Donald Trump: « le commencement de la fin » ?

Comme attendu, les élections de mi-mandat ont eu lieu le 8 novembre aux États-Unis. La plupart des sondages publiés dans la grande presse américaine avaient prévu une « vague rouge » : on parlait même d’un tsunami républicain. Le taux élevé d'inflation qui avait atteint les 7 % et la remontée de la criminalité dans des villes comme New York ont été les armes les plus utilisées par les républicains pour coincer dans les cordes une administration Biden aux prises à des défis mondiaux, comme la guerre en Ukraine et la montée des périls en Mer de Chine.

Un homme comptait bien profiter d'une victoire sans appel de son parti pour se refaire une santé politique. Il s'agit de l'ancien président Donald J. Trump. Ce dernier traîne depuis longtemps des « casseroles » judiciaires particulièrement bruyantes compromettant sa marche triomphale vers Washington.

Au plus fort des sondages, le trumpisme  - lisez Trump et ses fidèles alliés -, a embouché les trompettes d'une victoire aux élections présidentielles de 2024. Sûr de lui, l’ancien locataire de la Maison-Blanche s’est même offert une tournée à travers les États-Unis pour apporter son soutien à certains de ses amis en campagne. Une sorte de répétition générale avant le grand jour ? Une « vague républicaine » à la Chambre des représentants et au Sénat permettrait au candidat Trump dans deux ans de surfer sans trop de difficulté jusqu'aux portes du bureau ovale de la Maison-Blanche.

Contre toute attente, les démocrates ont remporté la victoire au Sénat. On attend les résultats définitifs pour la Chambre des représentants qui sera vraisemblablement reprise d'une courte tête par les républicains. Une victoire à la Chambre haute laisse les mains libres au président Joe Biden pour continuer certaines de ses réformes et nommer des juges dans certains « counties » et mettre des digues pouvant contenir certaines dispositions ultra-conservatrices de la droite dure républicaine.

L’espoir de Trump de briguer un nouveau mandat est-il pour autant anéanti ? Quoi qu'il en soit, en jouant son va-tout dans ces élections à risques, l'ancien président fait figure de perdant idéal de ces joutes surprenantes, totalement à contre-courant des sondages.

Aujourd'hui plus que jamais, une nouvelle étoile est née dans la galaxie républicaine : Run Desantis. Un candidat mal aimé de Donald Trump qui a remporté une victoire écrasante en Floride.

Trump n’a pas dit son dernier mot. Il devra annoncer déjà cette semaine sa candidature prochaine. D’autres n’ont pas non plus terminé avec son bilan, comme son ancien colistier et vice-président Mike Pence. Celui-ci sort cette semaine un livre dont les « bonnes pages » publiées dans le Wall Street Journal, sont loin d’être tendres à l’égard son ancien patron.

Une mutation inattendue est en train de se produire dans une société fortement « droitisée » il y a encore quelques années. Au moins 82 musulmans, dont des femmes, ont gagné des sièges lors des élections de mi-mandat aux États-Unis, tant au niveau judiciaire, local, fédéral et de l’État. Le précédent record de 71 représentants musulmans en 2020 aurait ainsi été battu.

Selon le directeur du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), une « transformation » se prépare désormais dans la politique américaine. Des « voix marginalisées » deviennent désormais des « décideurs ».


 

Roody Edmé

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