Les accords secrets de la transition

La Transition n’entraine pas seulement un problème d’instabilité politique et institutionnelle. On le constate physiquement dans certains quartiers de la capitale. On voit un « lesegrennen » sur les plus grandes places publiques de l’espace métropolitain. Par le compromis qui a permis le passage du quinquennat passé à l’actuel gouvernement, une interdiction tacite aurait été prise pour ne pas s’attaquer aux infrastructures, de ne pas afficher la posture nationaliste par l’entretien des places des Héros de La Patrie. En fait, il ne faudrait pas montrer la différence ! Les choix électoraux peuvent dépendre en grande partie de cette interdiction tacite conclue entre celui qui sort et celui qui entre au palais national.

La Transition n’entraine pas seulement un problème d’instabilité politique et institutionnelle. On le constate physiquement dans certains quartiers de la capitale. On voit un « lesegrennen » sur les plus grandes places publiques de l’espace métropolitain. Par le compromis qui a permis le passage du quinquennat passé à l’actuel gouvernement, une interdiction tacite aurait été prise pour ne pas s’attaquer aux infrastructures, de ne pas afficher la posture nationaliste par l’entretien des places des Héros de La Patrie. En fait, il ne faudrait pas montrer la différence ! Les choix électoraux peuvent dépendre en grande partie de cette interdiction tacite conclue entre celui qui sort et celui qui entre au palais national.

Pour combien de temps les citoyens vont-ils vivre dans ce décor urbain dont le moins qu’on puisse en dire c’est qu’il s’est dangereusement dégradé ? L’organisation des élections est le focus de l’actuel président qui n’aurait pas trop de marges de manœuvre ni assez de temps pour, par exemple, faire tailler les herbes et plantes sauvages qui poussent, rudement, sur le tertre de la statue de l’Empereur Jean Jacques Dessalines. Le locataire du palais national n’aurait pas non plus trop de marges de manœuvre ni assez de temps pour passer des instructions à l’institution qui s’en occupe en vue de remettre à neuf l’Hôtel de La Patrie qui n’est plus reconnaissable. En fait, depuis le gouvernement passé c’était le cadet des soucis du président d’alors qui avait argumenté sur une histoire des statues qui peuvent attendre et devant lesquelles il se permettait des cérémonies officielles, le bras de la chemise retroussé, la poitrine au vent et chaussé de bottes de site de construction non lassées.

Pris entre le Parlement qui doit se réunir demain sur son sort et des partis politiques qui ne jurent que par le « rache manyòk », l’actuel locataire du palais national n’a ni la marge de manœuvre ni le temps pour s’informer des mobiles de la fermeture de la Place Pétion au Champ-de-Mars qui, depuis la Carifesta, est dans une extrême situation d’abandon. Y a-t-il des accords secrets entre celui qui entre et celui qui sort au palais pour que la situation de délabrement du Champ-de-Mars, par exemple, continue à interpeller des… institutions internationales de conservation du Patrimoine universel ? L’Ispan(Institut de protection du Patrimoine national) dépend du ministère de la Culture. Depuis le départ de Daniel Élie, on entend plus parler de cette structure. Les grosses pointures de la construction d’immeubles d’État et d’Hôtels privés n’ont pas besoin de l’expertise en ce domaine sensible où se joue, dans le bâti, notre identité.

Mais, dirait-on, le gouvernement assume la continuité de l’État. Donc, des mesures devraient être déjà prises pour rééquilibrer un espace urbain menacé de ruine absolue ! Nous n’avons pas, hélas ! Les dossiers secrets de la Transition. Le Rex-Théâtre devrait être reconstruit. Entre temps, nous ne savons si le terrain fait l’objet de transactions immobilières qui n’a rien à voir avec le cinéma, le théâtre et les concerts. De même qu’on ne nous dira pas pourquoi l’espace historiquement réservé à la Place Jean Jacques Dessalines a été réduit par le Mupanah qui a avancé ses murs jusqu’en face du Bureau d’Ethnologie, sans se soucier de la piscine de l’Empereur…

Les gouvernements provisoires ont ceci de particulier que les transmissions se font sur le mode sympathique entre celui qui entre et celui qui sort du palais national. Les dossiers secrets de la Transition se sont exprimés nettement après les décisions de Danton Léger. Toutefois, le patrimoine historique urbain menacé ne peut être laissé aux humeurs sympathiques entre celui qui est sorti tout affaissé et celui qui est entré avec une nerveuse vigueur au palais national.

Pierre Clitandre

Interdiction de rester !

Dans ces rhétoriques absurdes qui n’ont aucune honte à s’étaler au grand jour, on ose prétendre que c’est un potentiel à exploiter, cette population qu’on peut exporter et qui peut rapporter par transfert des centaines de millions de dollars. Dollars que les seigneurs du chaos rafleront au passage dans ce système si bien huilé où l’humain est réduit à sa plus simple expression. Le système de rente se trouve ainsi une nouvelle source de revenus.

Interdiction de rester !

Dans ce lieu où a l’impression d’être enfermé dans une boucle temporelle avec des fous qui rejouent au même jeu truqué. Une boucle que nous devons dénouer. Des fous que nous devons enfermer. Un souci de remettre la nation sur pied qui doit devenir une priorité. Il faut que l’inconscience des uns et des autres cessent de pousser des milliers de nos concitoyens hors du pays. Un pays pourtant où tout est à repenser et à reconstruire. Un pays où des bonnes volontés sommeillent, comme prisonnières dans un camp de concentration, surveillées de près par les sbires des seigneurs du chaos.

Cette interdiction de rester doit être dénoncée. Cette interdiction de rester doit être enlevée. Cette interdiction de rester doit être oubliée et enterrée. La fuite ne peut être la réponse à l’exclusion. On doit rêver d’une incitation à revenir. De tous nos frères et sœurs qui voudraient bien, avec avoirs et connaissances, participer au grand konbit pour la reconstruction de notre pays dans la solidarité, l’amour et la paix.

 

Gary Victor

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