Grenadye, viktwa nou se pou Ayti

On n’est plus au temps des Phillipe Vorbe, Guy Saintvil, Tom Pouce et autre Obas. Le football a « évolué » dans le temps. Cela se voit tant au niveau technique du jeu qu’à celui des enjeux du show business qui s’est emparé de ce sport. Pelé se perdrait dans le contexte. Guarincha, Eusebio seraient des fantômes flânant dans ces stades illuminés de signes publicitaires. Ce n’est pas la nostalgie des exploits individuels qui nous porte à cette relative conclusion. C’est, surtout, la manipulation médiatique de ce sport, ses implications politiques et l’utilisation qui en est faite dans l’imaginaire collectif des peuples qui sont nocives pour des millions de spectateurs.

On n’est plus au temps des Phillipe Vorbe, Guy Saintvil, Tom Pouce et autre Obas. Le football a « évolué » dans le temps. Cela se voit tant au niveau technique du jeu qu’à celui des enjeux du show business qui s’est emparé de ce sport. Pelé se perdrait dans le contexte. Guarincha, Eusebio seraient des fantômes flânant dans ces stades illuminés de signes publicitaires. Ce n’est pas la nostalgie des exploits individuels qui nous porte à cette relative conclusion. C’est, surtout, la manipulation médiatique de ce sport, ses implications politiques et l’utilisation qui en est faite dans l’imaginaire collectif des peuples qui sont nocives pour des millions de spectateurs.

La participation d’Haïti au Centenaire de la Copa América devrait être un moment de ressourcement collectif. Car, la conjoncture générale sociale, politique, économique et culturelle est à son point de désespoir le plus bas. À ces moments, il ne suffit que d’un effort de l’esprit et du muscle et du résultat de la combinaison de la technique et de la détermination pour donner à un peuple, qui se relève encore douloureusement du fatal événement de 2010, un surplus de vigueur. Les États totalitaires et fascistes se sont servis de ce sport, non pas simplement pour l’attraction touristique, mais pour imposer leur hégémonie et justifier le bien fondé de leurs idéologies. À l’époque dite de la démocratie imposée, nous voilà devant des défis.

Notre politique sportive confronte des situations instables. Le gouvernement du quinquennat passé semblait confondre infrastructures sportives et pratiques assidues du sport, depuis les plus jeunes jusqu’aux adultes. En ce domaine, des pulsions de gain rapide et du matérialisme artificiel d’une modernité dépourvue d’une base théorique emportaient les uns et les autres dans une frénésie qui devrait être à la hauteur de la circulation inédite de sommes faramineuses pour la reconstruction du pays. Le « faire paraitre » primait sur une politique nationale du sport.

Nos « grenadiers »  un peu perdus dans le grand showbiz environnant ne sont pas psychologiquement en état de répondre à des hostilités techniques de pays plus équipés et moins confrontés à des situations de continuels bouleversements politiques. Prenons la précaution de ne pas faire croire que durant la dictature duvaliériste, le football avait atteint des sommets jusque-là inégalés. Les infrastructures de ce sport étaient inexistantes. Mais le nationalisme, à l’époque, traversait tous les esprits. Le maximum pouvait être touché avec le minimal. Du Bas Peu de Chose de Victory au Bel-Air de l’Aigle noir, c’était pas le million qui motivait !

Aujourd’hui, les millionnaires du foot font observer une courbe à l’enthousiasme patriotique. Les « Grenadiers », en dépit d’une bonne volonté, sont influencés par une conjoncture de modernité matérielle et les images télévisées des stars dans des châteaux et autres belles voitures. Messi et Ronaldo sont des exemples !

Le premier match d’Haïti à la Copa América n’était pas décevant. Il faut espérer, pour le moral général du pays, un surplus d’effort de l’esprit et du muscle. Grenadye alaso, si nou genyen viktwa se pou Ayiti.

Pierre Clitandre

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