BRH 2014-2024: une décennie de stratégie nationale d’inclusion financière en Haïti !

Durant l'année 2014, la Banque de la République d’Haïti (BRH) avait lancer les chantiers de l’inclusion, en : «Cherchant à dynamiser la croissance économique et poursuivant l’objectif ultime de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)1 , la lutte contre la pauvreté s’est imposée en Haïti, depuis le tournant du nouveau millénaire, comme une priorité dans les actions gouvernementales. Cette orientation stratégique reflète l’engagement continu du gouvernement haïtien à créer des conditions favorables à l’inclusion économique et à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables du pays», rappelle le document de Stratégie nationale d’Inclusion financière (Dix ans après), publié au cours du mois d'août 2024.

De quoi parle-t-on véritablement  ?  Les auteurs de l'étude confirment que :L’approche inclusive repose sur plusieurs paramètres à la fois : économiques, sociaux, financiers, et environnementaux. Les résultats des interventions peuvent être influencés par des tendances macro-économiques, qu’elles soient internationales, régionales ou nationales. Ainsi, il s’avère crucial d’intégrer des données contextuelles pour une analyse pertinente et approfondie des interventions liées à la mise en œuvre de la SNIF. Cette intégration permet non seulement de mieux comprendre l’impact des stratégies déployées, mais aussi d’ajuster les actions en fonction des évolutions du contexte global. 

Des limites à prendre en compte, les auteurs de cette étude confient : «il est essentiel de reconnaître les défis liés à la collecte de données récentes sur les groupes cibles de la SNIF, dans le contexte particulier du pays. En raison de la nature dynamique de ce contexte, il s’avère difficile de rapporter fidèlement les observations et la voix du terrain, ainsi que d’évaluer minutieusement les impacts socio-économiques des interventions des parties prenantes».

Difficultés majeures imposant le contexte actuel du pays, on prendra en compte : «Les réalités sur le terrain peuvent être influencées par de nombreux facteurs, tels que les fluctuations économiques et financières ainsi que des événements imprévisibles, tant à l’interne qu’à l’extérieur, dont certains sont décrits dans le prochain chapitre. Malgré les limitations mentionnées, les analyses s'appuient sur une méthodologie rigoureuse, en tenant compte de la diversité des perspectives, des expériences réalisées, et des interactions régulières avec les partenaires impliqués dans la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière.» 

D’autres rappels importants soulignent que : «C’est dans ce contexte qu’en 2000, après des consultations avec divers acteurs impliqués, le pays s’est engagé dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Dans cette même perspective, en 2004, le gouvernement a élaboré un Cadre Intérimaire pour la Réduction de la Pauvreté (CIRP) , qui s’est ensuite transformé en Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP)3 en 2007. Ci-dessous est présenté le schéma illustrant l’arbre des divers scénarios adoptés à l’échelle nationale en matière de politiques publiques pour la réduction de la pauvreté», rapportent les auteurs de cette étude. 

Dans le sommaire, on retient les principaux points suivants : Vue d‘ensemble ; Des éléments contextuels ; Dans les mires de la SNIF ; Les contours d‘un cadre conceptual ; Une décennie déterminante: les indicateurs de l‘inclusion financière ; Coup de projecteur sur les indicateurs d’accès ; Un paysage financier redéfini : dynamique de paiement ; De l’utilisation des comptes : l’inclusion financière active égalité des genres et renforcement de la résilience économique ; Aux leviers de changement ; Analyse et discussions ; Un retour conclusif ; Recommandations pour construire l’avenir. 

«Dans l’ensemble, le document offrira une analyse basée sur des données factuelles provenant de sources diverses et fiables, notamment des évaluations ex-ante, des études de mi-parcours, des rapports annuels de l’Unité d’Inclusion Financière (UIF), ainsi que des rapports publics publiés par les autres directions de la BRH telles que la Direction de la Monnaie et Analyse Économique (MAE), la Direction de l’Inspection Générale des Caisses Populaires (DIGCP), la Direction de la Supervision des Banques et autres Institutions Financières (SBIF), et la Direction de la Caisse et du Réseau (DCR)», soulignent les auteurs du document, tout en rassurant que : «De plus, des informations publiques provenant de la base de données de la BRH ont été exploitées pour comprendre le contexte de santé financière globale et la réglementation en vigueur, afin d’améliorer l’approche et de formuler des recommandations adaptées à l’environnement macroéconomique ».

De la documentation à l’argumentaire, on peut lire dans l’avant dernier paragraphe de la page 17, ce qui suit: «Afin d’obtenir des perspectives variées et d’enrichir le travail, diverses sources d’information ont été consultées, provenant d’agences gouvernementales telles que le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE) , le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) , et le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST). Leurs sites fournissent des statistiques sur l’environnement général et des informations officielles sur les initiatives en cours».  Ces données officielles sont importantes pour la formulation de recommandations pertinentes capables d’orienter les politiques publiques en matière d’inclusion financière.

Des organisations internationales telles que l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI) , Aflatoun , la Banque Interaméricaine de Développement (BID) , la Banque mondiale (BM), l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), et l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) jouent un rôle crucial dans la promotion de l’inclusion financière en fournissant ou partageant des analyses approfondies sur les meilleures pratiques et des cadres stratégiques pour guider les actions en matière d’inclusion financière. L’ensemble des données collectées sur leurs sites est pertinent, car il guide le travail d’un point de vue global sur les questions importantes, les tendances émergentes, et les solutions efficaces qui peuvent favoriser l’inclusion financière dans notre contexte.

Dans l'écosystème financier régional, on peut lire : “En 2021, le pourcentage d’adultes ayant accès à un compte bancaire en Amérique latine et dans les Caraïbes, à l’exclusion des économies à revenu élevé, s’élevait à 73 %. Cela représente une augmentation significative de 18,5 points par rapport à 2017 (Global Findex, 2021). Cependant, la pauvreté demeure un problème sérieux, particulièrement en dehors du Brésil, où le taux de pauvreté a augmenté de 24 % à 26,7 %, la plus forte hausse depuis des décennies (CEPAL, 2024). Pour 2024, l’inflation régionale, à l’exception de l’Argentine et du Venezuela, est prévue à 3,5 %, nettement inférieure aux 5,7 % enregistrés dans les pays de l’OCDE.”.

Des informations aussi pertinentes figurent dans ce document de plus de 116 pages, avec des chiffres et des dates à l’appui. Il a été   conçu et mis en page par la Direction de la Communication et des Affaires publique de la Banque centrale, et se propose d’informer sur l'évolution : “ De la mise en place de la SNIF, le nombre de POS est passé de 193 à 312, soit une hausse de plus de 38%.”, dans les dix départements géographiques du pays, en passant par l'émergence des FINTECHS, la promotion des Coopératives d’Epargne et de Crédit, l’essor de la Microfinance ; L’innovation des banques ; Les initiatives pour la modernization du secteur financier, entre autres des réalisations. 

Des recommandations pour construire l’avenir:« De ce travail, il ressort que pour renforcer l’inclusion financière en Haïti, il est primordial d’adresser en amont les défis inhérents à l’offre et à la demande dans le secteur financier. La mise en œuvre de stratégies ciblées pour surmonter les barrières qui restreignent l’accès aux services financiers est cruciale pour promouvoir une inclusion financière générale», concluent les auteurs.

 

Dominique Domerçant 

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