Rapprocher les jeunes

Dans chaque quartier ils sont des centaines, dans chaque commune ils sont des milliers, et sur tout le territoire haïtien ils sont des millions de jeunes qui sont dans le besoin de se mettre ensemble pour échanger, partager et proposer leurs talents multiples et leurs contributions, dans les différents domaines socioculturels comme la promotion du tourisme local, les arts (arts de la scène, musique, chant, danse, arts visuels, etc.), comme dans les différentes disciplines sportives, en passant par le football, le basketball, entre autres. Quels sont les services proposés par les mairies de ces villes pour accompagner ces jeunes dans la formalisation de ces initiatives collectives ?

 

De la Mairie de Port-au-Prince, en passant par l’administration communale à la tête de la Mairie du Cap-Haitien, de Carrefour, de Ouanaminthe, d’Anse-à-Foleur, de Côte de Fer, de Torbeck,  de Dichiti, de Bainet,  ou des Croix-des-Bouquets, il serait opportun d’établir un classement des mairies en Haïti, sur la base de la qualité des services fournis à la population. Quelles sont les mairies qui mobilisent le plus de ressources, en dehors de la campagne électorale, pour assister et accompagner les jeunes, en les encourageant dans la vie associative au profit du développement de la commune ? 

 

De nombreuses personnes s’indignent face à la fédéralisation depuis quelque temps, de certains groupes armés qui occupent des quartiers sensibles en Haïti. Pourtant, rares sont ceux et celles, qui supportent et encouragent les autres jeunes talents artistiques, sportifs et professionnels qui s’investissent de façon pacifique, avec leurs maigres moyens dans la promotion du vivre ensemble dans leurs villes respectives, en s’impliquant dans la vie associative.

 

Des associations socioculturelles et des organisations qui portent souvent le slogan « pour le développement de la commune » fleurissent dans presque chaque ville du pays. Elles sont nombreuses, en effet, ces initiatives de jeunes sensibles aux besoins de leurs communautés, qui se recherchent et cherchent à se construire un parcours parallèle parfois dans la vie associative. Quels sont les impacts de l’absence de politique publique en faveur de la vie associative auprès des jeunes, par rapport à la dégradation sociale et les déviances des jeunes évoluant dans les zones de non-droit ?  Quelle est la responsabilité véritable des mairies en Haïti dans la promotion d’une culture de vivre ensemble et de l’intelligence collective en passant par la vie associative ?

 

Difficile de planifier le développement au sein d’une communauté ou dans toute autre institution, sans disposer des données pertinentes et actualisées dans l’espace-temps, sur l’ensemble des acteurs, des activités, des ressources et des agendas dans une juridiction. N’est-ce pas une belle opportunité pour nos mairies, d’investir et d’encourager le bon fonctionnement des services qui s’occupent des jeunes et de la vie associative dans la ville ?

 

Dans beaucoup de cas, ces jeunes qui veulent se mettre en association, n’espèrent ou n’attendent pas toujours une subvention de la part des autorités. Il est vrai que la grande majorité fonctionne sans grand moyen et parfois dans la précarité absolue.

 

De l’organisation des services qui assurent l’enregistrement et le renouvellement des associations, en passant par d’autres assistance institutionnelles à fournir à ces groupements de jeunes sous forme de conseils, de consultations, de formation, ou d’autres appuis au niveau de la communication, de la comptabilité des organisations, de la gestion des archives, de l’inventaire et de la logistique comme le transport, la sécurité lors des manifestations, etc. Telles sont les principales attentes des principaux groupes de jeunes du pays, encore sains et solidaires, pour la bonne marche de leurs communes respectives.

 

Donnons une chance aux centaines écoliers de la couche saine,  et aux milliers d’adolescents entrepreneurs,  qui veulent se mettre ensemble pour réaliser des activités sportives, artistiques, culturelles et professionnelles des plus valorisantes dans le pays, en les accompagnant dans la vie associative. Pendant trop longtemps, nous avons choisi de les ignorer, jusqu'à ce qu’ils tombent dans la drogue et la délinquance, dans la prostitution et toutes sortes de déviances irréparables et irrécupérables. Car c’est ce prix que nous payons tristement aujourd’hui dans cette Haïti « Detripay », pour reprendre le titre du chanteur Bélo !

 

Dominique Domerçant

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