Le théâtre en Haïti résiste malgré vents et marées

La Journée internationale du théâtre est célébrée tous les 27 mars. Il s’agit, à travers cette célébration, de faire la promotion des arts de la scène en vue de rappeler au monde l’importance du théâtre et son potentiel non réalisé. En Haïti le théâtre subsiste, malgré tout, malgré le manque criant des salles de spectacle et la formation et l’encadrement des acteurs évoluant dans ce secteur.

Il faut féliciter la contribution des organisateurs du Festival Quatre chemins qui font vivre le théâtre en Haïti avec les moyens du bord. Chaque année, à la fin de l’automne, le Festival Quatre chemins a su toujours proposer des représentations théâtrales fruit de la ténacité et du sacrifice des comédiens, metteurs en scène, accessoiristes et tant d ’ autres qui croient encore que le théâtre doit être ce que le théâtre n’est pas. La BIT-Haïti (Brigade d’intervention théâtrale haïtienne), une association culturelle regroupant des comédiennes et comédiens haïtiens a vu le jour, en 2011. La BIT-Haïti utilise généralement la rue comme espace scénique, une pratique théâtrale très connue dans le milieu draturmagique haïtien. Cette nouvelle approche de théâtre de rue est une  nouvelle manière d’aborder la rue pour en faire un spectacle inclusif, laissant une grande place à l’improvisation comme dans un morceau de bebop. L’on se souvient de ses spectacles théâtraux qui ont drainé du monde.

L’année dernière, Gaëlle Bien- Aimé, fondatrice de Acte, comédienne et autrice  a reçu pour son texte  « Port- au- Prince et sa douce nuit » le Prix théâtre RFI 2022. Le Prix théâtre RFI  a pour objectif de promouvoir la richesse des écritures dramatiques contemporaines francophones du Sud et de favoriser le développement de carrière de jeunes auteur·rice·s écrivant en français.

Depuis déjà deux ans, le Festival théâtre communauté des Noirs propose des spectacles en Haïti particulièrement au Cap- Haïtien et à Jacmel . Le public de ces deux régions a assisté à des représentations telles que  « Le monologue du vagin », «Le douzième étage » et d’autres pièces mises en scène par Daniel Marcelin ou Syto Cavé. 

Depuis quelque temps le Théâtre national d’Haïti a changé d’adresse en raison de l’insécurité à l’entrée sud de la capitale. Dans les Jardins du Musée du Panthéon national d’Haïti (MUPANAH), le Théâtre national avait procédé, le mercredi 15 mars dernier, au lancement officiel de sa traditionnelle « Semaine de la scène » organisée annuellement dans le contexte de la Journée mondiale du théâtre. Lancées cette année sous le thème « Le Théâtre, c’est la vie », les activités de cette semaine artistique et culturelle se sont déroulées du 24 au 27 mars dans plusieurs espaces de la capitale, dont le Bureau national d’Ethnologie, au Kiosque Occide Jeanty et au  MUPANAH.

Et hier, lundi 27 mars à l’occasion de la Journée mondiale du théâtre, le Centre culturel Rapadou a proposé le Festival Voix de rue et questionné la violence qui étend ses tentacules en Haïti. « San » inspiré du recueil de poèmes de Bonel Auguste et « Nwit moun fou » de Gary Victor ont été proposés en ce sens. Tout cela pour montrer et avec les sacrifices de tout un chacun que le théâtre subsiste en Haïti malgré la précarité et la violence.

 

Schultz Laurent Junior

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