Nos inquiétantes turpitudes

Cela fait des décennies que des penseurs de chez nous et de tous horizons pointent du doigt nos turpitudes. Nous nous enfonçons dedans allégrement guidés uniquement par ce besoin de pouvoir, pouvoir qui n’est toujours conçu que pour nous prémunir contre la précarité.

Nous n’irons pas très loin! Sommes-nous d’ailleurs quelque part ? Ne serait-il pas temps, enfin, de questionner nos manières de penser l’exercice du pouvoir dans notre société et ceci à tous les échelons ?

Peut-on penser à diriger notre pays quand on n’est pas capable de maîtriser ses instincts brutaux et pervers qui vont toujours dans le sens de l’intolérance, du mépris et de l’anéantissement de l’autre afin qu’on soit seul, suivant la logique du précariat, à jouir du peu de richesse dont nous disposons  ?

Peut-on penser à diriger notre pays quand on a de la haine dans son cœur pour une classe sociale, pour une frange de la population soit parce qu’elle est pauvre, soit parce qu’elle est riche, soit parce qu’elle est noire, soit parce qu’elle est à peau claire ?

Peut-on penser à diriger notre pays quand les textes de loi ne peuvent servir qu’à ses propres intérêts, textes de lois qu’on s’empresse d’ignorer quand ils nous gênent aux entournures, lorsqu’on pense à ourdir nos sombres machinations ?

Peut-on penser à diriger notre pays quand comme dirigeants on ne s’entoure pas d’hommes et de femmes sages dont le souci est le bien du pays? Peut-on le diriger quand il s'agit plutôt de nos petits amis de bouteille, de bamboche, de jeux et d’orgies? Lesquels nous diront toujours de foncer droit devant, « tout est beau tout est gentil », passez sur leurs tripes, le pouvoir doit être à nous pour les décennies à venir !

Peut-on penser à diriger notre pays quand l’avenir de nos enfants n’est pas  une priorité ?  Peut-on penser diriger notre pays quand dans votre petitesse, vous n’êtes même pas choqués, interpellés, outrés, par le fait que nos voisins de la Caraïbe nous dépassent de mille coudées ?

Quand votre cerveau au lieu d’être constamment préoccupé par des projets pour faire renaître la Nation sombre dans la boue des machinations perpétuelles pour garder ou prendre le pouvoir encore dans l’unique but de se prémunir contre la précarité ?

Quand on ne craint pas de faire gronder sauvagement la rue, au risque de faire perdre à la nation des millions de dollars difficilement acquis au cours du temps ? Peut-on penser diriger notre pays quand la vie d’un citoyen est pour vous le cadet de vos soucis ?

Quand on ne craint pas d’offenser l’opinion publique en  tenant des discours mensongers, en campant sur des positions contre le plus simple bon sens ?

Peut-on penser à diriger notre pays quand on est heureux d’être le valet de ces étrangers qui n’ont aucun intérêt, mais aucun à un véritable démarrage d’Haïti ?

Quand on se croit issus d’une race de seigneurs ?

Peut-on penser à diriger notre pays sans penser à ceux qui croupissent sans emploi dans nos quartiers populaires ?

Quand les larmes ne vous viennent pas aux yeux en pensant à ces femmes qui se prostituent pour payer un morceau de pain à leurs enfants ?

Peut-on penser à diriger notre pays, ou n’importe lequel, quand au fond de soi, on sait ce qu’on est ?  

 

La Rédaction

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