( Partie II)
VI. De L'utilisation des Comptes: l'Inclusion Financière Active.
VI.1- Principe de diversité
L'inclusion financière ne se limite pas seulement à l'accès aux services financiers, mais aussi à leur utilisation efficace.
Cette utilisation adéquate des produits est essentielle pour favoriser le développement économique et social, et elle doit être abordée en tenant compte de la diversité des besoins et des contextes des individus, des entreprises et des communautés. L'approche du cycle de vie financier reconnaît l'impératif d'adapter les services financiers aux besoins de changeants des individus à différentes étapes de leur parcours financier. Dans ce contexte, l'approche prend en compte la diversité des besoins financiers et les pratiques de consommation, considérant les aspects personnels, institutionnels et communautaires. Cette diversification s'exprime au niveau des institutions elles-mêmes, tant, dans leur offre de produits financiers incluant des prêts, des produits d'épargne, des assurances et des services de transfert, que des produits non financiers, notamment l'éducation Financière. Par ailleurs, cette diversité se manifeste également dans un paysage financier caractérisé par la présence de Banques Commerciales, d'établissements de crédit, de sociétés financières de développement, de sociétés financières de développement, de sociétés de crédit-bail, de sociétés de cartes de crédit, d'institutions de microcrédit, de caisses populaires, de maisons de transfert, d'institutions de microfinance, et enfin, de fournisseurs de paiement électronique (FSPE).
V.I 2- L'offre de produits
Les transferts représentent un produit de paiement de base, sur lequel plusieurs autres produits et services financiers peuvent être greffés. De 2011 à 2023, les transferts reçus par Haïti ont connu une augmentation constante, passant de 1,55 milliard de dollars en 2011 à 3,41 milliards de dollars en 2023. Ces transferts constituent une source significative de revenus pour de nombreux ménages en Haïti et sont cruciaux pour la stabilisation économique et sociale du pays, fournissant un soutien financier vital à de nombreuses familles. De plus, ils contribuent à atténuer les pressions économiques et à renforcer la résilience des communautés face aux chocs économiques et aux crises.
La détention d'un compte d'épargne est un indicateur clé d'Inclusion Financière et un des piliers fondamentaux de la stabilité financière des ménages. Selon le décret de 2020 sur les institutions de microfinance, seules les sociétés de microfinance agréées par la BRH sont autorisés à mobiliser l'épargne publique. Elles sont deux(2) à pouvoir le faire pour le moment.
Seule trois(3) catégories d'institutions financières peuvent capter les dépôts: les banques, les Coopératives d'Épargne et de Crédit (CEC)et les sociétés de microfinance. Les institutions de microfinance (IMF) collectent seulement 3% de l'épargne, tandis que les banques en collectent 97%. Cependant, les IMF distribuent 12% du crédit accordé par le système financier, contre 88% pour les banques.
En 2017, le système financier d'Haïti a octroyé un total de 867 287 prêts. Avec les institutions de Microfinance (IMF), 321 307(environ 37%) tandis que le Secteur Bancaire a accordé 545 980 (environ 63%).
Cette répartition met en évidence le fait que le Secteur Bancaire domine largement en termes de volume des prêts représentant 88% du total des prêts accordés aujourd'hui, les IMF jouent un rôle important en fournissant des services financiers adaptés aux petites entreprises avec des montants de prêts plus modestes, représentant 12% du volume total des prêts accordés. Les Banques, quant à elles, se concentrent davantage sur les grandes entreprises en accordant des prêts de montants plus importants.
Selon les données récentes fournies par la BRH, le nombre de comptes de prêts en Haïti a enregistré une baisse significative de 2021 à 2023, à cause de la crise politique qui sevie au pays.
De plus, ce rapport met en lumière une disparité significative, en 2023, concernant l'octroi des prêts en fonction du genre. En effet, les hommes ont bénéficié de 66% à 79,30% des prêts en Gourdes et en Dollars, tandis que les chiffres pour les femmes varient entre 34% et 20,70%.
CONCLUSION
Environ 30% de la population, n'a pas d'acte de naissance, ces Haïtiens concernés sont au départ exclus du système financier.
La crise sécuritaire qui ronge le pays fait augmenter le nombre des exclus du système financier, un ralentissement en 2023-2024 de la percée de l'inclusion financière en Haïti.
Dr Eddy N Labossière
06/01/2025.