La même musique

Le Conseil électoral a publié les résultats partiels des élections législatives du 20 novembre 2016. Le PHTK semble renforcer sa position et des personnalités importantes et parfois contestées de la scène politique nationale reviennent en selle. Le Parlement, au vu de ces élections, sera sous les feux de la rampe au cours des mois à venir. Un Parlement sulfureux pour un bon nombre d’observateurs et qui aura fort à faire pour se défaire d’une image que lui forgent certains élus qu’on n’aurait pas attendus à être dans cette position si toutes les institutions de l’État avaient fonctionné dans la normalité.

Le Conseil électoral a publié les résultats partiels des élections législatives du 20 novembre 2016. Le PHTK semble renforcer sa position et des personnalités importantes et parfois contestées de la scène politique nationale reviennent en selle. Le Parlement, au vu de ces élections, sera sous les feux de la rampe au cours des mois à venir. Un Parlement sulfureux pour un bon nombre d’observateurs et qui aura fort à faire pour se défaire d’une image que lui forgent certains élus qu’on n’aurait pas attendus à être dans cette position si toutes les institutions de l’État avaient fonctionné dans la normalité.

Entre temps, les contestataires défilent dans les rues de la capitale accusant le CEP de partialité. Du déjà vu peut-être. Beaucoup d’acteurs avaient fait profil bas rêvant d’une partialité de l’Exécutif et donc de l’appareil d’État qui aurait joué en leur faveur. Privert et son équipe ont préféré jouer le respect des urnes. Cela n’a pas dû faire plaisir à un secteur qui avait pensé que la partie cette fois allait se jouer à leur avantage.

La contestation joue aussi sur la faible participation. Environ 21 %. Mais la faible participation avant tout sanctionne les acteurs politiques sur le terrain et on peut difficilement faire de cette faible participation un outil de contestation. Outre qu’elle était prévisible, personne ne semblait se soucier de ce facteur, car il pouvait jouer dans un sens ou dans l’autre. L’offre politique n’étant guère alléchante, on comprend que celui qui a pu bénéficier des meilleurs appuis économiques, d’une équipe de campagne plus performante, et d’une personnalité plus capable de séduire une population pour diverses raisons, ait raflé le vote d’une majorité de citoyens s’étant rendue aux urnes.

La contestation qui prend forme dans les rues ne semble rester qu’au niveau d’une féroce lutte politique entre les acteurs directs et des intérêts économiques dissimulés derrière les protagonistes. Cette manière de procéder n’est nullement capable de nous construire une démocratie véritable. Une autocritique de nos manières de faire la politique est plus que nécessaire si nous voulons justement éviter que des secteurs économiques disposant d’énormes moyens financiers ne viennent à monopoliser la chose politique. À ladite gauche, il est temps que la démocratisation et la modernisation des pensées empêchent que la vie d’un parti ne dépende des caprices d’une personne, quelle qu’elle soit. À ladite droite, il est temps aussi que les idées ne soient pas étouffées par des faucons de l’économie qui réduisent tout à la bonne santé de leurs comptes en banque.

 La trêve dont nous rêvons, celle que les citoyens de bonne volonté réclame pour qu’ensemble nous puissions nous attaquer aux grands problèmes de l’heure, sera-t-elle possible avec l’ego démesuré de ces hommes qui tous n’accepteront jamais les résultats d’une élection, car il sera impossible de déclarer la totalité des candidats gagnants ? Voudront-ils aller jusqu’à incendier la cité pour une victoire qui de toute manière ne pourra aller qu’à un seul prétendant ? La nation aura-t-elle les reins assez solides pour supporter d’autres aventures pilotées par un pouvoir triomphaliste qui fera l’erreur de reprendre les mêmes pratiques ou par une opposition qui ne pense aussi qu’au pouvoir, seulement qu’au pouvoir pour rejouer la même musique que nous connaissons ?

 Gary Victor

Dans le cadre du Festival Étonnants Voyageurs, nous recevons des invités de marque cette fin de semaine. L’autre fin de semaine, ce sera au tour de la Foire internationale du Livre d’Haïti d’en faire de même. Notre pays s’enorgueillit de sa production littéraire et artistique. Il est temps que nos politiciens comprennent leurs laideurs et y mettent fin.

S’entendre pour le bien de tous. On ne pourra y échapper.

Gary Victor

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