Une trêve pour espérer

Décembre est dans nos murs. Même en temps de guerre, souvent les belligérants pensent à la trêve. Dieu merci, nous ne connaissons pas ces moments extrêmes et nous nous enorgueillissons que notre pays, en dépit de la réputation de violence que veulent lui donner la plupart des médias étrangers, reste un lieu où la grande majorité de sa population vit en paix et en solidarité. Ce qui nous pourrit la vie, c’est la précarité due à la situation économique, notre conception surannée du pouvoir politique avec ses conséquences qui sont à la fois la corruption, la mauvaise gouvernance et la folie agissante de nombre de nos politiciens qui sont prêts souvent à tout pour accéder au pouvoir.

Décembre est dans nos murs. Même en temps de guerre, souvent les belligérants pensent à la trêve. Dieu merci, nous ne connaissons pas ces moments extrêmes et nous nous enorgueillissons que notre pays, en dépit de la réputation de violence que veulent lui donner la plupart des médias étrangers, reste un lieu où la grande majorité de sa population vit en paix et en solidarité. Ce qui nous pourrit la vie, c’est la précarité due à la situation économique, notre conception surannée du pouvoir politique avec ses conséquences qui sont à la fois la corruption, la mauvaise gouvernance et la folie agissante de nombre de nos politiciens qui sont prêts souvent à tout pour accéder au pouvoir.

Décembre est là ; et un peuple fatigué, lassé des turpitudes politiques manifeste encore et encore son désir de vivre en paix même avec le minimum qu’il a. Certains parlent de résilience. Avec ce minimum qui lui permet de tenir la tête hors de l’eau, d’autres peuples ne seraient pas restés aussi tranquilles. Sagesse du nôtre ? Une connaissance innée de l’histoire qui le porte à comprendre que le temps joue en sa faveur et que finalement les manipulations, les stratégies les plus tortueuses des tenants d’un statu quo bicentenaire baisseront les armes devant la complexité d’une réalité qui ne peut jouer qu’en sa faveur ? Le fait est que tranquillement les choses évoluent, trop lentement pour certains. Les barons d’hier se retrouvent, éberlués, devant une situation qu’ils ne comprennent plus, isolés dans leurs positions en dépit de leurs impuissants accès de rage et de violence. Les barons d’aujourd’hui croient comme toujours que l’éternité a déployé devant eux le tapis rouge sans se douter que sous ce tapis, les lames sont déjà mises en place pour que chacun de leur pas les mène vers la porte de l’enfer.

 Décembre est là ; avec son souffle toujours frais, son ciel serein. Décembre est le mois qui fait jaillir en nous les rêves d’enfance. Décembre est comme l’espace sacré d’une cathédrale que seule une armée de sauvages peut penser à violer. Un temps de recueillement qui peut donner de l’énergie pour tenter justement de faire de nos rêves une réalité bien palpable. La violence en décembre est un outrage à la face des dieux.

Ici, ce que nous attendons pour ce mois de décembre est une prise de conscience de ces politiques empêtrés dans ces pitoyables luttes pour un pouvoir dont les pratiques ont toujours été préjudiciables à la nation. La solidarité de nos filles et de nos fils pour le bien commun, pour s’attaquer en rangs serrés aux grands défis qui se posent à nous, voici ce que nous réclamons. Depuis des décennies, nous n’avons jamais compris qu’il nous faut la grande trêve au niveau politique pour que nous puissions finalement nous remettre à l’heure du projet de nos aïeux. Nos divisions se sont nourries aussi de la soif de toute une classe d’affairistes qui ont assis leur pouvoir, cercle infernal, sur nos incapacités à juguler notre peur de la précarité. Mais nous croyons que le temps est venu en ce mois de décembre de redonner à la nation ces grands rêves dans une grande trêve. Un temps d’espérer qui devra aller audelà de décembre, bien au-delà de février. Le temps de voir si l’autre a la vision du futur ou a seulement, attaché à la cheville, le boulet qui fait chuter dans les poubelles de l’Histoire.

 Gary Victor

On continuera à le répéter. Le pays a besoin de paix et de justice. Le pays a besoin qu’on fasse des affaires en toute sécurité sans que le premier quidam venu puisse mettre en péril des investissements sans lesquels le développement est impossible. Le pays a besoin qu’on se penche sur les besoins fondamentaux de la population. La santé. Le logement. L’éducation. L’environnement. Les loisirs sains. Nous devons parvenir à nous mettre ensemble pour bâtir une nation. Pendant que nous nous entredéchirons, nous perdons tout respect de nousmêmes, oubliant que nos voisins d’en face nous dament le pion maintenant dans tous les domaines. Leur classe politique s’entend sur un minimum, de plus en plus sur un maximum contre l’intérêt de notre pays.

Dans le cadre du Festival Étonnants Voyageurs, nous recevons des invités de marque cette fin de semaine. L’autre fin de semaine, ce sera au tour de la Foire internationale du Livre d’Haïti d’en faire de même. Notre pays s’enorgueillit de sa production littéraire et artistique. Il est temps que nos politiciens comprennent leurs laideurs et y mettent fin.

S’entendre pour le bien de tous. On ne pourra y échapper.

Gary Victor

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