L’année de tous les dangers

La plupart des pays du continent, en particulier la République dominicaine, sont arrivés à gérer les antagonismes parfois aigus au sein de leur société au nom de l’intérêt national. Ces sociétés ont compris que les conflits souvent meurtriers étaient un suicide à long terme de l’ensemble de leurs communautés. On a vu arriver ainsi au pouvoir d’anciens opposants au système traditionnel et toute une gauche a commencé à gérer les affaires publiques en Amérique latine. Les résultats n’ont pas souvent été à la hauteur. Gauche et droite ont souvent rivalisé en termes de corruption. Ici chez nous, il est difficile de parler de gauche et de droite, car au pouvoir on a constaté les mêmes attitudes, les mêmes instincts de prédateurs de la chose publique, le même mépris viscéral  pour la population et pour le pays.

La plupart des pays du continent, en particulier la République dominicaine, sont arrivés à gérer les antagonismes parfois aigus au sein de leur société au nom de l’intérêt national. Ces sociétés ont compris que les conflits souvent meurtriers étaient un suicide à long terme de l’ensemble de leurs communautés. On a vu arriver ainsi au pouvoir d’anciens opposants au système traditionnel et toute une gauche a commencé à gérer les affaires publiques en Amérique latine. Les résultats n’ont pas souvent été à la hauteur. Gauche et droite ont souvent rivalisé en termes de corruption. Ici chez nous, il est difficile de parler de gauche et de droite, car au pouvoir on a constaté les mêmes attitudes, les mêmes instincts de prédateurs de la chose publique, le même mépris viscéral  pour la population et pour le pays.

Pour gérer les antagonismes, il faut que les parties en conflit aient un minimum de sens de l’intérêt national. Chez nous, on est encore au stade des clans, de groupes politiques souvent maffieux qui considèrent le pouvoir politique justement comme un espace d’enrichissement continu. L’année 2016 sera pour cela l’année de tous les dangers. L’Administration de Michel Martelly a fait tout ce qui était possible, comme cela est coutumier, pour garder le pouvoir par personnes interposées et permettre au groupe de continuer la danse. Ceux qui ont souffert cinq ans hors de la ronde, ont réussi - nous avons toujours l’énergie pour cela- à faire échec à la machine montée par le PHTK et ses alliés. Les élections vont être reprises sans que les fraudeurs soient punis. On comprend très bien. Dans notre système, si on punit les fraudeurs, on coupe la branche sur laquelle on rêve de venir s’asseoir.

Sommes-nous avec ces nouvelles élections devant un autre cas de figure ? Peut-être que non. On ne se débarrasse pas de ses instincts, sans les reconnaître comme mauvais, sans décider de s’en dégager pour le bien de la nation. L’équipe en place, comme la précédente, va-t-elle à son tour tout entreprendre pour faire arriver au pouvoir, par des moyens tout aussi frauduleux, quelqu’un, un secteur, incapable de gagner librement des élections, à cause d’un passif de gestion que tout citoyen censé connait ? Va-t-on continuellement tomber de Charybde en Scylla ? Albert Camus dans son livre La Peste écrivait : « La bêtise insiste toujours. » 

L’étranger qu’on sait en colère pour n’avoir pas vu ses objectifs atteints dans un premier temps, ne va-t-il pas nous faire payer ce crime de lèse-majesté en laissant jouer à fond, librement, pas les seigneurs de la guerre – on est trop lâches et trop médiocres ici pour en avoir —, mais les seigneurs du chaos et de la délinquance ?

La colère soulève la poitrine de beaucoup de citoyens qui se voient pris en otage par ce que Whilem Reich a appelé les petits hommes. Petits parce qu’ils ne pensent qu’à eux-mêmes. Petits parce qu’ils méprisent l’intelligence. Petits parce qu’ils méprisent le travail. Petits parce qu’ils ont la haine et le mépris en eux. Petits parce qu’ils ne peuvent rêver, ils ne peuvent regarder le ciel. Petits parce que leurs horizons restent les cloisons de la tonnelle. Petits parce que la nation n’est pour eux qu’une vache à traire.

La nation doit pourtant vivre. Elle ne peut pas être en mode pause, en marche arrière pour des élections honnêtes impossibles à réaliser parce qu’il n’y a plus de projets, plus d’idées et que la délinquance, légalement, court les rues. La nation doit arriver à dire son mot. Se relever. Tout organisme à ses anticorps pour rejeter les corps étrangers qui menacent de le détruire. Si notre nation n’en a pas, ce dont nous doutons, la messe sera dite !

Gary VICTOR

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