités ont pris la parole derrière un pupitre pour manifester leur reconnaissance à l’Amaranthe : « Pour célébrer notre troisième anniversaire, malgré le séisme qui a semé le deuil dans plusieurs départements du pays, l'équipe de C3 Éditions est venue de Port-au-Prince pour réaliser cette manifestation et tenir ses promesses. Car dans la vie, il y a toujours des embûches, des barricades, mais il y a toujours des gens qui vont jusqu'au bout de leurs rêves », a déclaré d'entrée le directeur du centre et écrivain de son état le poète Marc Exavier. Il a par ailleurs retracé la vision des fondateurs qui ont implanté cet espace au cœur de la cité de l'Indépendance pour desservir des jeunes assoiffés de savoir et de connaissances. « L'Amaranthe, c'est un rêve qui a pris beaucoup de temps pour se concrétiser. Au départ, l’Amaranthe était une maison basse, mais grâce à la vision des propriétaires et les mains agiles des ouvriers, l’Amaranthe est devenu le centre de l'esprit, un monument consacré à l'amour et à la dignité. Il y a de cela trois ans, il a été inauguré pour servir l'amour et la jeunesse gonaïvienne ».

Un ami de l’Amaranthe ,un jeune étudiant, Alex de son prénom, a manifesté sa gratitude envers les responsables. « Je voudrais féliciter Fred Brutus pour cette initiative, car il est rare de trouver des gens aussi disposés à aider leur communauté. »

Ce n'est pas l'écrivain Gary Victor qui dira le contraire. Pour M. Victor, on a besoin de ces genres d'initiatives dans la société haïtienne d'aujourd’hui. Selon lui Il faut avoir beaucoup plus de Fred Brutus, des gens humbles et philanthropes qui mettent toute leur existence au service des causes nobles.
« Aujourd'hui, c'est l'amour de ma mère qui est vivante dans nos vies que nous célébrons aujourd'hui. Elle est vivante parmi nous à travers ce centre qui porte son nom en guise d'héritage. Ce centre appartient à la communauté du département de l’Artibonite. J'ai déjà dit à mes héritiers de ne pas le vendre même après ma mort », a fait savoir Fred Brutus.

La célébration du troisième anniversaire du centre culturel l'Amaranthe fut aussi l'occasion de procéder à la remise des prix littéraires organisés par le centre en collaboration avec C3 Éditions. Le lauréat du prix Amaranthe de la poésie 2019, Samuel Taillefer, auteur de « L'encre des aubes tardives » était présent pour y recevoir son prix. La fête était entrecoupée de très beaux morceaux de chants avec notamment le chanteur Herby François. Il a revisité des chants de son répertoire. Plusieurs chants en l'honneur des dieux tutélaires de l'Afrique ont été interprétés avec brio. La chanteuse Noémie Zamor, native de Gros Morne, était sublime dans son tour de chant. Sa voix douce, mélodieuse et prenante a mis en valeur des chansons traditionnelles haïtiennes comme « Peze kafe », « Latibonit » et « Yanvalou » de Renette Désir. Le chanteur Kébert Bastien qui s'est illustré dans l'interprétation de « Lettre à Florence » de Jacques Stephen Alexis. Pour finir, plusieurs personnalités, parmi lesquelles Mathieu Painvier, ont été honorées pour leur engagement en faveur du département de l’Artibonite.

Schultz Laurent Junior

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