Les banques et l’éducation en Haïti

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Dans un article publié par la Banque mondiale en mars 2024, on retient que : “L’éducation est un droit fondamental, un puissant vecteur de développement et l’un des meilleurs moyens de réduire la pauvreté, d’élever les niveaux de santé, de promouvoir l’égalité entre les sexes et de faire progresser la paix et la stabilité. Elle a des retombées positives considérables sur l’amélioration des revenus et c’est le premier facteur d'équité et d’inclusion.”.

Dans le deuxième paragraphe, le texte souligne : “Au niveau individuel, l’éducation contribue à l’emploi, aux revenus, à la santé et à la réduction de la pauvreté, sachant que chaque année de scolarité supplémentaire augmente globalement de 9 % la rémunération horaire (a). Au niveau de la société, elle favorise la croissance économique à long terme, stimule l’innovation, renforce les institutions et consolide la cohésion sociale. L’éducation est en outre un puissant catalyseur de l’action climatique : elle favorise la diffusion à grande échelle de changements de comportement et l’acquisition des compétences nécessaires aux transitions écologiques.”.

Derrière cet argumentaire, on est en droit de confirmer dans le cas de la situation d’Haïti, qu’il est pratiquement difficile ou impossible de parler de développement, sans prendre en compte l’apport de l'éducation dans le développement économique et social d’une part. Dans un autre sens, il parait important de rappeler que le secteur de l’éducation en Haïti ne pourra pas se relever sans l’appui, l’apport et l’accompagnement des institutions financières locales et internationales, en particulier des banques.

Durant les vingt cinq dernières années, en Haïti, nous avons pu identifier une sélection d'initiatives parmi les plus importantes qui visent à rapprocher ses deux secteurs ou systèmes hautement stratégiques dans le développement en Haïti.

De façon directe et indirecte, les banques en Haïti, notamment les banques multinationales (Banque mondiale, Banque interaméricaine de Développement, La Banque Caribéenne de Développement (CDB), entre autres) figurent parmi les principaux acteurs économiques et financiers qui investissent et/ou appuient le système éducatif  et le champ de la formation en Haïti.

D'un autre côté, les principales banques haïtiennes, en particulier la Banque de la République d’Haïti (BRH), en dehors des autres banques commerciales et leurs institutions philanthropiques, continuent d’appuyer le secteur de l'éducation en Haïti de différentes manières.

Dans cette liste des interventions relatives au rapprochement des banques avec le secteur de l'éducation, on a retenu une sélection d'activités parmi d’autres. Le financement de l'éducation en Haïti par les banques internationales et régionales, à partir des accords de dons ou de financement signés avec les autorités politiques, en particulier le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le Ministère de l’Economie et des Finances, entre autres.

Des banques haïtiennes s’inscrivent également dans des programmes de coopérations en matière d'éducation, de renforcement de la formation initiale et continue, et de perfectionnement des cadres. Dans cette liste, on retrouve entre autre la Banque centrale, la Sogebank, la Unibank, Banque nationale de Crédit (BNC), Capital Bank, Banque de l'Union Haïtienne (BUH), entre autres, en dehors de l’Association professionnelle des Banques (APB).

Depuis plusieurs années, la Banque de la République d’Haïti s’est dotée de son institut de Formation de la Banque centrale (IFBC),  des années avant, à la fin des années 90, ils étaient nombreux les jeunes universitaires haïtiennes qui allaient bénéficier des programmes de bourses d’excellence de la BRH. Et plus récemment avec les Bourses BRH – Groupe d'amitié Haïti France (Niveau Master), plusieurs jeunes et des cadres continuent de bénéficier de ces opportunités de formations supportées par une institution financière.

Dans la journée du 18 juin 2024, la nouvelle confirmait que : “L’Université autonome de Port-au-Prince (Unap), en partenariat avec la Banque de la République d’Haïti (BRH) et la Conférence des recteurs, présidents et dirigeants d’universités et d’institutions d’enseignement supérieur haïtiennes (CORPUHA), ont conjointement annoncé le lancement d’un programme de maîtrise en finance publique et banque.”.  Ce sont autant d'autres initiatives qui visent à rapprocher le secteur bancaire avec le secteur de l’éducation en Haïti, en particulier la communauté universitaire.

Dans le cadre de ses partenariats, le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) avait annoncé en avril 2024 avoir reçu un financement de 44 millions de gourdes de ses partenaires, avec environ 15 millions de dollars venant de la BID, en dehors des autres bailleurs comme la Fondation Education Above All (EAA) et le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) aideront à financer les actions en cours pour le renforcement du système de gestion de l’information, la poursuite de la réforme curriculaire, la lutte contre le décrochage scolaire, l’amélioration de la qualité des apprentissages, le renforcement du programme de cantines scolaires à base de produits locaux en offrant notamment des plats chauds aux écoles dans les zones marginalisées.

Dans le cadre du vingtième anniversaire de la Unibank, les principaux fondateurs et responsables de cette institution avaient fait un don de 1 million de dollars us à un fonds spécial pour l’éducation que gère la fondation Unibank. Dans l’article publié sur le site du Consortium des Organisations du Secteur privé de l'Éducation, on pouvait lire dans les premières lignes : “Ce n’est ni un coup de pub, ni une opération de marketing pour soigner l’image des actionnaires de la Unibank, lâche Carl Braun, la main sur le cœur. Pour les 20 ans de la banque, de leurs dividendes, ces actionnaires, des mécènes, plus pragmatiques que radins, se privent de gala d’anniversaire, de caviars, de champagne, de vins millésimés.”.

De nombreuses activités sont régulièrement organisées par la SOgebank, à travers sa fondation entre autres, pour encourager le secteur de l'Éducation en Haïti, en dehors des bourses, des partenariats, notamment  comme sponsors du Haitian Education and Leadership Program (HELP), des tirages avant la rentrée scolaire, entre autres.

De nombreuses autres activités, entre des programmes et des projets se rapportant aux produits et services  du système bancaire se tournent vers le secteur de l'éducation et de la formation en dépit des contraintes, des limites, et nombreux problèmes qui affectent la société haïtienne dans sa globalité.

Difficile pratiquement de mesurer l’apport des banques dans l'éducation en Haïti, et de l’impact de ces dernières sur le secteur de l'éducation. En dehors de quelques statistiques, des rapports, des articles, des publicités, un grand nombre de soutien aux particuliers, de support officiel ou de sponsor confirmé direct ou indirect, échappent souvent dans l’actualité.   

A suivre..

Dominique Domerçant  

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