OPPRA veut dynamiser le monde de la mode et de la photographie en Haïti

Depuis sa création, OPPRA, un organisme de la société civile, veut insuffler un air neuf dans le paysage artistique et culturel en Haïti. Les responsables de cette structure investissent leur passion et leur élan dans deux secteurs artistiques : la mode et la photographie qui sont source d’emplois et de revenus dans le pays. Jackson Badeau, cheville ouvrière de OPPRA, a fait le point pour Le National des différents projets et activités de cette organisation. Entretien.

Le National : Depuis sa création, OPPRA a choisi de faire la promotion de la mode et de la photographie en Haïti, pourquoi avez-vous choisi d’investir dans ces deux secteurs ?

 

   Jackson Badeau : Oui, depuis sa création en 2015 et la réalisation de son premier projet « Rendez-vous rad Lakay » en 2018, la photographie et la mode ont été dans chacune de nos initiatives et de perspectives. La photographie reste et demeure un secteur lié à la mode, donc il est vital pour une promotion de qualité de la mode d’avoir un secteur de photographie professionnelle.

LN : Qu’est-ce que vous avez réalisé au cours de l’année écoulée ?

 

JB : L’année 2022 a été, malgré les problèmes du pays, une période innovante, car OPPRA a déplacé le projet Rendez-vous Rad Lakay dans un ministère ( MCI) et a réalisé plusieurs projets : expositions à Saint-Louis-de-Gonzague et au restaurant Paradis 33 à Delmas 33.

 

LN : Comment voyez-vous le secteur de la mode et de la photographie en Haïti. Avez-vous relevé des difficultés dans chacun de ces secteurs ? Dites-nous comment peut-on arriver à résoudre ces difficultés ?

 

JB:  L’existence d’OPPRA c’est dans une démarche d’apporter des éléments de solution à court et à long terme par la mise en place d’un réseau de distribution qui consiste à couvrir quatre coins du pays et la diaspora haïtienne également la numérisation de ce réseau pour faciliter les achats en ligne.

Deuxièmement, c’est la promotion de ces secteurs à l’échelle nationale et internationale en organisant systématiquement des foires de vêtements fabriqués en Haïti, des fashion shows. Troisièmement, c’est le renforcement par des formations en couture, la photographie, les métiers de la mode, et le contrôle de qualité et la création des commissions de créateurs et promoteurs visant à dynamiser le secteur.

LN : Est - ce que le prêt à porter confectionné à l’étranger et les gadgets électroniques n’ont pas un impact négatif sur ces deux secteurs ?

JB : Pas forcément, pour le prêt à porter Haïti doit investir dans la confection de prêt à porter, car on a environ 12millions d’Haïtiens avec une forte diaspora qui vaut des millions de dollars si on peut les faire consommer les vêtements made in Haïti.

 

Pour les gadgets, il y a une image de deux stars planétaires sur une seule photo en 2022 et cela n’a pas été fait avec un simple smartphone. La photographie restera toujours un métier universel et très demandé sur le marché, surtout avec le phénomène Photoshop.

LN : Pensez -vous que OPPRA peut dynamiser ces deux secteurs ?

JB : Bien évidemment l’une de nos réalisations pour l’année 2022 fut la couverture des dix-neuf communes du Nord dans la cadre du renforcement de ces secteurs.

LN : Avez – vous des projets à court et à moyen terme ?

 

JB : Oui, Cette année on travaille déjà avec ISPAN sur la première édition de « Citadelle Laferrière à la mode », qui consiste à organiser trois journées d’activités sur trois sites entre la mode et le patrimoine haïtien.

 

On travaille sur une panoplie de formations en photographie, dont l’une débutera le 21 janvier et va durer trois mois.

Ce projet de formation en photographie vise les jeunes marginalisés dans cinq départements du pays. La création d’un système de distribution informatisée et opérationnelle en Haïti et à l’étranger. La création d’ateliers de production pour le Nord et le Sud qui vont contribuer à la création d’emplois et orienter la jeunesse vers d’autres perspectives d’avenir.

LN : Qui supporte vos initiatives ?

 

JB:  OPPRA recherche des supports et est ouverte aux sponsors.

 

LN : Pouvez-vous nous présenter votre organisation ?

 

 

JB : OPPRA : Òganizasyon pou pwomosyon rad ayisyen est un réseau de distribution, de promotion et de renforcement du secteur de la mode haïtienne.

Jackson BADEAU est le président. Il travaille avec un comité central de sept membres et plusieurs comités départementaux de treize membres chacun.

 

Le National : Un dernier mot

 

Jackson Badeau:  La mode est un secteur très vaste et sous-exploité en Haïti. La mode et la photographie peuvent contribuer à la création d’un pôle d’emplois pour le pays, nous sollicitons le support et la contribution de toutes et de tous pour rejoindre OPPRA dans ses démarches.

 

Propos recueillis par :

 Schultz Laurent Junior

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