Pour l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du bas Nord-Ouest

Élevage et production végétale (régentée sur la transformation et commercialisation) sont deux secteurs prépondérants qui pourraient éliminer la faim dans le Nord-Ouest.

Dénouer le problème de l’insécurité alimentaire dans le Nord-Ouest devrait être une lutte incessante et coordonnée par les différents acteurs étatiques et partenaires qui y sont impliqués. Ainsi, différents rapports de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) ont montré, avec des données à l’appui, la gravité du problème dans les communautés vulnérables du bas Nord-Ouest. Pour preuve, un rapport de plusieurs institutions vient d’être publié et met en lumière la vulnérabilité du pays en matière de sécurité alimentaire : 4,5 millions de personnes sont menacées de la faim d’ici la première moitié de l’année 2022 dont 1,3 million en situation d’urgence (IPC phase 4, telle que la population du bas Nord-Ouest).

Comme à l’accoutumée, les habitants des différentes communautés se démènent jour et nuit pour trouver du pain dans le but de subvenir au besoin de leurs ménages respectifs. Quoiqu’ils n’ont pas de moyens adéquats pour y répondre convenablement: se nourrir, se loger, envoyer leurs enfants à l’école, entre autres. Délaissés, ces autochtones attendent fort souvent un appui de l’État haïtien via les autorités locales et d’autres organismes afin de venir à leur rescousse. La situation devient de plus en plus comminatoire. Et certains acteurs passent à l’action.

En effet, pour aider à solutionner certaines contraintes récurrentes dans ces communautés rurales, un consortium de quatre organisations – dont Heifer Project International Haïti – exécute un projet portant sur la Gestion intégrée des ressources en eau pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la protection sociale dans trois bassins versants de la zone hydrographique de Môle St Nicolas /Moustiques (Giresecalm).

Dans le cadre de ces travaux, Heifer Haïti intervient dans la production agricole : élevage et production végétale avec le volet transformation et commercialisation. D’autres acteurs locaux tels que les ministères des Affaires sociales, celui de la Santé publique, de la Planification et de la Coopération externe ont également participé à l’exécution de ces activités.

Le projet dont les travaux ont débuté en janvier 2019 et prendront fin en décembre 2022, s’étend sur trois bassins versants : Dinise, Catinette (sous bassin versant ‘’ravine djab’’) sur la 1re section Lacoma, commune de Jean-Rabel et Moustiques couvrant les trois sections : 5e Baie des Moustiques, 4e Mahotière et 3e Haut Moustiques, des municipalités de Port-de-Paix et de Bassin-Bleu. Ces activités sont financées par l’Union européenne à près de six millions d’euros. 

En matière de réalisations, les exécutants du projet ont fait savoir que près 2755 ménages sont déjà touchés par les actifs de ce dessein. De ce chiffre, l’on décèle 700 ménages directs qui ont été la cible de la distribution de 2100 caprins dont chacun a reçu un paquet composé d’un bouc et deux femelles. Et, grâce à la philosophie de Heifer Haïti dénommée « passage de don (en anglais POG : passing on the gift) »,119 autres ménages ont reçu leurs chèvres pour un total de 136 octroyées.  S’ajoute à cela, un accompagnement accordé aux bénéficiaires pour la construction d’abris d’animaux.

Ces réalisateurs ont affirmé, d’un autre côté, que 2076 ménages sont formés sur les techniques de production caprine et de production végétale ; 920 mille boutures (glucidia+guatemala) de fourrage sont distribuées ; huit cliniques mobiles vétérinaire réalisées pour un total de 4634 animaux soignés, toutes espèce confondues, soit 1006 ménages bénéficiaires ; et six agents vétérinaires formés à raison de deux par bassin versant où chaque participant a reçu un kit d’intrant vétérinaire.

Pour ce qui est de la production végétale, près de 177 mille 600 drageons de banane sont accordés à 1420 ménages ;1056,62 lb de semences maraîchères (piment, amaranthe, gombo, tomate et échalote) livrés à 909 bénéficiaires ; 52,8 tonnes métriques de composte distribués à 528 bénéficiaires. En ce qui a trait aux unités de transformation, une cassaverie est déjà reconstruite à Caluc (4e Mahotière) et une autre réhabilitée à Lacoma.

Aussi, a-t-il été donné aux participants, un appui à la production d’insecticides naturels par la distribution d’ingrédients : savons, piment et ail.  

 

Des bénéficiaires témoignent

Des agricultrices et agriculteurs interviewés lors d’une investigation de terrain se disent totalement satisfaits de l’accompagnement reçu dans le cadre de l’exécution de la Giresecalm. C’est le cas de Carola Jean, de la localité Paul Atrel (1re Lacoma) qui ne ménage pas ses mots pour remercier Heifer International Haïti pour avoir reçu de caprin visant à renforcer son cheptel. « Depuis la présence de Heifer Haïti dans le bas Nord-Ouest, nous avons reçu un accompagnement concret et exceptionnel. Pour préciser, Heifer m’a donné trois cabris : un bouc et deux femelles, ce qui n’a jamais été le cas pour les autres organismes qui trottinent dans mon quartier », martèle la fermière avant de rappeler qu’elle a déjà passé deux cabris à une autre personne et en reste un. Madame Jean affirme avoir également reçu des médicaments pour son bétail et une aide pour la construction de sa chèvrerie.

Possédant avec ses pairs une unité de transformation (cassaverie), Anelson Aimable estime, pour sa part, qu’il faut féliciter les interventions de cet organisme qui promeut le développement basé sur la valeur. « Nous saluons les travaux de réaménagement initiés par Heifer Haïti, depuis plusieurs mois, dans notre entreprise. Nous en sommes déjà satisfaits. Sous peu, nous allons avoir une cassaverie moderne, une fois les travaux arrivés à terme », s’exclame-t-il.

André Jean à Passe Catabois (Nan Fortuné) a reçu, lui aussi, de Heifer International Haïti, dans le cadre de la Giresecalm, près d’une centaine de drageons de banane plantain, de semence de piment pour sa surface évaluée à 2 mille 547 mètres carrés où il a déjà procédé à une première récolte plutôt satisfaisante.

Au nombre des problèmes que confrontent le bas Nord-Ouest, l’on peut notamment citer l’installation des pompes d’eau potable dans les communautés vulnérables, de l’eau agricole, de route agricole […], se plaignent les fermières et fermiers de différents milieux ambiants.

 

Noël D. Clédanord Jr

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