Robert Philomé donne la parole à des personnages imaginaires dans « Vagabondades éphérèmes »

Des passionnés de la littérature et d’autres acteurs culturels avaient répondu à l’appel de l’auteur Robert Philomé, en compagnie de l’artiste peintre Kévens Prévaris. Une belle rencontre pour promouvoir les créations de l’esprit.

Dans la soirée du 24 novembre 2022 s’est tenue une belle rencontre en Belgique, sur fond de présentation de la nouvelle livraison romanesque de Robert Philomé, qui porte le titre de Vagabondages éphémères.

Désormais, l’auteur haïtien et célèbre présentateur sur France 24 donne la parole à des personnages imaginaires à travers ce roman, composé de 176 pages, sorti en mai 2022.

Dans ce roman publié dans Caraibeditions, l’auteur présente l’histoire de Gabriel, un architecte à la dérive, exilé volontaire d’un pays, Haïti, qu’il vomit malgré lui.

D’une rencontre au hasard de ses errances parisiennes, une étrangère, amatrice de talons hauts et de Cuba, arrive comme lui de l’autre côté de l'océan, ces deux personnages vont se nouer une relation sur fond de polyamours, de plaisirs débridés et de rêves éveillés…

Dans cette nouvelle œuvre littéraire de Philomé Robert, qui porte la semence de longues nuits et journées entre création, intrigue, aventure et émotion, l’auteur tente de nous faire voyager dans un univers romanesque inédit.

Dans une forme de rétrospective de la dictature, les personnages de ce roman nous inventent dans un voyage politique, tout en inventant des paysages historiques, à travers les passages qui suivent: « Quand ce n’était pas le Docteur-Président-à-vie-Ange-exterminateur qui donnait l’ordre d’abattre des forêts parce que, clamait-il, elles n’étaient que des nids de rebelles armés prêts à s’attaquer à lui, quand ce n’était pas les prêtres et pasteurs qui y mettaient le feu pour, selon eux, faire reculer les ravages de la sorcellerie chez les paysans, c’était ces derniers eux-mêmes qui s’attaquaient à la végétation pour fabriquer du charbon de bois. Il en allait de leur subsistance. Je pensais aussi aux sources taries, vidées de leurs essences. Je pensais aux amours perdues ou éthérées. Je pensais enfin à Consuelo elle-même qui avait cessé de pleurer. Je me rendis compte que par un maelström inimaginable, je venais de confondre mes rengaines, mes aigreurs passées avec la fin de nos orages intérieurs. Elle se versa un autre verre de cachaça ».

 Des extraits tirés de cette aventure permettent de saluer le travail assidu de l’auteur, qui, désormais, donne la parole à de nouveaux personnages imaginaires, entre des dialogues et des décors imaginaires qui se confondent avec : « Le début de nuit sans fin s’étirait, indifférente aux drames qui se jouaient. Elle déployait ses aspérités, ses ombres chancelantes, ses espérances déçues. Elles ressemblaient à des banderilles, ces choses que les matadors plantent dans le dos des taureaux pour les assassiner avec la complicité de milliers de spectateurs rieurs et excités. Une torture lente, autorisée par la loi qui dit somme toute que notre humanité avait échoué. Qu’elle s’était égarée dans des univers, passés ou futurs, je m’en moque, qui permettaient que notre jouissance passât par la souffrance d’animaux incapables de nous rendre la pareille ».

Dans cette publication, l’auteur entend apporter une nouvelle pierre dans l’imposant mur de la littérature universelle, particulièrement dans la façade qui propose un regard nouveau, pour mieux découvrir l’aventure émotionnelle et instinctive des plus excitantes « Vagabondages éphémères ».

Dans les premières pages de ce paysage littéraire, Robert Philomé en a profité pour saluer au passage parmi les plus importantes figures de femmes de son cercle fermé. On retient les noms de: Roxane, Moïra, sa mère Alice, ses sœurs Christine et Marie Josée, et enfin Ginette qui occupe le double statut de sœur-maman, tout en continuant à assurer la garde.

D’une pierre à plusieurs coups, le dernier ouvrage de Robert Philomé se confond à la fois à une invitation à la lecture, et une célébration des fragments de l’imaginaire et de la créativité de l’auteur, en donnant la voix à des personnages imaginaires, tout en poursuivant sa voie dans la littérature universelle.

Dominique Domerçant

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES