Danger pour Haïti, des Haïtiens de l'intérieur comme de l'extérieur, en particulier des jeunes qui doivent boucler leurs études classiques et poursuivre des études supérieures, autant que leurs parents, les patrons des entreprises publiques et privées, les formateurs et les responsables des institutions de formation à tous les niveaux (primaires, secondaires, professionnels, techniques et universitaires), doivent le plus vite que possible se lancer dans des réflexions et des recherches sur les prochaines innovations sociales que l'arrivée des robots spécialisés, polyvalents, plus performants et plus économiques vont imposer dans un proche avenir. Haïti face à une constellation des technologies et des approches sur l'IA, quelles seront les meilleures options pour l'économie nationale et la jeunesse haïtienne ? Quelles seront les compétences à mobiliser pour sauver cette génération face aux assauts de la cyberguerre et de l'intelligence artificielle ?
Divisées et affaiblies, les élites haïtiennes devront tôt ou tard, se mettre autour de la table pour discuter des vrais problèmes et des grands dangers qui guettent l'avenir de la nation, en commençant par prendre aux mots, certaines annonces ou prises prise de position comme celle de l'entrepreneur, homme d'affaires et politique Elon Musk, qui alertait l'opinion publique sur le fait que: "L'intelligence artificielle est potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires.". Pourtant, plusieurs années avant lui, le scientifique Albert Einstein faisait remarquer que : "L'intelligence artificielle ne fait pas le poids face à la stupidité naturelle.". Ce qui pourrait autant rassurer un grand nombre de nos Haïtiens, d'ici et d'ailleurs, qui s'affichent fièrement dans cette deuxième catégorie !
Dans "Les Cahiers de la propriété intellectuelle", Volume 30, numéro 3, la professeure et spécialiste Anne Cammilleri, aborde la problématique autour du thème: "Gagner la guerre du futur: considérations juridiques et éthiques sur l'intelligence artificielle". Elle va jusqu'à résumer la somme de ses réflexions et recommandations en ces termes : "Afin de gagner la guerre du futur, il faut désormais penser une stratégie globale de cybersécurité dans le cyberespace, stratégie qui se construit sur nos valeurs et le renforcement de la protection des droits fondamentaux.".
Des considérations largement dépassées depuis cette publication parue en 2018, par rapport aux nombreux changements et mutations en cours, retenus dans l'actualité au début de l'année 2025. Sept ans plus tard, quelles sont les considérations pour Haïti en matière d'intelligence artificielle ? De l'agilité institutionnelle et matérielle, en passant par l'adaptabilité des systèmes normatifs au regard des valeurs de l'exigence de la protection des droits fondamentaux, comme l'Etat haïtien et les universités du pays s'organisent ou anticipent pour gérer les prochaines crises que l'Intelligence artificielle va provoquer, aggraver ou résoudre en Haïti dans un proche avenir.
Dans les explications de la responsable de la codirectrice du master sécurité défense et intelligence stratégique, Sciences Po Rennes, qui a participé au colloque sur la guerre du futur, elle nous rappelle : "Les vainqueurs de cette cyberguerre seront les Etats qui auront su être agiles dans la construction de leur stratégie et qui auront construit un système de droit adaptable à la polymorphie des menaces. ". Et si les crises en cours en Haïti, participaient dans un certain sens, à sensibiliser la population, et à entraîner la jeunesse sur les véritables guerres (cyberguerres) qui attendaient la nation de Makandal ?
Derrière les crises sociopolitiques et sécuritaires, économiques, environnementales et institutionnelles en cours en Haïti, les couches saines dans le pays, qui pensent à investir et à s'investir dans un proche avenir devraient se préparer aux prochaines crises relatives à l'intelligence artificielle. Pourquoi et comment ? Pourquoi des pays comme Haïti devraient investir dans des réflexions profondes sur l'innovation sociale et l'intelligence artificielle ?
Dans pratiquement tous les secteurs d'activités humaines, les mutations et les orientations à la fois politiques, technologiques, économiques et médiatiques des Etats les plus riches et des multinationales les plus puissantes, imposent à de nombreuses sociétés dans plusieurs régions dans le monde, l'obligation de constituer de nouveaux regroupements ou des pôles stratégiques liés à l'innovation sociale.
De la caractérisation de l'intelligence du robot, suivant les expériences en cours en Asie, en Europe, et en Amérique du Nord en particulier, en passant par les valeurs d'éthique pour l'IA au service de la guerre du futur, quels sont les possibles aménagements institutionnels et organisationnels dans la société haïtienne actuelle, trop occupée à tourner autour des crises, à tourner en rond dans des distractions stériles, et à assister à la migration mentale et physique de sa saine jeunesse.
De nouvelles alliances se forment à partir des collaborations institutionnelles, des corporations innovantes ou des communautés virtuelles qui portent pratiquement tous les noms, et s'organisent de façon physique, virtuelle ou bien les deux, dans une perspective ou accélération du processus de robotisation dans la production des biens et des services. Suivant des objectifs communs ou des partenariats croisés, les pays occidentaux et les dragons asiatiques, en dehors des pays du Moyen Orient qui disposent des milliards pour se payer tous les équipements et les innovations importés se positionnent dans le décor de la modernité technologique. En dehors des rares institutions de régulation encore debout en Haïti, l'absence d'une conscience politique et d'un agenda national pour préparer l'arrivée ou l'adaptation progressive et irréversible de l'intelligence artificielle dans l'espace haïtien nous inviter à prendre en compte les multiples considérations sociologiques et économiques, les constructions d'infrastructures et des contenus nécessaires, les crises à surmonter et à écarter à partir de l'IA, les contraintes financières et le conditionnement de la population pour s'écarter des vrais défis socio économiques de l'avenir qui passe inévitablement par l'intelligence artificielle.
Dans le cadre de la présente réflexion et suivant l'approche relative à l'intelligence des lettres, en constatant la somme des mots et des maux (tels que les crises, la conscience, les connaissances, les compétences, les contributions et les communautés réelles et virtuelles) que l'évolution de l'intelligence artificielle va nous imposer dans un proche avenir, nous nous sommes invités à emprunter le sigle (CIA).
Désolée pour celles et ceux qui s'attendaient à puiser dans la présente publication, des informations relatives aux activités de la puissante agence gouvernementale des Etats-Unis, dans ses possibles interventions sur la terre des Bizango et des Bleng Bendeng. L'objectif principal se confirme surtout dans la prise en compte des trois concepts suivants : Crise et Intelligence Artificielle, qui donne ainsi la composition du sigle (CIA). En sachant que ces trois lettres n'appartiennent pas à un seul Etat, en dépit de la grande machine de communication ou de propagande mobilisée, et des créations multidimensionnelles notamment le cinéma hollywoodien qui participent dans la construction d'une idéologie et de la puissance de cette instance de surveillance en mettant en valeur ces trois lettres dans les différentes scènes d'interventions.
Dans une approche éducative ou pédagogique traduite entre le concept de l'intelligence des lettres et l'innovation sociale, on peut se servir de ce célèbre sigle comme appât, pour attirer l'attention du plus grand nombre des Haïtiens, autant des dirigeants que des dirigés. Avec lettre "C" comme: connaissance, compétence, conscience, comportement, considération politique, création de richesse, croissance économique, culture numérique, construction robotique, communauté virtuelle, cyberespace, cybersécurité, cyberguerre, il sera possible de dompter l'intelligence artificielle en Haïti. En dépit du contexte de crises multimantionnelles et des catastrophes naturelles et humaines qui continuent d'affaiblir la société haïtienne dans ses multiples composantes.
De nombreux États continuent de publier dans différentes langues, ou d'utiliser un ensemble de principes et des règlements relatifs à l'utilisation de l'intelligence artificielle. Plus proche de nous, en 2024, le Québec a mis en ligne, en octobre 2024, la dernière version du Guide des bonnes pratiques d'utilisation de l'intelligence artificielle générative.
Dans les différents chapitres de ce document qui sert à guider, sensibiliser, à préconiser et à proposer des consignes mettant l'accent sur l'acquisition des réflexes prudents, on pourrait consulter les points suivants : Cible (public), cadre légal et réglementaire, contexte, cas d'utilisation, catégories réparties entre les risques liés à l'utilisation d'outils d'IA générative par le personnel de l'administration publique, et les risques de l'IA générative liés à la cybercriminalité, entre autres.
Des lois sur l'IA en Haïti, quelles sont les dispositions légales en cours dans le pays, en guise de contributions de la dernière législature ? Existe-t-il une politique gouvernementale nationale en matière de cybersécurité ? Quelles sont les dernières directives gouvernementales visant à protéger la population et à préserver la sécurité des institutions du pays face à l'expansion et l'influence de l'intelligence artificielle en Haïti ?
Du marché de l'emploi en Haïti et dans la diaspora, les jeunes devraient commencer sérieusement par réfléchir plus d'une fois sur les choix de leurs futurs métiers, et en particulier des connaissances à accumuler et des compétences à développer en lien avec l'intelligence artificielle. Sans quoi, ils seront d'une part, remplacés définitivement dans la majorité ou l'ensemble des activités techniques, domestiques, économiques et pratiques à répétition. Et d'autre part, les plus chanceux vont éventuellement se retrouver dans la liste des employés des robots, programmés pour les superviser, les exiger des performances et des résultats, jusqu'à les sanctionner sans aucun état d'âme ni des considérations culturelles, comportementales ou empathiques.
De la nécessité de conscientiser sur l'intelligence artificielle, le plus possible des jeunes haïtiens sur les médias sociaux et le système éducatif haïtien, dans leurs familles et au sein de l'administration haïtienne, tels sont les principaux défis d'Haïti face à la (C-IA), croissance de l'Intelligence Artificielle dans nos quotidiens.
Dominique Domerçant