Journée de résolution des conflits en Haïti ?

Depuis le 17 octobre 1806, date marquant l’assassinat du père fondateur de la nation haïtienne, l’Empereur Jean-Jacques Dessalines, un conflit interminable subsiste. Des années après, le monde allait retenir la journée du 18 octobre pour marquer la Journée internationale de la résolution des conflits. Comment les Haïtiens arrivent-ils à développer des compétences et des talents pour gérer et résoudre des conflits après plus de deux siècles de contentieux, de crises et de confrontations ?

 

Dans l’impossibilité d’une victoire confirmée et durable de l’un des deux camps en opposition ou en contradiction dans les jeux d’intérêt, face à l’aggravation de la situation et la dégradation des conditions de vie des couches les plus vulnérables ou la détérioration d’un certain nombre de paramètres, des éléments qui constituent en partie le bien commun de tous, la recherche de toutes les théories les mieux adaptées et l’application des méthodes de résolution de conflit qui peuvent sauver les meubles s’imposent.

 

Désaccord. C’est pratiquement la seule constante dans le langage de tous les acteurs autour de la table. Pourtant, il est temps de passer aux autres étapes de la résolution de conflit qui consistent à faire avancer ou aboutir les négociations.  

 

Il est temps de dialoguer pour poser les vraies questions. Temps dedialoguer pour exprimer tous les désirs. Dialoguer pour demander et pour recevoir. Dialoguer pour diminuer la tension, pour évacuer la pression, en évitant toutes les formes de tensions qui pourraient provoquer le blocage qui représente ce mur insurmontable, cette barricade imposante, qui ne laissera pas passer les élèves et les professeurs, les travailleurs et les ambulances pour aller sauver des vies, et faire revivre l’économie.  

 

Dans ce rapport de force qui persiste dans le pays, aucun des acteurs ne sortira gagnant, sachant que chacun d’entre eux entretient des liens profonds entre les masses, des relations particulières au sein des élites, et des interdépendances entre les frontières, lesinstitutions et les pouvoirs.  

 

Désaccord, interprétation, tension, blocage et résolution figurent parmi l’une des méthodes de résolution des conflits. Comment désamorcer les conflits ?  Comment éviter au pays de tomber dans la pire des situations catastrophiques et humanitaires la plus déshumanisante ?  Au nom des milliers d’écoliers et des professionnels qui souffrent en silence dans cette forme de suicide collectif, lorsque le sens de la survie s’épuise dans une résistance sans justificatif.

 

Des émotions et de l’empathie, de l’éducation et de l’entente, l’économie et la croissance, nous sommes sur le point de perdre tous les œufs dans le panier si rien n’est fait pour résoudre définitivement les différents conflits qui activent les engrenages. Quelles sont les attentes de chaque acteur dans la crise actuelle en Haïti ? Comment faire pour inviter le plus grand nombre des décideurs à entendre les cris des enfants et à comprendre la souffrance des parents qui sont plus que jamais aux abois ?

Dominique Domerçant  

 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES