Depuis le début du nouveau millénaire, l’artiste peintre Gilberte Bouchereau n’a jamais manqué l’occasion d’exprimer ses talents. Elle utilise l’art comme un instrument d’affirmation et de combat, de création et de négociation pour défendre la place de ses rêves dans l’existence humaine. Les œuvres d’art qui sortent de ses touches expriment une vision du monde, libérée de toutes les contraintes esthétiques et académiques.
« Devenir », l’ouvrage à succès de Michelle Obama, apporte une réflexion sur l’invisible, selon laquelle: « Tout le monde sur terre, nous répétaient nos parents, était porteur d’une histoire invisible, et méritait d’être considéré avec un minimum de tolérance ».
Des termes tels que la terre, les parents, l’histoire sont présents dans l’aventure picturale de l’artiste Gilberte Bouchereau, cette infatigable et passionnée des arts plastiques qui s’investit depuis plus de deux décennies.
« Dites aux gens qu’il existe un milliard d’étoiles dans la galaxie et ils vous croiront. Dites-leur qu’il y a de la peinture fraîche sur une chaise et ils auront besoin d’y toucher pour se convraincre. », nous racontait Salvador Dali, il y a quelques années. Cette affirmation nous invite à porter un regard croisé sur la représentation du ciel dans les œuvres de Gilberte. Qui ne se souvient pas de ses tableaux, qui rappelaient tellement la nouvelle école de Saint-Soleil ? Tellement, il y avait des étoiles autour des personnages, quand leurs corps ne se confondaient pas avec la texture des créateurs de Soisson.
Dans la commune de Pétion-Ville, où l’artiste a passé une bonne partie de sa vie, elle est très familière avec la majorité des galeries d’art et boutiques d’artisanat qui organisaient régulièrement des expositions dans le temps. Une belle époque que l’on observe de loin depuis. Cela n’a cependant pas empêché à l’artiste de continuer à s’inspirer à partir de ces semences esthétiques et artistiques que l’on retrouvait dans plusieurs coins de rue.
Des femmes, des filles, des personnages qui appartiennent au monde invisible, et également qui seraient familiers des habitants, qui circulent dans l’univers des extraterrestres, se croisent dans les collections que l’artiste exposait régulièrement.
Dans l’atelier de cette dernière, il fallait obligatoirement dialoguer avec des personnages imaginaires, en majorité très déformés dans leur représentation et les différentes formes d’expression qui justifient leur démarcation du monde réel.
De la fécondité à la féminité, Gilberte Bouchereau accorde une importance capitale sur le corps des femmes, et ses qualités génétiques, reproductives, émotionnelles, symboliques, et même mystiques. Sans chercher à suivre les traces des courants esthétiques qui célébraient la beauté et l’exotisme, c’est une artiste qui voulait surtout libérer ses émotions, se libérer des expressions souvent solitaires, que peu de gens arriveront à comprendre.
Dans le parcours de l’artiste, on retient sa dernière participation à l’événement organisé dans la ville d’Orlando aux États-Unis, le « Annual Haitian Creole Language ». Cette initiative a été portée par la Haitian American Art Network, inc., dirigée par Nattacha Wyllie.
Dans les tableaux de l’artiste peintre Gilberte Bouchereau, les sujets explorent les dimensions et les expressions du surréalisme, tout sans se détacher des techniques de l’art de la récupération.
Des objets à la fois utilitaires et esthétiques trouvent une place dans l’atelier de cette femme qui se livre avec passion dans l’artisanat. Quand ce ne sont pas les bouteilles qui portent des fruits tout autour, ce sont des pièces d’artisanat qui complètent également le patrimoine et confirment la créativité de cette femme courageuse et déterminée à accomplir sa mission de porte-parole du monde invisible que beaucoup d’artistes peintres et plasticiens continuent de représenter dans leurs œuvres.
Dans une publication disponible sur les réseaux sociaux, l’artiste Gilberte Bouchereau nous livre ses opinions en ces termes: « L’art est ma passion, elle m’a choisi ».
Durant quatre jours, l’artiste va exposer ses œuvres dans les jours qui suivent le 28 mars 2013, au lycée de Pétion-Ville. Cette initiative, réalisée par Wanga Nègès Production, allait offrir une belle occasion à l’artiste, de découvrir de nouveaux publics à l’occasion de cette foire.
Dans l’art et l’artisanat, la passion de Gilberte Bouchereau se nourrit des fragments de rêves, de réflexions profondes, de révélations et de rendez-vous avec le monde invisible. Si l’artisanat permet de retrouver des objets décoratifs, des produits utilitaires et d’autres pièces représentatives, la peinture de Gilberte Bouchereau propose une fenêtre ouverte sur des mondes nouveaux.
Dominique Domerçant