Plaidoyer pour une valorisation socio-économique du milieu marin haïtien !

D'entrée de jeu, tous les ans, l'Organisation maritime internationale (OMI, créée en 1948), ses 164 États membres et ses trois Membres associés célèbrent la Journée mondiale de la mer, le 26 septembre. Mais cet organe de l'ONU n’a réellement débuté ses activités que 11 ans plus tard... Cette journée est pour eux l'occasion de faire connaître à un large public les objectifs et les réalisations de l'Organisation, mais aussi de le sensibiliser davantage au rôle vital que joue ou doit jouer le secteur maritime dans la vie de tout un chacun.



À l'échelle internationale, depuis bon nombre d'années, une forte mobilisation est remarquée par divers pays pour la sauvegarde de leur environnement marin, hormis de l'ampleur que charrie cette date. Cependant chez nous, on ne fait vraiment pas face à des actes concrets du côté de ceux et celles qui ont le pouvoir de décision. Une simple analyse nous permettrait de voir clairement que le secteur maritime n'est pas structuré et l'insouciance des dirigeants passés en est pour beaucoup.

La pollution, la surpêche... constituent les événements majeurs qui menacent la conservation marine haïtienne. En premier lieu, il faut que chacun comprenne que 80% des déchets que l’on retrouve en mer proviennent de sources terrestres. La meilleure technologie de dépollution des océans ne servira à rien si elle n’est pas accompagnée d’une réduction drastique des déchets à la source​ :​ et ça commence par le pas de notre porte, ou plutôt nos trottoirs et égouts où l’on jette parfois négligemment des ordures! Le second n'est autre de dire et de façon brève, certains phénomènes liés à l’action de l’homme auraient influencé la destruction de l'écologie marine, comme la pêche incontrôlée, illicite.​ À ne pas oublier après les Bahamas qui comptent plus de 700 îles, Haïti est l'un des pays de la Caraïbe ayant plus d'îles, même quand un chiffre exact n'est encore défini. L'aspect côtier de notre presqu'île, nous avons 75 villes côtières étendues sur 1535 kilomètres de côtes, 9 départements ont une façade sur la mer, tous peuvent être utiles le pays à des fins économiques.



Ailleurs, les zones côtières sont une aubaine. On y retrouve des stations balnéaires, des aquariums, des chaînes d’hôtels… et surtout des palétuviers préservés ou exploités à bon escient. Avec des structures adéquates, on peut faire de la pêche, de nos côtes quelque chose de rentable en attirant les touristes, les visiteurs. Ce faisant, au prochain classement (des 50 plus beaux pays du globe terrestre) de l'un des plus grands magazines du monde, lesdites zones pourraient contribuer ou nous aider à tailler une place plus haut (de taille) tout en éradiquant la machine infernale de l'insécurité.



C'est donc à juste titre en raison de cette date qu'est la Journée mondiale de la mer que je m'engage à faire ce plaidoyer pour une valorisation socio-économique du milieu marin haïtien. Sur ce, une feuille de route définissant les lignes d'un projet de grande envergure doit-être mise en place par l'État haïtien et les institutions concernées pour prendre en compte la question d'insalubrité du dit milieu (de manière directe et indirecte), de déboisement de nos côtes, de la structuration de la filière de la pêche, de la campagne d'éducation environnementale, de construction des stations balnéaires; des chaînes d'hôtels; des aquariums... Ces ensembles de mesures rendront beau, attrayant, propre et productif notre environnement marin, aussi attrayant nos villes côtières ! Le moment est venu de promouvoir et adopter «l'Économie bleue». De là on commencerait à générer des fonds qui pourraient contribuer à mettre le pays sur rail, à développer d'autres sphères d'activités. Donc, à nos dirigeants de poser les bonnes actions pour «conserver et exploiter à long terme les océans, les mers et les ressources marines... aux fins du développement durable ».
 


Jimmy DELISCA


Ingénieur agronome, écologiste

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