La journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture: de la nécessité d’agir

Instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies, la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture est célébrée le 29 septembre de chaque année. S’accordant avec la question de la sécurité alimentaire, de la gestion efficace des ressources, de la production agricole, et de la nutrition, cette journée revêt une importance fondamentale pour l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Impactant la vie de millions des personnes et ayant des conséquences sur la planète, la réduction des pertes et du gaspillage est donc incontournable si nous voulons construire des systèmes alimentaires plus durables.

            

 

La FAO définit les pertes alimentaires comme la diminution de la quantité ou de la qualité des aliments résultant des décisions et des mesures prises par les fournisseurs de produits alimentaires dans la chaîne. Le gaspillage alimentaire se réfère à la diminution de la quantité ou de la qualité des aliments résultant des décisions et des mesures prises par les commerçants, les fournisseurs de services de restauration et les consommateurs[1] . Présentée de manière moins technique, nous pouvons dire qu’il s'agit de tout aliment qui est jeté, incinéré ou éliminé d'une façon ou d’une autre tout au long de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, depuis la récolte, l'abattage ou la capture jusqu'à la vente au détail et qui ne peut être utilisée à nouveau à d'autres fins productives, comme l'alimentation ou les semences.

 

Ayant de lourdes conséquences sur l’économie, le déficit engendré par les pertes et le gaspillage alimentaire s’élèvent à 750 milliards de dollars des États-Unis par an dans le monde[2]. Affectant également le climat, les pertes et le gaspillage alimentaire   augmentent considérablement les émissions de gaz carbonique sur la planète. Les ressources naturelles ne sont pas épargnées par cette situation, car le volume total d’eau utilisé chaque année pour produire de la nourriture perdue ou gaspillée correspond à environ 6 pour cent des prélèvements d’eau à l’échelle mondiale de plus, environ 30 pour cent des superficies agricoles mondiales, sont utilisée à produire de la nourriture perdue ou gaspillée chaque année.

 

Sur le plan régional, l’Amérique latine et les Caraïbes sont responsables de plus de 20 pour cent du total des pertes et gaspillages alimentaires[3]. En Haïti, le problème des pertes et du gaspillage alimentaire se pose également dans la mesure où les technologies permettant de protéger les denrées après les récoltes sont très limitées. Dans un pays où, selon les résultats de l’actualisation de la situation projetée de l’analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), de février 2022 réalisée par la Coordination nationale de la Sécurité alimentaire (CNSA), pour la période de mars à juin 2022 environ 4,5 millions de personnes   - soit 45 pour cent de la population- sont en situation d’urgence nous pouvons imaginer l’impact de ces pertes sur la sécurité alimentaire au niveau national.

 

La Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture nous rappelle qu’il est urgent d’accélérer les actions visant à réduire les pertes et gaspillages de nourriture. Rejoignant la Journée mondiale de l’alimentation sur le plan de la sécurité alimentaire pour tous, il est impératif d’accorder la priorité à la réduction des pertes et gaspillages de nourriture afin d’assurer la transition vers des systèmes agroalimentaires durables qui permettent d’utiliser les ressources naturelles de manière plus efficace, de réduire les incidences sur la planète et de garantir la sécurité alimentaire et la nutrition. Il est également important de souligner que la bonne gouvernance, le développement du capital humain, la collaboration et les partenariats sont indispensables si l’on veut tirer le meilleur parti des effets positifs de la réduction des pertes et du gaspillage de nourriture.

 

José Luis Fernandez

Représentant de la FAO en Haïti

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] https://www.fao.org/3/ca6030fr/ca6030fr.pdf#page=35

[2] Idem

[3] Rapport de la FAO sur la situation mondiale sur l’alimentation et l’agriculture 2019 ( https://www.fao.org/3/ca6030fr/ca6030fr.pdf )

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