L’enfer du portail Léôgane

Sortir de la capitale par le portail Léogâne n’est pas simplement un calvaire. Tout citoyen qui avait l’habitude d’emprunter cette voie, il y a une dizaine d’années, a aujourd’hui devant lui le spectacle évident de la dégradation extrême de notre environnement. De l’intersection de la Grand’Rue et de la Rue Monseigneur Guilloux jusqu’au-delà de la place érigée en plein coeur du marché du portail sud de la capitale, on peut résumer ce qui nous attend de catastrophe et d’insalubrité si, par malheur, la nature se met encore en colère, avec quelques jours de pluie… Heureusement que nous avons dépassé la période des intempéries. Cependant, la nature peut avoir des surprises par ces temps de réchauffement climatique.

Sortir de la capitale par le portail Léogâne n’est pas simplement un calvaire. Tout citoyen qui avait l’habitude d’emprunter cette voie, il y a une dizaine d’années, a aujourd’hui devant lui le spectacle évident de la dégradation extrême de notre environnement. De l’intersection de la Grand’Rue et de la Rue Monseigneur Guilloux jusqu’au-delà de la place érigée en plein coeur du marché du portail sud de la capitale, on peut résumer ce qui nous attend de catastrophe et d’insalubrité si, par malheur, la nature se met encore en colère, avec quelques jours de pluie… Heureusement que nous avons dépassé la période des intempéries. Cependant, la nature peut avoir des surprises par ces temps de réchauffement climatique.

On vient, en haut lieu, de nous apprendre que l’enfer n’existe pas ! En fait, il n’y a pas un lieu découvert par la science où des hommes paieraient durement, et dans le feu ardent, leurs erreurs répétées. Imaginez qu’après des millénaires de ce mensonge entretenu, et de conception erronée du diable et du Bon Dieu, nous tombions brusquement sur cette vérité ! Imaginez aussi les dégâts schizophréniques créés dans la psyché collective des peuples subjugués par des croyances devenues obsolètes !

On a su que l’homme a, au moins deux éléments déterminants dans ses fondations originelles : l’eau et le feu. Si le premier a constitué l’élément du baptême du crucifié, la prophétie a aussi laissé croire que le feu sera l’autre principe de baptême… Mais, ne croyez pas trop vite que vous allez, pour des péchés véniels, être jetés dans la fournaise ! Le feu dont on parle ici c’est le principe primordial de la Connaissance. Nous commençons par en voir des résultats avec les nouvelles technologies de l’information.

 Mais l’eau, ce n’est pas seulement la purification. Du déluge biblique à notre furieux Matthew, on constate ce qu’elle peut effectuer dans l’environnement et dans l’habitat humain. Certains disent que nous avons aussi une montée terrible des « eaux intérieures ». Ce serait pour cela que la nature, ces derniers jours, nous montre notre « état » avec ces grands marécages de bêtes, d’hommes, de microbes et autres que nous voyons dans nos paysages urbains.

Le Portail Léogâne donc serait le lieu de rencontre de toutes nos eaux. Là, vraiment, il faut une solide barque pour classer la multiplicité de microbes entretenus par nos trop longues paresses… Mais, comment l’État a-t-il pu laisser la situation se dégrader à un point tel que la solution parait impossible à trouver ? Est-ce l’augmentation en quantité du marché informel ? Est-ce le manque total de service de voirie de la Mairie de la ville ? Est-ce un déplacement trop volumineux de la population ? Est-ce un génocide sanitaire programmé ? Est-ce cela, notre pays, un lieu d’immondices propices aux maladies ? Donc, une création économique et sociale de l’enfer, un artifice historique comme pour trouver un repère géographique à cette ancienne abstraction de la théologie ?

 Si vous prenez un bus Obama, vous aurez la possibilité de voir un peu de haut le désastre. Et si vous êtes un haïtien qui a conscience du mal économique entretenu par des élites sans vision d’aménagement de l’espace, vous aurez une larme à l’oeil ! Donc, comme Charon traversant l’enfer mythique de Dante, tenez bien raide vos avirons !

Les questions posées plus haut s’adressent aussi à ce qui sera la nouvelle équipe gouvernementale. Laissera-t-on cette plaie s’élargir pour infecter toute la capitale ? Priorisera-t-on un tourisme sélectif dont le Portail Léogâne lui sera interdit ?

Laissons pour un moment les argumentations politiques qui prennent toutes les formes d’un jour à l’autre et faisons des réalités constantes du pays notre angle d’attaque. Sinon, on se retrouvera, au bout de cinq ans, sur une barque qui prend de l’eau sur un vaste « bwatchenn » débordé. « Mande bondye di mèt padon ! », s’exclamerait feu le professeur Constant D. Pongnon.

 Pierre Clitandre

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES