Pour qui sont ces cartouches qui sifflent sur nos têtes ?

À quatre jours de l’éventuelle tenue de la séance en Assemblée nationale au Parlement, de violentes attaques armées contre des entreprises privées dans la capitale ont jeté divers secteurs de la société dans une grande consternation. Ces entreprises ciblées par des escadrons disposant d’armes lourdes sont la Natcom, le Marriot Hôtel, la Digicel, la Sogebank, la Automeca, la Behrmann Motors. Avant le 21 juin, date prévue pour le terme de l’accord politique entre l’actuel président provisoire et l’ex-président du quinquennat écoulé, des menaces avaient été faites d’incendier des stations-service de gazoline à la capitale. Ce qui avait provoqué une grande panique aussi bien dans le secteur de la distribution du fuel que dans les résidences proches de ces dernières.

À quatre jours de l’éventuelle tenue de la séance en Assemblée nationale au Parlement, de violentes attaques armées contre des entreprises privées dans la capitale ont jeté divers secteurs de la société dans une grande consternation. Ces entreprises ciblées par des escadrons disposant d’armes lourdes sont la Natcom, le Marriot Hôtel, la Digicel, la Sogebank, la Automeca, la Behrmann Motors. Avant le 21 juin, date prévue pour le terme de l’accord politique entre l’actuel président provisoire et l’ex-président du quinquennat écoulé, des menaces avaient été faites d’incendier des stations-service de gazoline à la capitale. Ce qui avait provoqué une grande panique aussi bien dans le secteur de la distribution du fuel que dans les résidences proches de ces dernières.

L’atmosphère politique devient de plus en plus toxique et enflammée depuis le 14 juin 2016. Les secteurs politiques sont au bord de l’affrontement pour la course à la présidence. Plus d’une vingtaine de candidats, au grand étonnement de l’opinion publique, se sont inscrits au local du Conseil électoral provisoire. Si les uns, parmi les plus acharnés contre les élections avortées, argumentent qu’il est venu le temps d’offrir une nouvelle alternative face à la « mauvaise gestion du pays depuis plus de trente ans », les autres font croire que leur candidature reconfirmée est une manière de relancer des débats sur les grands risques que court le pays et de s’aligner dans des compromis avec des « partis » qui voient le drame national avec des approches relativement similaires. On les attend au carrefour ! Mais, pour l’instant, à la capitale et les villes de province une violence coordonnée et ciblée semble surprendre aussi bien les institutions de sécurité publique, les investisseurs, le milieu politique, les citoyens en général et les ambassades étrangères établies à Port-au-Prince. Pour qui sont ces cartouches ?

Si le secteur des affaires a dit condamner avec la dernière vigueur ces attaques armées par l’intermédiaire de la Chambre de Commerce américaine en Haïti et la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Ouest, la présidence provisoire a dénoncé « les actes de banditisme et de terreur survenus dans la nuit du jeudi au vendredi 24 juin 2016 prenant pour cibles des propriétés et installations commerciales appartenant au secteur privé national et international. » Surmenée depuis ces dernières semaines par des actes de violence qui ont fait aussi des victimes dans ses rangs, la Police nationale a ouvert des enquêtes et aurait déjà, selon son porte-parole, des informations sur ces attaques. On peut estimer que, pour des raisons stratégiques, cesdites informations ne seront pas connues de sitôt. Mais, à mesure que l’on s’approche vers des décisions urgentes qui engagent le destin de la nation, la « classe politique » a intérêt à se prononcer collectivement contre ces violences ciblées et à demander des comptes aux responsables de la Sécurité publique qui dépend du ministère de la Justice.

Premiers à s’exposer face à la population dans des campagnes électorales qui demandent une sécurité de tous les instants, les leaders des partis politiques devraient se faire entendre déjà sur ce climat qui risque de s’aggraver au gré des contradictions des clans, des intérêts et des alliances. La composition actuelle de l’échiquier préélectoral, l’argument du « pays chaotique et ingouvernable », le surgissement d’un nationalisme conjoncturel qui risque de s’élargir face à l’insulte, la tendance habituelle du complot tendant à accabler tel secteur, le manque de contrôle de la circulation des armes sur le territoire, tout cela et d’autres facteurs encore, peut être le terreau de radicalismes sociaux et économiques inattendus.

Face aux enjeux d’influence et pour la défense d’intérêts particuliers à sauvegarder devant l’échec de l’Humanitaire en Haïti, la violence aveugle peut être utilisée contre un peuple dont on s’étonne encore, dans des laboratoires sophistiqués, de ladite « résilience ».

Pierre Clitandre

 

Pierre Clitandre

 

Dans ce lieu où a l’impression d’être enfermé dans une boucle temporelle avec des fous qui rejouent au même jeu truqué. Une boucle que nous devons dénouer. Des fous que nous devons enfermer. Un souci de remettre la nation sur pied qui doit devenir une priorité. Il faut que l’inconscience des uns et des autres cessent de pousser des milliers de nos concitoyens hors du pays. Un pays pourtant où tout est à repenser et à reconstruire. Un pays où des bonnes volontés sommeillent, comme prisonnières dans un camp de concentration, surveillées de près par les sbires des seigneurs du chaos.

Cette interdiction de rester doit être dénoncée. Cette interdiction de rester doit être enlevée. Cette interdiction de rester doit être oubliée et enterrée. La fuite ne peut être la réponse à l’exclusion. On doit rêver d’une incitation à revenir. De tous nos frères et sœurs qui voudraient bien, avec avoirs et connaissances, participer au grand konbit pour la reconstruction de notre pays dans la solidarité, l’amour et la paix.

 

Gary Victor

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES