Un pôle de solidarité...

L'administration Moise/Lafontant a produit un effet de surprise en Haiti et au niveau de la diaspora. Elle a annoncé que le pays vient d'offrir  un appui financier de USD 250.000 dans le cadre des efforts  visant à réparer les dégâts provoqués par les dernières intempéries Irma et Maria dans les Etats de la Caraibe, principalement Antigua, Barbade et la Dominique. C'est bien peu. Mais  c'est beaucoup pour un soutien financier en provenance du pays de l'hémisphère aux conditions socio-économiques les plus précaires.

L'administration Moise/Lafontant a produit un effet de surprise en Haiti et au niveau de la diaspora. Elle a annoncé que le pays vient d'offrir  un appui financier de USD 250.000 dans le cadre des efforts  visant à réparer les dégâts provoqués par les dernières intempéries Irma et Maria dans les Etats de la Caraibe, principalement Antigua, Barbade et la Dominique. C'est bien peu. Mais  c'est beaucoup pour un soutien financier en provenance du pays de l'hémisphère aux conditions socio-économiques les plus précaires. Si cela ne tient pas du marketing politique, encore moins de la coquetterie, il est  l'expression inédite  d'une solidarité  exemplaire.Connu traditionnellement comme un pays receveur d'aide et non l'inverse, Haiti avait créé à un certain moment la surprise dans la bataille de la guerre d'indépendance des Etats-Unis  du 16 septembre au 18 octobre 1779  pour la reprise de Savannah, capitale de la colonie britannique de Géorgie. Cette bataille est connue dans l'histoire nationale avec la participation de centaines de Noirs de Saint-Domingue qui combattirent aux côtés des Français. Le pays fournit  alors  un soutien militaire au grand voisin avec une légion de plus de 500 personnes parmi lesquelles Henri Christophe, futur roi d'Haiti. En 2006, des archéologues avec le Coastal Heritage Society et le LAMAR Institute ont découvert des potions de fortifications à Spring Hill. Le choc de l'attaque britannique le 9 octobre 1779 a été focalisé sur ce point. Et cette trouvaille représente les premiers restes réels du champ de bataille où les vaillants combattants noirs ont écrit  une formidable page d'histoire. Par solidarité.Lors d'une cérémonie commémorant le 241e anniversaire de la bataille de Savannah en juillet dernier à la résidence de l'ambassadeur américain à Port-au-Prince, le Chargé d'affaires américain d'alors  en Haiti, Brian Shukan évoquait à son compte le rôle joué par Haiti dans cette épopée."Les Etats-Unis s'en souviennent",avait-il lancé comme pour accomplir solennellement  un devoir de mémoire.Mais aujourd'hui, c'est un bilan à somme nulle que constituent ces exploits nationaux. Nous avons presque tout perdu. C'est le cas de le dire. Des peuples exprimant leur velleité d'indépendance sont  prévenus   - révisionisme historique oblige-   de la réalité haitienne plus de deux siècles après son indépendance. Environ 5 millions d'Haitiens vivent avec moins d'un dollar par jour, 25% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique, selon une étude de Savannah Greene  sous le titre La pauvreté et la famine en Haiti. La chercheuse qui n;a pas suffisamment pioché au sujet du phénomène de la corruption et ses conséquences fâcheuses sur le progrès socio=économique  national, propose  des solutions miracle pour aider le pays à sortir de l'ornière du sous-développement.  Elles consistent  à améliorer  la qualité de l'éducation,  à protéger  l'environnement, et à renforcer le système de santé.Dans un communiqué de presse le 5 décembre courant, rappelant  le  temps où il pleuvait  des spots  prophétisant  la "santé pour tous en l'an 2000",le gouvernement des Etats-Unis vient d'annoncer  de nouveaux investissements dans les services de santé en Haiti. 98.5 millions de dollars américains au cours des 4 prochaines années seront consacrés au "Projet santé", d'après  un accord de coopération entre l'USAID et Caris  international Foundation, visant à augmenter le nombre d'Haitiens recevant des soins de santé essentiels et de qualité.Conformément aux  critères de la Banque Mondiale (BM) imposables aux 182 pays membres du Consortium, Haiti est désormais éligible pour des prêts concessionnels de cette institution financière dont la mission consiste à apporter de l'eau au moulin des pays en développement et à d'autres pays plus pauvres encore. Les prêts concessionnels, selon des experts, sont ceux qu'on peut obtenir à faibles taux, voire sans taux d'intérêt avec souvent le début du remboursement différé.Très récemment, le Conseil de l'administration de la BM a approuvé deux dons d'un montant de 35 millions de dollars américains en vue d'améliorer l'accès à l'électricité pour plus de 2 millions d'Haitiens et de développer les investissements dans les énergies renouvelables au bénéfice des zones rurales et urbaines  vulnérables. Notons que le niveau d'endettement du pays est actuellement assez élevé. Selon des informations du Ministère de l'Economie et des Finances, jusqu'en mars 2017, Haiti avait accumulé  environ 3 milliards de dollars américains envers des créanciers internes et externes.Fort de cet héritage calamiteux , le gouvernement consacre 9.8% du budget 2017-2018 pour payer une partie de cette dette à laquelle contribuent  les fonds petrocaribe. Faut-il  comprendre dans ce sens le ton  sur lequel se chante aujourd'hui le refrain de la lutte anti-corruption  à laquelle les Haitiens croient dur comme fer?  Le president Jovenel Moise en parle avec force et les medias  en font  écho. Il  tente ainsi  d'assurer l'opinion  de sa détermination à gérer la "chose publique" en bon père de famille. On a raison de le prendre au mot.  Mais quand des groupes, aveuglés par des intérêts mesquins, oublient cette simple vérité, et travaillent au maintien d’un état de fait qui détruit des pans entiers de l’édifice social, ils oeuvrent pour l’illégalité et fomentent ainsi de véritables menaces pour la sécurité nationale.À cause d’eux, les êtres humains peuvent devenir des fauves affamés.Et quand on se retrouve confronté à des fauves affamés, il est trop tard pour disserter sur la légalité.Faisons donc en sorte de promouvoir et de rester dans la légalité. La vraie légalité. Pas celle qui arrange celui-ci ou celui-là. Un sénateur qui déchire un rapport en pleine séance oui c’est violent. Choquant pour les bien-pensants hypocrites.Mais notre drapeau, notre dignité qu’on déchire chaque jour avec des dirigeants incapables même de gérer l’espace physique à un kilomètre à la ronde de leurs propres bureaux n’est-ce pas de la violence ? Ce n’est pas de la violence dans les rues dont il faut avoir peur. C’est de ceux qui utilisent cette violence pour venir donner du sang frais au monstre. Car ils ont tous usé de cette violence pour arriver au pouvoir pour venir se repaitre des violences aveugles d’un système injuste, inégalitaire et terriblement anachroniqueC’est aux violences de ce système qu’il faut s’attaquer. Ce système, cet État voyou qui sont une offense à la dignité de l’Homme.

 Mérès M. Weche

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