Parution de la revue Kréolistika n°2 – « Rationalités et imaginaires créoles »

Ce nouveau numéro de Kréolistika, la revue de créolistique publiée par le CRILLASHaux éditions Scitep, passe au crible d’un raisonnement rigoureux un préjugé tenace. Celui qui veut que le créole soit inapte à la fonction éducative incapable de servir, traiter, véhiculer et transmettre des notions scientifiques.

Numéro coordonné par le linguiste haïtien Renauld Govain, doyen de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti. Le CRILLASH est le Centre de recherche interdisciplinaire en Lettres, langues, arts et sciences humaines de l’Université des Antilles en Martinique (courriel secrétariat : mirella.pelage@univ-antilles.fr ).

 

Description

Rationalités et imaginaires créoles. Pratique, expression et usage

 

L’idiome créole, des siècles durant, a répondu parfaitement aux besoins communicatifs de « la société de Plantation » dans laquelle les spéculations intellectuelles n’avaient pas leur place. Bien avant l’avènement de l’écriture, la Technologie fut longtemps un élément de survie pour tous les peuples de la terre. Mais le jour où elle s’est arrimée à la science, changement qui s’est opéré au cours du XIXe siècle essentiellement en Europe, puis en Amérique du Nord, la technologie, de populaire, est devenue savante, jusqu’à disparaître derrière les nécessités de la Science et la complexité de son expression. Or il n’y a pas de Science sans écriture. Longtemps perçu comme la langue de l’émotion, le créole ne pouvait prétendre servir à résoudre des équations, voire à traiter, véhiculer et transmettre des notions scientifiques. Passé au crible d’un raisonnement rigoureux, ce préjugé, si tenace soit-il, laisse la place au constat d’une langue bien structurée et tout à fait apte à la fonction éducative et à la résolution d’équations mathématiques et logiques. En abordant la question sous l’angle de l’éducation, de la grammaire, de l’apprentissage des langues vivantes étrangères, de la danse, pédagogues, linguistes, anthropologues et écrivains interrogent, pour la mettre en évidence, la rationalité de la culture créole. À la manière du jardin créole, exemple-type de création d’apparence chaotique, qui n’en fascine pas moins les scientifiques par la rationalité qui sous-tend la gestion de ses cultures. (Source consultée par Robert Berrouët-Oriol : site des Éditions Sticep)

 

 

 

Rappel

Les Éditions Sticep ont également publié le livre « Tracées de Jean Bernabé ».

 

Cet ouvrage collectif est un hommage au linguiste et professeur martiniquais Jean Bernabé. Il est issu des interventions lors du colloque organisé par le Centre de recherches interdisciplinaires en Lettres langues arts et sciences humaines [Crillash], fondé par Jean Bernabé en 2006.

On y retrouve l’œuvre du grammairien, du créoliste du militant, de l’écrivain. Mais Jean Bernabé fut aussi un penseur, dont cet ouvrage révèle la dimension anthropologique et l’importance hors du champ linguistique.

 

Description

Le Martiniquais Jean Bernabé (1942-2017) est une figure majeure de la créolistique martiniquaise et l’une des plus importantes de la créolistique mondiale. Ce livre est un hommage à Jean Bernabé par ceux qui l’ont connu et côtoyé.

 

Au fil de sa carrière exceptionnellement riche, il fut le grammairien, le créoliste et le militant à qui la langue créole doit sa codification graphique. Il fut aussi un analyste littéraire hors du commun et un romancier. Il fut enfin un penseur, dont cet ouvrage révèle la dimension anthropologique et l’importance hors du champ linguistique.

« Tracées » renvoie précisément aux différentes empreintes de ce cheminement considérable. Toutes sillonnent ces terres au destin incertain que sont la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane, au sein d’un monde où migrations et nouvelles technologies rapprochent les peuples, mais aussi exacerbent les pulsions nombrilistes.

 

Le parcours de cet intellectuel méritait d’être étudié, car les passages ouverts par Jean Bernabé furent fréquentés, féconds, et justifient sa place aux côtés d’Aimé Césaire, Frantz Fanon et Édouard Glissant au panthéon des personnalités marquantes de l’histoire des Antilles.

 

Ce livre constitue les actes d’un colloque international qui s’est tenu du 25 au 27 octobre 2017 à l’université des Antilles, campus de Martinique. Il a été organisé par le Centre de Recherches interdisciplinaires en Lettres,langues, arts et sciences humaines [Crillash]. Le Crillash, fondé par Jean Bernabé, est issu du regroupement en 2006 de trois laboratoires de recherches, dont le Groupe d’Études et de Recherches en espaces créolophone et francophone [Gerec-F], fondé également par Jean Bernabé.

 

L’actuel directeur du Crillash est Gerry L’Étang, qui a pris la suite de Corinne Mencé-Caster et Raphaël Confiant, qui avaient eux-mêmes succédé à Jean Bernabé à ce poste.

 

 

Repéré par :

 

Robert Berrouët-Oriol

 

Source : site des Éditions Sticep)

Éditeur : Sticep, septembre 2022

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